1440, 13 mai. — Saint-Pourçain-sur-Sioule.

Charles, duc de Bourbonnais et d'Auvergne, etc., accorde à nouveau aux habitants de Moulins le droit de prendre dix deniers tournois sur la crue de chaque quarte de sel vendue au grenier à sel de leur ville, afin de les aider à subvenir aux réparations des fortifications de la ville et des ponts de l'Allier.


A. Original sur parchemin, jadis scellé sur double queue de parchemin en cire rouge1. 485-480 x 370 mm., dont repli 65 mm. Moulins, Archives municipales, liasse 224 [ancienne cote : Haf 537].


Charles, duc de Bourbonnois et d'Auvergne, conte de Clermont et de Forez, et seigneur de Beaujeu et de Chastel Chinon, per et chamberier de France, a tous ceulx qui ces presentesa lettres verront, salut. Savoir faisons nous avoir receue l'umble supplicacion de noz bien amez les consulz, bourgois et habitans de nostre ville et franchise de Molins, contenant, comme ilz aientb eu et encorez aient pluseurs grans charges a suporter, tant pour les reparacions des murailles, foussez, tours et eschisses, portes, barieres et palis de ladite ville, comme des pons d'Alierc, lesdiz supplians bonnement ne les pourroient faire ne soustenir sans l'aide de nous, et, pour ce, ja pieça nous leur eussions donné et octroyé sur chacune quarte de sel qui se vendroit ou grenier a sel de Molins dix deniers tournois jusques a certain temps ja passé, moyennant lequel aide de dix deniers pour quarte de sel, avecques ce que lesdiz supplians d'autre pars y ont tres grandement frayé et despendu du leur, lesdiz supplians ont bien et notablement procedé au fait et avancement desdites reparacions, et mesmement a l'aparfondissement et eslargissement des foussés de ladite ville qu'ilz ont tres notablement et somptueusement parachever, et aussi a faire tout a neuf ung grant pan de mur de ladite ville qui est du tout cheu et abatu a terre, et qu'ilz ont fait faire de fondement et refaire tout a neuf jusques a perfection bonne et souffisant, lesquelles reparacions leur ont esté tres sumptueuses et leur eussent esté imposables et non conduisables a effet ne fust ledit aide sur ledit sel, or est vray que de present leur convient a faire autres reparacions en ladite ville autant ou plus sumptueuses que ont esté les reparacions dessusdites ja fetes, c'est assavoir deux ou trois grans pans de mur de ladite ville qui par grant antiquité sont fonduz et venus en tel ruyne qu'ils sont en voye de cheoir et de tumber par terre, lesquelx pans de mur il convient reffaire tout a neuf et ressuir et poursuir par fondement les autres parties du mur de ladite ville qui sont tous deschaussés, avec les autres reparacions cothidiennes des pons, palis, barrieres, foussés et barbecannes, et les pons d'Alier, qu'il convient chacun jour soustenir a tres grans fraiz, leur seroit impossible de faire, porter ne soustenir de leur vaillant se ilz n'estoient par nous aidés et secourus dudit aide de dix deniers de crue sur chacune quarte de sel, et, pour ce, nous aient tres humblement supplié et requis que, consideré que les reparacions dessusdites, necesseres a faire en ladite ville, sont pour le bien publique de tous ceulx qui viennent querir sel oudit grenier a sel de Molins, voire de tout le païs de Bourbonnois, car ladite ville est la ville et siege cappital dudit païs, ou tous ceulx dudit païs ont recours et reffuge en leurs affaires, et mesmement car en ycelle ville est le lieu, chastel et forteresse ou nous, nostre tres chiere et tres amee compaigne la duchesse et noz enfans tenons et avons acoustumé de tenir noz demourances et residences continuelment, parquoy est tres necessaire et expedient pour nous et pour la chose publique de mectre et tenir ladite ville en estat de grant force et resistence contre ennemis, actendu aussi que tout le sel qui vient et se dispense oudit grenier est gardé et conservé en ladite ville en seurté par le moyen de ladite fortifficacion, qui ne seroit pas si ladite ville n'estoit et tennoit estat convenable de reparacion et fortifficacions seure, il nous plaise de nostre grace leur octroyer ledit aide sur ledit sel pour emploier esdites reparacions et fortifficacions qui sont tant urgens et neccessaires qu'elles ne puent porter delay, pour ce est il que nous, ces choses considerees, desirans le bien de ladicte ville, le bon estat et acroissement de la chose publique et des habitans d'icelle estre maintenu en toute prosperité, lesdites reparacions et aussi lesdiz pons estre soustenuz voire acreuz de bien en mieulx, de nostre certaine science et grace especial, par l'advis et deliberacion de nostre conseil, ausdiz supplians avons octroyé et octroyons par ces presentes que ilz puissent et leur soit leu, lever, cueillir et recevoir, ou faire lever, cueillir et recevoir par aucuns de leurs commis et depputés, dix deniers tournois de creue sur chascune quarