1442 (n. st.), 30 mars. — Chalon-sur-Saône.

Charles, duc de Bourbonnais et d'Auvergne, ratifie une seconde fois la paix d'Arras.


A. Original sur parchemin, signé par le duc et son secrétaire, muni du sceau de secret en cire rouge, avec contre-sceau, sur double queue, endommagé1. Sur la première ligne, Charles a fait l'objet d'une ornementation. 670 x 1050 mm., dont repli 95 mm. Archives départementales de la Côte-d'Or, B 11904, n°71.


Charles, duc de Bourbonnois et d'Auvergne, conte de Clermont et de Forestz, seigneur de Beaujeu et de Chasteau Chinon, per et chamberier de France, a tous ceulx qui ces presentes lettres verront, salut. Comme des l'an mil quatre cens trente cinq, en la ville d'Arras, par le plaisir meseigneurs, vray acters de paix et de concorde, ait esté fait, passé et accordé traicité de paix et reunion entre monseigneur le roy et nostre tres chier et honnoré frere le duc de Bourgoingne et de Brabant, contenant plusieurs poins et articles, et entre les autres que mondit seigneur le roy avecques son seele de promesse d'icellui traictié entretenir, doibt faire bailler semblables seelez par les princes et seigneurs de son sang et lignaige, promettans ledit traictié et tous les poins et articles d'icellui garder et observer sans emfraindre, comme par les lettres patentes de mondit seigneur le roy sur ce faictes et seelees de son grant seel en cire vert et las de soye, et publiees en sa court de parlement et en sa Chambre des comptes a Paris, puient plus plainement apparoir, desquelles la teneur s'en suit :

"Charles, par la grace de Dieu roy de France. Le tres glorieux roy des roix, Dieu nostre createur, par lequel nous vivons et regnons et duquel seulement nous tenons nostre royaume, nous enseigne et donne exemple par soy mesmes a querir comme vray pasteur le salut et repoz de nostre peuple, et le preserver de tres grans et innumerables maulx et dommaiges de guerre, laquelle chose nous avons tousjours desiree de tout nostre cueur et procuree a tres soigneuse diligence, cognoissans que par le bien de paix est eslevee et exercee justice par laquelle les roys regnent, et les temps passez nostre royaume a esté exaulcié et conservé, et comme nous tousjours portons a tres amere desplaisance les divisions et guerre de nostre royaume, desquelles, par avant nostre advienement a la royal majesté, estoient encommencees et jusques a ores ont duré a la tres grant affliction, oppression et destruction de nostredit peuple, aïons, dez qu'il a pleu a Dieu nous donner eaige et temps de discrecion, vacqué, entendu et travaillé et fait par plusieurs de noz parens, gens et officiers vacquer, entendre et travailler a trouver l'appaisement desdictes divisions et guerres, et mettre paix et union en nostre royaume, et reconseiller et reunir avec nous notre tres chier et tres amé frere et cousin Phelippe, duc de Bourgoingne, surquoy ayent esté tenues plusieurs convencions et journees en diviers lieux de nostredit royaume, avec les Anglois, noz anciens ennemis, et nostredit frere et cousin de Bourgoingne, et entre autres en la ville de Nevers en laquelle eust esté prinse, accordee et acceptee autre journee et convencion en la ville d'Arras, ausquelz lieu et journee d'Arras ayons envoyé pour nous noz tres chiers et tres amez cousins le duc de Bourbon, conte de Richemont, nostre conestable, le conte de Vendosme, grant maistre de nostre hostel, et noz amez et feaulx l'arcevesque de Reins, nostre chancellier, Christofle de Harecourt, nostre cousin, et le sire de la Fayete, mareschal de France, maistre Adam de Cambray, premier president en nostre parlement, maistre Jehan Tudert, maistre des requestes de nostre hostel, maistre Guillaume Charretz, docteur en droit canon et civil, Estienne Bernart, dit Moriau, noz conseillers, et maistres Jehan Chastenier et Robert Maillere, noz secretaires, et tous noz ambaxeurs, et a iceulx lieu et convention d'Arras ayent esté, de par nostre saint pere le pape, nostre tres chier et especial ami le cardinal de Sainte Croix, et, de par le saint Concille de Basle, nostre tres chier cousin le cardinal de Chyppre, et autres plusieurs prelats et gens d'eglise notables, par le moyen desquelz cardinaulx et gens d'eglise ayent esté pourparlees et traictieez plusieurs voyes et ouvertures de paix general et particuliere, tant avec lesdiz Angloiz comme avec nostredit frere et cousin le duc de Bourgoingne, et finalement, par le moyen d'iceulx cardinaulx et autres gens d'eglise, ait esté conclue et fermee par nosdiz consins et ambaxeurs, pout et ou nom de nous, avec icellui nostre frere et cousin, bonne paix, concorde et reunion de lui avec nous, et fait, consenti, promis et accordé les choses declairees et contenues es articles qui de mot a mot s'ensuivent :

"Ce sont les offres de nous Charles, duc de Bourbonnois et d'Auvergne, Artur, conte de Richemont, connestable de France, Loys de Bourbon, conte de Vendosme, Regnault, arcevesque duc de Reins, chancellier de France, Christolphe de Herrecourt, Gillebert, seigneur de la Fayete, mareschal de France, Adam de Cambray, president en parlement, Jehan Tudert, doyen de Paris et maistre des requestes, Guillaume Charretier et Estienne Morreau, conseillers, Jehan Chastenier et Robert Malliere, secretaires, et tous ambaxeurs de Charles, roy de France, nostre souverain seigneur, estans presentement en la ville d'Arras, ausquelz faisons pour et ou nom de roy a monseigneur le duc de Bourgoingne et de Brabant, pour son interest et querelle qu'il a et puent avoir a l'encontre du roy, tant a cause de la mort de feu monseigneur Jehan de Bourgoingne son pere comme autrement, afin de parvenir avec lui a traitié de paix et concorde ;

premierement que le roy dira, ou par gens notables souffisamment fondez fera dire a mondit seigneur de Bourgoingne que la mort de feu monseigneur le duc Jehan de Bourgoingne son pere, que Dieu absoille, fut iniquement et mauvaisement faicte par ceulx qui perpetrerent ledit cas et par mauvais conseil, et lui en a tousdiz despleua et de present desplaist de tout son cueur, et que, s'il eust sceu ledit cas et eu tel eaige et entendement qu'il a a present, il y eust obvier a son povoir, mais il estoit bien jeune et avoit pour lors petite cognoissance et ne fu point si advisé que de y pourveoir, et priera a mondit seigneur de Bourgoingne que toute rancune ou hayne qu'il peut avoir a l'encontre de lui a cause de ce il oste de son cueur, et que entre eulx ait bonne paix et amour, et se fera de ce expresse mention es lettres qui seront faictes de l'accort et traictié entre eulx ;

item que tous ceulx qui perpetrerent ledit mauvais cas ou qui en furent consentans, le roy habamdunera et fera toute diligence possible de les faire prendre et apprehender, quelque part que trouvez pourront estre pour estre pugniz en corps et en biens, et, se apprehendez ne peuvent estre, les bannira et fera bannir a tousjours, sans grace ne rappel, hors du royaume et du Daulphiné, avec confiscacion de tous leurs biens, et seront hors de tout traictié ;

item et ne souffrera le roy aucuns d'eulx estre receptez ou favorisez en aucun lieu de son obeissance et puissance, et fera crier et publier par tous les lieux desdiz royaulme et Daulphiné acoustumez de fere criz et publicacions que aucun ne les recepte ou favorise, sur peine de confiscation de corps et de biens ;

item et que mondit seigneur de Bourgoingne, le plus tost qu'il pourra bonnement apres ledit accord passé, nommera ceulx dont il est ou sera lors informé qui perpetrerent ledit mauvais cas ou en furent consentans, afin que incontinent et diligemment soit procedé a l'encontre d'eulx de la part du roy comme dessus est dit, et en oultre pour ce que mondit seigneur de Bourgoingne n'a encores peu avoir vraye cognoissance ne deue informacion de tous ceulx qui perpetrerent ledit mauvais cas ou en furent consentans, toutes les foiz que cy apres il sera deuement informé d'aucuns autres, il les pourra nommer et les signiffier par ses lettres patentes ou autrement souffisamment au roy, lequel, en ce cas, sera tenu de faire proceder tantost et diligemment a l'encontre d'eulx par la maniere dessusdicte ;

item et que pour l'ame dudit feu monseigneur le duc Jehan de Bourgoingne, de feu messire Archambault, des foiz seigneur de Noaillesb, qui fu mort avec lui, et de tous autres trespassez a cause des divisions et guerres de ce royaume, seront faictes les fondacions et ediffices qui ensuivent, c'est assavoir, en l'eglise de Montreau, en laquelle fut premierement enterré le corps de feu monseigneur le duc Jehan, sera fundee une chapelle et chapellenie perpetuelle d'une messe basse de requiem, chacun jour perpetuellement, laquelle sera rentee et douee convenablement de rentes admorties jusques a la somme de soixante livres parisis par an, et aussi garnie de calice et aournemens d'eglise bien et souffisamment, et tout aux despens du roy, et laquelle chappelle sera a la collacion de mondit seigneur et de ses successeurs ducs de Bourgoingne a tousjours ;

item et avec ce, en ladicte ville de Monstereau ou au plus prés d'icelle que faire se pourra bonnement, sera fait, construit et ediffié par le roy et a ses despens une eglise, couvent et monastere de chartreux, c'est assavoir pour ung prieur et douze religieux, et avec les cloistres, celles, refectoires, granges et autres ediffices qui y seront necessaires et convenables, et lesquelx chartreux, c'est assavoir ung prieur et douze religieux, seront fondez par le roy de bonnes rentes et revenues par an, a l'ordonnance et par l'advis de tres reverend pere en Dieu monseigneur le cardinal de Saincte Croix, ou de celui ou ceulx qu'il vouldra a ce commettre ;

item que sur le pont de Monstereau, ou lieu ou fu perpetré ledit mauvais cas, sera faicte, edifiee et bien entaillee et entretenue a tousjours une belle croix aux despens du roy, de telle façon et ainsi qu'il sera advisé par ledit monseigneur le cardinal ou ses commis ;

item et que en l'eglise des Chartreux lez Dijon, en laquelle gist et reppose a present le corps dudit feu monseigneur le duc Jehan, sera fondee par le roy et a ses despens une haulte messe de requiem qui se dira chascun jour perpetuelment au grant autel de ladite eglise a telle heure qu'il sera advisé, et laquelle fondacion sera douee et asseuree de bonnes rentes admorties jusques a la somme de cent livres parisis de revenues par an, et aussi garnie de calice et aournemens d'eglise comme dessus ;

item que lesdiz fondacions et edifices seront encommancees a faire le plus tost que faire se pourra bonnement, en especial commencera l'en a dire et celebrer lesdictes messesc incontinent ledit accord passé, et au regart des eddifices qui se doivent faire en ladicte ville de Monstereau, ou au plus prés d'icelle, l'en y commencera a ouvrer dedans trois mois aprés ce que ladite ville de Monstereau sera reduicte en l'obeissance du roy et y continuera l'en diligemment et sans interruption, tellement que tous iceulx ediffices seront assouviz et parfaiz dedans cinq ans aprés ensuivans et, quant audictes fondacions, l'en y besoingnera sans delay, le plus tost que faire se pourra bonnement, et pour ces causes tantost apres ledit accord passé sera faicte et assovye la fondacion de la haulte messe es Chartreux lez Dijon dont dessus est faicte mention avec ce qui en deppendt, c'est assavoir de livres, calices et autres choses ad ce necessaires, et aussi y sera dicte et celebree aux despends du roy la basse messe cothidienne qui doibt estre fondee en l'eglise de Monstreau, jusque ad ce que la ville dudit Monstreau soit reduicte a l'obeissance du roy, et au seurplus toucher les ediffices et fumdacions qui se doivent faire en ladite ville de Monstreau ou au plus prés d'icelle, de la part du roy sera mise dedans lesdis trois mois aprés que icelle ville de Monstreau sera reduite en l'obeissance du roy, es mains de celluy ou ceulx que y vouldra ordonner et commettre mondit seigneur le cardinal de Saincte Croix certaine somme d'argent souffisant pour commencer a faire lesdiz ediffices et aussi aucunes bonnes receptes souffisantes pour acomplir et parfaire iceulx ediffices et acheter les calices, livres, aournemens et autres choses ad ce necessaires et convenables, et d'autre part seront aussi lors advisees, assises et delivrees les rentes dessus declairees, montans pour ledit lieu de Monstereau huit cens soixante livres parisis par an bien revenans et surement admorties et assises au plus prés que bonnement faire se poura dudit lieu de Monstereau, sans y comprendre les cent livres parisis de rente qui tantost doivent estre assises pour la fondacion de ladite haulte messe es Chartreux lez Dijon ;

item et que pour et en recompensacion des joyaulx et autres biens meubles que avoit feu mondit seigneur le duc Jehan au temps de son decés, qui furent prins et perduz, et pour en avoir et acheter des autres ou lieu d'iceulx, le roy paiera et fera bailler realment et de fait a mondit seigneur de Bourgoingne la somme de cinquante mil vieulz escuz d'or, du poix de LXIIII au marc de Troyes, huit onces pour le marc et XXIIII quaras, I quart de quara de remede daloy, ou autre monnoye d'or courant, a la valeur, aux termes qui s'en suivent : c'est assavoir quinze mil aux Pasques prouchaines venantes en ung an, qui commencera l'an mil CCCC trente sept, et quinze mil aux Pasques ensuivantes l'an mil CCCC trente huit, et les vingt mil qui resteront aux autres Pasques ensuivantes, esquelles commencera l'an mil quatre cens trente neuf, et avec ce est et sera sauve et reservé a mondit seigneur de Bourgoingne son action et poursuite au regard du bel colier de feu mondit seigneur son pere a l'encontre de tous ceulx qui l'ont eu et ont, pour l'avoir et retrouver, pour ledit colier et joyaulx avoir a son prouffit en oultre et par dessus lesdiz cinquante mil escuz ;

item et que de la part du roy a mondit seigneur de Bourgoingne, pour partie de son interest, seront delaissees et avec ce baillees et transportees de nouvel pour lui et ses hoirs procreez de son corps et les hoirs de ses hoirs en descendant, tousjours en droicte ligne, soient masles ou femelles, les terres et seignouries qui s'ensuivent : c'est assavoir la cité et conté de Mascon, ensemble toutes les villes, villages, terres, cens et rentes et revenues quelzconques qui sont ou appartiennent ou doivent competer et appartenir en demaine au roy et a la couronne de France en et par tout les baillaiges royaulx de Mascon et de Saint Gengou, et tant en fiefz, arrierefiefz, confiscacions, patronnaiges d'eglises, collacions de benefices, comme autres droiz et prouffiz quelzconques, sans y riens retenir de la part du roy de ce qui touche et peut toucher le demaine et la seignorie et jurisdiction ordinaire des conté et lieux dessusdiz, et est saine et reservé au roy seulement le fief et hommaige des choses dessusdictes, le ressort et souveraineté, ensemble la garde et souveraineté des eglises et subgiez d'icelles de juridicion royale estans es metes desdiz bailliaiges ou enclavees en iceulx, et le droit de regale la ou il y a lieu, et autres droiz royaulx appartenans d'ancienneté a la couronne de France es bailliaiges dessusdiz, pour de ladite cité et conté de Mascon, ensemble des villes, balliaiges, terres et demaines dessusdiz joÿr et user par mondit seigneur et sesdiz hoirs a tousjours, et les tenir en foy et hommaige du roy et de la couronne de France, et en partie soubz le ressort du roy et de sa court de parlement, sans moyen, pareillement et en telles franchises, droiz et prerogatives comme les autres pers de France ;

item et avec ce, de la part du roy seront baillez et transportez a mondit seigneur de Bourgoingne et a cellui de sesdiz hoirs legitimes procreez de son corps, quant il delaissera apres son deces ladicte conté de Mascon, tous les prouffiz et emolumens quelzconques qui escherront esdiz bailliaiges royaulx de Mascon et Saint Gengou, a cause des droiz royaulx et de souveraineté appartenans au roy en iceulx bailliaiges, soit par le moyen de la garde et souveraineté des eglises qui sont de fondacion royale et des subgez d'icelles, droiz de regale ou autrement, tant en confiscacions pour quelque cas que ce soit, amendes et exploiz de justice, le prouffit et emolument de la monnoys comme en autres prouffiz quelxconques, pour en joÿr par mondit seigneur de Bourgoingne ou sondit hoir aprés lui durant leurs vies et du survivant d'eulx tant seulement, en et par la maniere qui s'ensuit : c'est assavoir que a la nominacion de mondit seigneur de Bourgoingne et de sondit hoir apres lui, le roy commettra et ordonnenera celui qui sera bailly de Mascon pour mondit seigneur de Bourgoingne, juge royal et commis de par lui a cognoistre de tous cas royaulx et autres choses procedans des bailliaiges, paÿs, lieux et enclavemens dessusdiz, aussi, avant et tout par la forme et maniere que l'ont fait et accoustumé de faire par cy devant les bailliz reaulx de Mascon et Saint Gengou qui y ont esté le temps passé, et lequel bailli de Saint Gengou est et sera aboly de present par ce moyen, et semblablement seront commiz par le roy a la nominacion de mondit seigneur de Bourgoingne et de sondit hoir tous autres officiers necessaires pour l'excercice de ladicte jurisdiction et droiz royaulx, tant chastellains, cappitaines, prevostz, sergens comme receveurs et autres qui excerceront leurs offices ou nom du roy au prouffit de mondit seigneur de Bourgoingne et de sondit hoir aprés lui, comme dit est ;

item et semblablement, de la part du roy seront transportez et baillez a mondit seigneur de Bourgoingne et a sondit hoir aprés lui tous les prouffiz des aydes, c'est assavoir des greniers a sel, quatreresmes de vins venduz a detail, imposicions de toutes denrees, tailles, fouaiges, aydes et subvencions quelzconques qui ont ou auront cours et qui sont ou seront imposees es elections de Mascon, Chalon, Ostun et Langres, si avant que icelles elections s'enstendent en et par tout la duchié de Bourgoingne et conté de Charrolois, et ladicte conté de Mascon et tout le paÿs de Masconnois et es villes et terres quelzconques enclavees en icelles duchié, conté et pays, pour joÿr de la part de mondit seigneur de Bourgoingne ou de sondit hoir aprés lui de tous aydes, tailles et autres subvencions, et en avoir les prouffiz durant le cours de leurs vies et du survivant d'eulx, auquel monseigneur de Bourgoingne et a sondit hoirs aprés lui appartiendra la nominacion de tous les officiers a ce neccessaires, soient esleuz, clercs, receveurs, sergens ou autres, et au roy la commission et institucion comme dessus ;

item et aussi sera par le roy transporté et baillié a mondit seigneur de Bourgoingne a tousjours, pour lui et ses hoirs legitimes procreez de son corps, et les hoirs de ses hoirs, soient masles ou femelles descendans en droicte ligne, en heritaige perpetuel, la cité et conté d'Aucerre avec toutes ses appartenances quelzconques, tant en justice, demaine, fiedz, rerefiefz, patronnaiges d'eglises, collacions de benefices comme autrement, a la tenir du roy et de la couronne de France en foy et hommaige et en parrie de France soubz le ressort et souveraineté du roy et de ca court de parlement, sans moyen, pareillement et en telles franchises, droiz et prerogatives comme les autres pers de France ;

item et avec ce, seront transportez et baillez par le roy a mondit seigneur de Bourgoingne et a cellui de ses hoirs auquel il delaissera aprés son deces ladicte conté d'Aucerre, tous les prouffiz et emolumens quelzconque qui escherront en ladicte cité et conté d'Aucerre et en toutes les villes et terres enclavees en icelles conté qui ne sont pas de la conté, soient a eglises ou a autres, a cause des droiz royaulx en quelque maniere que ce soit, tant en regales, confiscacions, amendes et exploiz de justice, les prouffiz et emolumens de la monnoye comme autrement, pour en joÿr par mondit seigneur de Bourgoingne et sondit hoir aprés lui durant leurs vies et du survivant d'eulx tant seulement, en et par la maniere dessus declaree, c'est assavoir que a la nominacion de mondit seigneur et de sondit hoir aprés lui, le roy commettra et ordonnera cellui qui sera bailly d'Aucerre pour mondit seigneur de Bourgoingne, juge royal et commis de par lui a cognoistre de tous cas royaulx et autres es metes de ladicte conté d'Aucerre et des emolumens d'icelle, aussi avant et tout par la forme et maniere que ont fait et acoustumé de faire par cy devant les bailliz de Sens audit lieu d'Aucerre, et lequel bailly de Sens ne s'en entremettra aucunement durant la vie de mondit seigneur de Bourgoingne et de sondit hoir, mais en laissera convenir ledit bailly d'Aucerre qui sera juge commis de par le roy a ce faire, et semblablement seront commiz de par le roy, a la nominacion de mondit seigneur de Bourgoingne et de sondit hoir tous autres officiers necessaires pour l'excercice de ladite jurisdiction et droiz royaulx en ladicte conté d'Aucerre, tant chastellains, cappitainnes, prevostz, sergens, comme receveur et autres qui exerceront leurs offices ou nom du roy au prouffit de mondit seigneur de Bourgoingne et de sondit hoir aprés lui, comme dit est ;

item en oultre, de la part du roy, seront baillez et transportez a mondit seigneur de Bourgoingne et a sondit hoir aprés lui tous les prouffiz des aydes, c'est assavoir des greniers a sel, quatreresmes de vins venduz a detail, imposicions de toutes denrees, tailles, fouaiges et autres aydes et subvencions quelzconques qui ont ou auront cours et qui sont ou seront imposees en ladicte conté, cité et election d'Aucerre si avant que icelle election s'estent en ladicte contéd et ou paÿs d'Aucerrois et es villes et villaiges enclavees en iceulx, pour en joÿr par mondit seigneur de Bourgoingne et sondit hoir aprés lui et en avoir le prouffit durant le cours de leurs vies et du survivant d'eulx tant seulement, auquel monseigneur de Bourgoingne et a sondit hoir aprés lui appartiendra la nominacion de tous les officiers a ce neccessaires, soient esleuz, clers, receveurs, sergens ou autres, et au roy la commission et institucion, comme dessus ;

item et aussi seront par le roy transportez et baillez a mondit seigneur de Bourgoingne, pout lui et ses hoirs legitimes procreez de son corps, et les hoirs de ses hoirs, soyent masles ou femelles descendans en ligne droicte, a tousjours et en heritaige perpetuel, les chastel, ville et chastellenie de Bar sur Seine, ensemble toutes les appartenances et appendences d'icelle chastellenie, tant en demaine, justice, juridiction, fiefz, rerefiefz, patronnaiges d'eglises, collacions de benefices comme autres prouffiz et emolumens quelzconques, a les tenir du roy en foy et hommaige et en parrie de France, soubz le ressort et souveraineté du roy et de sa court de parlement, sans moyen ;

item et avec ce appartiendront a mondit seigneur de Bourgoingne, et de la part du roy lui seront baillez et transportez pour lui et cellui de sesdiz hoirs auquel il delaissera aprés son decés la seignorie dudit Bar sur Saine, tous les prouffiz des aydes, tant du grenier a sel, se grenier y est acoustumé d'avoir, quatreresmes de vins venduz a detail, imposicions de toutes denrees, tailles, fouaiges et autres aydes de subvencions quelzconques qui ont ou auront cours et sont ou seront imposees en ladicte ville et chastellenie de Bar sur Seine, et es villes et villaiges subgiez et ressortissans a icelle chastellenie, pour joÿr de la part de mondit seigneur de Bourgoingne et de sondit hoir aprés lui d'iceulx aydes, tailles, subvencions, et en avoir les prouffiz par la main des grenetiers et receveurs royaulx qui seront a ce commiz par le roi a la nominacion de mondit seigneur de Bourgoingne, durant les vies de lui et de sondit hoir aprés lui, et du survivant d'eulx ;

item et aussi, de la part du roy, sera transporté et baillié a mondit seigneur de Bourgoingne, pour lui et ses hoirs contes de Bourgoingne, a tousjours et en heritaige perpetuel, la garde de l'eglise et abbaye de Luxeu, ensemble tous les droiz, prouffiz et emolumens quelzconques appartenans a ladicte garde, laquelle le roy, comme conte et a cause de la conté de Champaigne, dit et maintient a lui appartenir, combien que les contes de Bourgoingne, predecesseurs de mondit seigneur, ayent par cy devant pretendu et querellé au contraire, disans et maintenans icelle abbaye de Luxeul, qui est hors du royaume et es metes de la conté de Bourgoigne, devoir estre de leur garde, et, pour ce, pour bien de paix et obvier a tous debaz, sera delaissee par le roy et demourra ladicte garde entierement a mondit seigneur, pour lui et ses hoirs successeurs contes de Bourgoingne ;

item et aussi, seront par le roi transportees et baillees a mondit seigneur de Bourgoingne, pour lui et ses hoirs masles legitimes procreez de son corps, et les hoirs de ses hoirs masles tans seulement procreez de leurs corps descendans d'eulx en ligne directe, a tousjours et en heritaige perpetuel, les chasteaulx, villes, chastellenies et prevostez foraines de Peronne, Mondidier et Roye, avecques tous les appartenances et appendences quelzconques, tant en demaines, justices, jurisdictions, fiefz, rerefiefz, patronnaifes d'eglises, collacions de benefices, comme autres droiz, prouffiz et emolumens quelzconques, a les tenir du roy et de la couronne de France en foy et hommaige et en parrie de France, soubz le ressort et souveraineté du roy et de sa court de parlement, sans moyen ;

item avec ce, baillera et transportera le roy a mondit seigneur de Bourgoingne et a cellui de sesdiz hoirs masles auquel il delaissera aprés son decés lesdictes villes et chastellenies de Peronne, Mondidier et Roye, tous les prouffiz et emolumens quelzconques qui escherront en icelles villes, chastellenies et prevostez foraines et es villes et terres subjettes et ressortissans a icelles villes, chastellenies et prevostez foraines a cause des droiz royaulx, en quelque maniere que ce soit, tant en regales, confiscacions, amendes et exploiz de justice, comme autrement, pour en joÿr par mondit seigneur de Bourgoingne et sondit hoir masle aprés lui durant leurs vies et du survivant d'eulx tant seulement, en et par la maniere dessus declairee, c'est assavoir que a la nominacion de mondit seigneur de Bourgoigne et de sondit hoir masle aprés lui, le roy commettra et ordonnera cellui qui sera gouverneur ou bailli desdictes villes et chastellenies pour mondit seigneur de Bourgoingne, juge royal ad ce commis de par lui a cognoistre de tous cas royaulx et autres choses procedans desdictes villes, chastellenies et prevostez foraines et es villes et terres sugiettes et ressortissans a icelles aussi avant et par la forme et maniere que l'ont fait et acoustumé de faire par cy devant les bailliz royaulx de Vermendoys et d'Amiens, et en oultre seront commiz, se mestier est, par le roy, a la nominacion de mondit seigneur de Bourgoingne et de sondit hoir masle, tous autres officiers necessaires pour l'exercice de ladite jurisdiction et droiz royaulx, comme chastellains, cappitaines, prevostz, sergens, receveurs et autres qui exerceront leurs offices ou nom du roy au prouffit de mondit seigneur de Bourgoingne et de sondit hoir masle aprés lui, comme dit est ;

item et semblement, de la part du roy, seront transportees et baillees a mondit seigneur de Bourgoingne et a sondit hoir masle aprés lui, tous les prouffiz des aydes, c'est assavoir greniers a sel, quatriesme de vins venduz a detail, imposicions de toutes denrees, tailles, fouaiges et autres aydes et subvencions quelzconques qui ont ou auront cours et qui sont ou seront imposees esdictes villes, chastellenies et prevostez foraines de Peronne, Montdidier et Roye, et es villes et terres subgettes et ressortissans a icelles villes, chastellenies et prevostez foraines, pour en joÿr par mondit seigneur de Bourgoigne et sondit hoir masle aprés lui durant le cours de leurs vies et du survivant d'eulx, auquel monseigneur de Bourgoingne et sondit hoir masle aprés lui appartiendra la nominacion de tous les officiers a ce necessaires, soient esleuz, clers, receveurs, sergens et autres, et au roy la commission et institution comme dessus ;

item et en oultre, de la part du roy sera delaissié a mondit seigneur de Bourgoingne et a icellui de ses heritiers auquel aprés son deces il laissera la conté d'Artois, la composicion des aydes dudit conté d'Aurtois, ressors et enclevemens d'icelle, montant a present ladicte composicion a quatorze mil francs ou environ par an, sans ce que mondit seigneur, ne sondit hoir aprés lui, durans leurs vies, soient abstreins d'en avoir autre don ou ottroy du roy ne de ses successeurs, et nommeront mondit seigneur et sondit hoir aprés lui telz officiers que bon leur semblera pour le fait de ladicte composicion, tant esleuz, receveurs, sergens, comme autres, lesquelz ainsi nommez, le roy sera tenu de instituer et commettre esdiz offices et leur en fera bailler ses lectres ;

item et que le roy baillera et transportera a mondit seigneur de Bourgoingne pour lui, ses hoirs et ayans cause a tousjours les citez, villes, forteresses, terres et seignourie appartenans a la couronne de France de et sur la riviere de Somme, d'un costé et d'aultre, comme Saint Quentin, Corbie, Amiens, Abbeville et autres, ensemble toute la conté de Pontieu deca et dela ladicte riviere de Somme, Dourlens, Saint Riquier, Crevecueur, Alleux, Mortaigne, avec les appartenances et deppendences quelzconques et toutes autres terres qui pevent apppartenir a ladicte couronne de France depuis ladicte riviere de Somme inclusivement, en tirant du costé d'Artois, de Flandres et de Haynnau, tant du royaume que de l'empire, et y comprennant aussi au regard des villes seans sur ladicte riviere de Somme du costé de la France les banlieues et eschevinaiges d'icelles villes, pour joÿr par mondit seigneur de Bourgoingne, sesdiz hoirs et ayans cause a tousjours desdictes citez, villes, forteresses, terres et seignouries en tous prouffiz et revenues, tant deu demaine comme des aydes ordonnez pour la guerre, et aussi tailles et autres emolumens quelzconques, et sans y retenir, de la part du roy, sors les foys et hommaiges, ressort et souveraineté, et lequel transport et bail se fera comme dit est par le roy, a rachat de la somme de quatre cens mil vielz escuz d'or de LXIIII au marc de Troyes, VIII onces pour marc et daloy a XXIIII quarras I quart de remede, ou autre monnoye d'or couran a la valeur, duquel rachat, de la part de mondit seigneur de Bourgoingne, seront baillees lettres bonnes et souffisantes par lesquelles il promettra pour lui et les siens que, toutes et quantesfoiz qu'il plaira au roi ou aux siens faire ledit rachat, mondit seigneur de Bourgoingne et les siens seront tenus, en recevant ladite somme d'or, de rendre et laisser au roy et aux siens toutes lesdictes citez, villes, forteresses, terres et seignouries comprinses en ce present article, tant seulement et sans touchez aux autres dont dessus est faicte mencion, et sera content en oultre mondit seigneur de Bourgoingne de recevoir le paiement desdiz CCCCM escuz a deux foiz, c'est assavoir a chacune foiz la moitié, pourveu qu'il ne sera tenu de rendre lesdictes citez, villes, forteresses, terres et seignouries, ne aucunes d'icelles, jusques tout ledit paiement soit acomply et qu'il ait receu le derrenier denier desdiz CCCCM escuz, et, cependant, fera mondit seigneur de Bourgoigne les fruiz siens de toutes lesdictes citez, villes, forteresses, terres et seignouries, tant des demaines comme des aydes et autrement, sans en riens deduire ne rabatre du principal et est a entendre que oudit transport et bail que fera le roy, comme dit est, ne seront point comprins la cité de Tournay et bailliaiges de Tournay et Tournesis et Saint Amant, mais demoureront icelles citez et bailliaiges de Tournay, Tournesis et Saint Amant es mains du roy, reservé Mortaigne que y est comprinse et demourera a mondit seigneur de Bourgoingne ainsi que dessus est dit, et combien que ladite cité de Tournay ne doyz point estre baillee a mondit seigneur de Bourgoingne, ce nonobstant, est reservé a icellui monseigneur de Bourgoingne l'argent a lui accordé par ceuls de ladicte ville de Tournay par certain traictié qu'il a avec eulx, durant jusques a certain temps et annees ad venir, et lequel argent lesdiz de Tournay paieront entierement a mondit seigneur de Bourgoingne, et est assavoir que, au regard de tous ofifciers qui seront neccessaires a mettre et instituer es citez, villes et forteresses, terres et forteresses dessudictes, au regard du domaine, mondit seigneur de Bourgoingne et les siens les y mettront et institueront plainement a leur voulenté, et au regard des droiz royaulx et aussi des aydes et tailles, la nomminacion en appartiendra a mondit seigneur de Bourgoingne et aux siens, et la institucion et commission au roy et ses successeurs, comme dessus est declairé en cas semblable ;

item et pour ce que mondit seigneur de Bourgoigne pretent avoir droit en la conté de Bouloingne sur Mer, laquelle il tient et possede, et pour le bien de paix, icelle conté sera et demourera a mondit seigneur de Bourgoigne, et en joÿra en tous prouffiz et emolumens par lui et ses enfans masles procreez de son propre corps seulement, et en aprés sera et demourera icelle conté a ceulx qui droit y ont ou auront, et sera chargié le roy de apaiser et contenter lesdiz pretendans avoir droit en icelle conté, tellement que cependant ilz n'y demandent ne querellent rien, ne en facent aucune poursuite a l'encontre de mondit seigneur de Bourgoingne et de sesdiz enfans masles ;

item et que les chastel, ville, conté et seignouries de Gyen sur Loire, que l'en dit avoir esté donnees et transportees pieça avec la conté d'Estampes et seignourie de Dourdan par feu monseigneur le duc de Berry a feu monseigneur le duc Jehan, pere de mondit seigneur de Bourgoingne, seront de la part du roy miz et baillez realment et de fait es mains de nous, duc de Bourbonnois et d'Auvergne, tantost aprés ledit accord passé, pour les tenir et gouverner l'espace d'un an apres ensuivant et jusques ad ce que durant ledit an Jehan de Bourgoingne, a present conte d'Estampes, ou mondit seigneur de Bourgoingne pour lui, ayent monstré ou fait monstrer au roy et a son conseil les lettres dudit don fait a feu mondit seigneur de Bourgoingne par feu mondit seigneur de Berry, lesquelles veues, se elles sont trouvees souffisans et vallables, sommierement et de plain et sans quelque procés, nous, duc de Bourbonnois et d'Auvergne, serons tenuz de bailler et delivrer audit conte d'Estampes, nostre nepveu, lesdiz chastel, ville et conté de Gyen sur Loire, comme a lui apaprtenans par le moyen du don et transport que lui en a fait monseigneur le duc de Bourgoingne, sans ce que de la part du roy l'en puisse ne doye alleguer au contraire aucune prescripcion ou lays de temps depuis le decés de feu mondit seigneur de Berry, et aussi nonobstans quelzconques contradictions ou opposicions d'autres qui vouldroient pretendre droit en ladicte conté de Gyen, ausquelz, s'aucun en y a, sera reservé leur droit pour le poursuir par voye de justice quant bon leur semblera contre ledit conte d'Estampe ;

item et que par le roy sera restituee et paiee a monseigneur le conte de Nevers et audit monseigneur d'Estampes son frere, la somme de trente deux mil huit cens escuz d'or que feu le roy Charles dereinement trespassé fist prendre, comme l'en dit, en l'eglise de Rouen, ou icelle somme estoit en deppost comme deniers de mariaige et appartenant a feue madame Bonne d'Artois, mere desdiz seigneurs, ou cas que l'en fera deuement apparoir que icelle somme ait esté et soit alloues en compte au prouffit dudit roy Charles, a icelle somme de XXXIIM VIIIC escuz paier a telz terme raisonnable qui seront advisez apres le paiement fait et acomply a mondit seigneur de Bourgoingne des cinquante mil escuz dont dessus est faicte mencion, et au regard des debtes que mondit seigneur de Bourgoingne dit et maintient a lui estre deue par ledit feu roy Charles, tant a cause de dons et pensions comme autrement, montans a bien grans sommes de deniers son droit, et qu'il a et doibt avoir pour la recouvrance d'icelles debtes, lui demourra sauf et entier ;

item et que mondit seigneur de Bourgoingne ne sera tenu de faire aucune foy, hommaige ne service au roy des terres et seignourie qu'il tien a present ou royaume de France, ne de celles qu'il doit avoir par ce present traictié, et pareillement de celles qui lui pourront echeoir cy aprés par succession oudit royaume, mais sera et demourera exempt de sa personne en tous cas de subjection, hommaige, ressort, souveraineté et autres du roy durant la vie de lui, mais apres son deces mondit seigneur de Bourgoingne fera a son filz et successeur en la couronne de France les hommaiges, fidelitez et service qu'il appartient, et aussi, se mondit seigneur de Bourgoingne aloit de vie a trespas avant le roy, ses heritiers et ayans cause feront au roy lesdiz hommaige, fidelitez et services ainsi qu'il appartiendra ;

item, pour et ce que cy aprés mondit seigneur de Bourgoingne, tant es lettres qui se feront de la paix comme en autres lettres et escriptures, et aussi de bouche, recognoistra et nommera, et pourra nommer et recognoistre la ou il appartiendra le roy son souverain seigneur, offrent et consentent lesdiz ambaxeurs du roy que lesdictes nominacions et regonoissances, tant par escript que de bouche, ne portent aucun prejudice a ladicte exempcion personnelle de mondit seigneur de Bourgoingne sa vie durant, et que, ce nonobstant, icelle exempcion demeure en sa vertu selon le contenu en l'article precedent, et aussi que icelle nominacions et recognoissances ne se extendent que aux terres et seignourie que icellui monseigneur de Bourgoingne tient et tiendra en ce royaume ;

item et au regard des feaulx et subgiez de mondit seigneur de Bourgoingne, des seignouries qu'il a et tient et doibt avoir par ce present traictié et qu'il lui pourroit escheoir par succession ou royaume de France durans les vies du roy et de lui, ilz ne seront point constrains d'eulx armer au commendement du roy ne de ses officiers, supposé ores qu'ilz tiennent avec ce du roy aucune terres et seignouries, mais est content le roy que toutes les foiz qu'il plaira a mondit seigneur de Bourgoingne mander sesdiz feaulx et subgiez pour ses gueres soit au royaume ou dehors, ilz soient tenuz et contrains de y aler sans povoir ne devoir venir au mandement du roy, se lors il les mandoit, et pareillement sera fait au regard des serviteurs de mondit seigneur de Bourgoingne qui sont ses familliers et de son hostel, supposé qu'ilz ne soient pas ses subgiez ;

item s'il avenoit que les Anglois ou autres leurs aliez facent guerre cy aprés a mondit seigneur de Bourgoingne ou a ses paÿs et subgez, a l'occasion de ce present traicité et accorde ou autrement, le roy sera tenu de secourir et aydier mondit seigneur de Bourgoingne et ses paÿs et subgez ausquelz l'en feroit guerre soit par mer ou par terre, a toute puissance ou autrement selon que le cas le requerra, et tout ainsi comme pour son propre fait ;

item que de la part du roy et de ses successeurs roys de France ne sera faicte ne permise ou soufferte faire par les princes et seigneurs dessusdiz aucune paix, traicité ou accord avec son adversaire et ceulx de la part d'Angleterre sans le signiffier a mondit seigneur de Bourgoingne et a son heritier principal aprés lui, et sans leur expres consentement et les y appeller et comprendre se comprins y vueillent estre, pourveu que pareillement soit fait de la part de mondit seigneur de Bourgoingne et de sondit hoir principal au regart et en tant comme il touche la guerre d'entre France et Angleterre ;

item et que mondit seigneur de Bourgoingne et tous ses feaulx et subgiez et autres qui par cy devant ont porté en armes l'enseigne de mondit seigneur, c'est assavoir la croix de saint Andrieu, ne seront point contrains de prendre ne porter autre enseigne en quelque mandement ou armee qu'ilz soient en ce royaume ou dehors, soit en la presence du roy ou de ses connestable et mareschaulx, et soient a ses gaiges ou souldeese ou autrement ;

item et que le roy fera restituer et desdommager de leurs debtes raisonnables et aussi de leurs raencons ceulx qui furent prins le jour de la mort de feu monseigneur le duc Jehan, que Dieu absoille, et qui y perdirent leurs biens et furent franchement raenconnez ;

item et que au seurplus abolision generale soit faicte de tous cas advenuz et de toutes choses passees, dictes et faictes a l'occasion des divisions de ce royaume, exepté au regard de ceulx qui perpetrerent ledit mauvais cas, en furent consentans de la mort de mondit seigneur le duc Jehan de Bourgoingne, lesquelz seront et demourront hors de tout traictié, et que au seurplus chacun d'un costé et d'autre retourne au sien, c'est assavoir les gens d'eglise a leurs eglises et benefices, et les seculiers a leurs terres, rentes, heritaiges, possessions et biens immeubles en l'estat qu'ilz seront reservé au regard des terres et seignouries estans en la conté de Bourgoingne, lesquelles monseigneur de Bourgoingne et feu monseigneur son pere ont eues et retenues, ou ont donnees a autruy comme confisquees a eulx a cause desdictes guerres et divisions, lesquelles seront et demourront nonobstant ladite abolicion a ceulx qui les tiennent et possedent, mais partout ailleurs chascun reviendra a ses terres et heritaiges comme dit est, sans ce que pour demolicion, empiremens, gardes de places ou repparacions quelzconques on peust rien demander l'un a l'autre, et sera chascun tenu quitte des charges et rentes escheues du temps qu'il aura joÿ de ses terres et heritaiges, mais au regard des meubles prins ou euz d'un costé et d'autre, jamais n'en pourra estre faicte aucune querelle ou question d'un costé ne d'autre ;

item et que par ce present traicité seront estainctes et abolies toutes injures, malvueillances et rancunes, tant de paroles, de fait, que autrement avenues par cy devant a l'occasion desdictes divisions, parcialitez et guerres, et tant d'un costé que d'autre du meffait ;

item et en ce present traictié seront comprins expressement de la part de mondit seigneur de Bourgoingne toutes les gens d'eglise, nobles, bonnes villes et autres de quelque estant qu'ilz soient qui ont tenu son party et de feu mondit seigneur son peref, et joÿront du benefice de ce present traictié, tant au regart de l'abolicion que de recouvrer et avoir tous leurs heritaiges et biens immeubles a eulx empeschez, tant ou royaume que du Daulphiné, a l'occasion desdictes divisions, pourveu qu'ilz accepteront ce present traictié et en vouldront joÿr ;

item et renuncera le roy a l'alliance qu'il a faicte avec l'empereur contre mondit seigneur de Bourgoingne, et a toutes autres aliances par lui faictes avec quelques princes ou seigneurs que ce soient a l'encontre de mondit seigneur, pourveut que mondit seigneur le face pareillement, et sera tenu et promettra en oulte le roy a mondit seigneur de Bourgoingne de le soubstenir et aider a l'encontre de tous ceulx qui le vouldront grever ou lui faire dommaige par voye de guerre ou autrement, et pareillement sera tenu et le promettra mondit seigneur de Bourgoingne, sauve toutevoye l'exempcion de sa personne a sa vie, comme dessus est declairé ;

item consentira le roy et de ce baillera ses lettres que s'il advenoit cy aprés que de sa part feust enfraint ce present traictié, ses vassaulx, feaulx subgez et serviteurs presens et ad venir ne soient plus tenuz de le obeÿr ne servir, mais seron tenuz deslors de servir mondit seigneur de Bourgoingne et ses successeurs a l'encontre de lui et que oudit cas tous sesdiz feaulx et vassaulx, subgiez et serviteurs, soient absolz et quittes de tous seremens de fidelité et autres et de toutes promesses et obligacions de services en quoy ilz pourroient par avant estre tenue envers le roy, sans ce que pour le temps aprés a venir il leur puist estre imputé a charge ou reproiché, ne que on leur en puist rien demander, et que des maintenant pour lors le roy leur commande ainsi le faire et les quitte et descharge de toutes obligacions et seremens ou cas dessusdit, et que pareillement soit fait et consenti du costé de mondit seigneur de Bourgoingne au regard de ses vassaulx, feaulx subgez et serviteurs ;

item et seront de la part du roy faictes les promesses, obligacions et submissions touchans l'entietement de ce present traicité es mains de monseigneur le cardinal de Saincte Croix, legat de nostre saint pere le pape, et de monseigneur le cardinal de Chippre et autres ambassadeurs du saint concille de Basle, les plus amples que l'en pourra, et sur les peines d'excommuniement, aggravacions, reaggravacion, interdit en ses terres et seignouries et autrement le plus avant que la censure d'eglise se pourra estendre en ceste partie, selon la puissance que en ont mesdiz seigneurs les cardinaux de nostre saint pere le pape et du saint concile, porveu que pareillement sera fait du cousté de mondit seigneur de Bourgoingne ;

item et avec ce fera le roy avec son seelle bailler a mondit seigneur de Bourgoingne les seellez des princes et seigneurs de son sang, de son obeissance comme de monseigneur le duc d'Anjou, Charles son frere, de monseigneur le duc de Bourbon, monseigneur le duc d'Alençon, monseigneur le conte de Richemont, monseigneur le conte de Vendosme, le conte de Foix, le conte d'Armagnac, le conte de Perdiac et autres que l'en advisera, esquelz seellez desdiz princes sera incorporé le seelle du roy, et promettront d'entretenir de leur part le contenu dudit seelle, et s'il estoit enfraint de la part du roy, de, en ce cas, estre aydans et confortans mondit seigneur de Bourgoingne et les siens a l'encontre du roy, et pareillement sera fait du costé de mondit seigneur de Bourgoingne ;

item et que pareillement le roy fera bailler semblables seellez des gens d'eglise, des autres nobles et des bonnes viles de ce royaume et de son obeissance, c'est assavoir ceulx desdiz gens d'eglise nobles et bonnes villes que mondit seigneur vouldra nommer, avec seurtez de peines corporelles et pecunielles, et autres seurtez que messires les cardinaulx et autres prelas y envoyez par nostre saint pere le pape et le saint concile de Basle adviseront y appartenir ;

item et s'il advenoit cy-aprés qu'il y eust aucune deffaulte ou obmission en l'accomplissement d'aucuns des articles dessusdiz ou aucune infraccion ou attemptaz faiz contre le contenu esdiz articles d'une part ou d'autre, ce nonobstant, ceste paix presente, traictié et accord seront et demourront vallables et en leur plaine force, vertu et vigueur, et ne sera point icelle paix repputee cassee ou annullee, mais les attemptaz faiz contre le contenue esdiz articles d'une part ou d'autre seront repparez, et les choses malfaictes contre icelle paix amendees, et aussi les faultes et obmissions accomplies et executees deuement tout selon que dessus est escript, et ad ce contrains ceulx qu'il appartiendra par la forme et maniere et sur les peines dessus declairez."

Lesquelles choses contenues es articles dessus escrips, nosdiz cousins et ambaxeurs aient promis faire consentir, approuvez, ratiffiez et confermer par nous et en bailler lettre confirmatoires et patentes en forme deue a nostredit frere et cousin de Bourgoingne, et sur ce ayent baillié leurs lettres a icellui nostre frere et cousin, lequel a fait et juré bonne loyale seurté, ferme et entiere paix et reunion avec nous et a consenti par nous et fait les renunciacions, promesses, submissions et autres choses dessus declairees qu'il doit et est tenuz faire de sa part et nous a recogneu son souverain seigneur. Savoir faisons a tous presens et a venir que nous, oyz a plain nosdiz cousins et ambaxeurs sur les choses dessusdictes, et icelles bien considerees et tout ce que par eulx y a esté fait et passé pour nous et en nostre nom, a l'onneur et pour reverence principalement de nostre saulveur Jhesucrist, tous desirs de honneurs mundains et biens temporelz arriere miz, et pour eschever l'efficion du sang humain, et pour pitié et compassion de nostre peuple et afin qu'il puisse venir soubz nous en paix et tranquilité, pour honneur aussi et contemplacion de nostredit saint pere, dudit concile et desdiz cardinaulx, et pour certaines autres causes et consideracions ad ce nous mouvans, ledit traicité de paix, accord, reunion de nostredit frere et cousin Phelippe, duc de Bourgoingne, avec nous, consentons, ratiffions, approuvons et confermons, et, se mestier est, faisons de nouvel tout ainsi et par la forme et maniere qu'il est contenu es articles dessus transscripsg et qu'il a esté promis et passé par nosdiz cousins et ambaxeurs, promettant de bonne foy et en parole de roy, et soubz l'obligacion de tous noz biens presens et a venir, pour nous, noz hoirs et successeurs, tenir, garder, enteriner et accomplir et faire tenir, garder, enteriner et accomplir a nostre leal povoir, sans fraude, decepcion ou malengin, ladicte paix et reunion et toutes les choses dessus transcriptes, et chascunes d'icelles de noste part et en tant qu'il nous touche et puenth toucher a tousjours, tout par la forme et maniere dessus escripte, inviolablement et sans enfraindre, sans faire ne venir ne souffrir faire ou venir au contraire, couvertement ou en appert, en quelque maniere que ce soit, nous soubmettons quant a ce a la censure, cohercion, compulsion et contrainte de nostredit saint pere, dudit saint concile et desdiz cardinaulx, et de toutes autres cours, tant d'eglise que seculieres, voulans et octroyans par icelle estre contrains et compellez tant et si avant comme faire se peut en tel cas se faulte y avoit de nostre part, et renoncons a toutes allegacions et exepcions, tant de droit que de fait, que pourrions faire ou alleguer au contraire, et en especial au droit disant que general renunciacion ne vault se l'especial ne precede, et tout sans fraude, decepcion et malengin. Et afin que ce soit chose ferme et estable a tousjours, nous avons fait mettre nostre seel a ces presentes. Donné a Tours, le dixiesme jour de decembre, l'an de grace mil quatre cens trente et cinq, et de nostre regne le XIIIIe." Ainsi signé : "Par le roy en son grant conseil, Fresnoy. Collacion est faicte, Fresnoy. Visa."

Savoir faisons que nous, veans et cognoissans ledit traictié de paix bon et prouffitable a mondit seigneur le roy et a tout son royaume, icellui traictié et tous et singuliers les poins, chapitres et articles d'icellui incorporez et transcrips esdictes lettres de mondit seigneur le roy, avons aggreable et en tant que en nous esti, aggreons, approuvons, ratiffions et expressement consentons, et en enterinant et accomplissant la promesse faicte par mondit seigneur le roy de nous faire bailler nostre seele avec le sien ainsi et par la maniere qu'il est contenu en l'article de ce faisant mencion, commençant "item et avec ce fera le roy avec son seele", et promettons et jurons en bonnefoy, en parole de prince, par la foy et ferveur de nostre corps et sur nostre honneur, garder, observer et entretenir sans enfaindre ledit traicité de paix et tous et chascun les poins, chapitres et articles d'icellui, selon la forme et teneur desdictes lettres de monseigneur le roy sur ce faictes, et en ce favoriser, assister, aydier et servir se mestier est et requis en sommes nostredit seigneur et frere le duc de Bourgoingne, ainsi que par cesdictes lettres patentes mondit seigneur le roy expressement le mande, consent et veult que le faisons. En tesmoing de ce, nous avons fait mettre nostre seel a ces presentes. Donné a Challon, le penultieme jour du mois de mars, l'an de grace mil quatrecens et quarante ung avant Pasques.

(Signé :) Charles.

Par monseigneur le duc,

(Signé :) Gon.


1. La légende est détruite. Le dessin est complet, mais empoussiéré, comme le contre sceau.

  1. et lui en a tousdiz despleu sic.

  2. des foiz seigneur de Noailles sic.

  3. commencera l'en a dire et celebrer sic.

  4. si avant que icelle election s'estent en ladicte conté sic.

  5. souldees (soldée), salaire.

  6. feu mondit seigneur son pere sic.

  7. transscrips sic.

  8. puent sic.

  9. et en tant que en nous est sic.

Édition : Jean-Damien Généro .

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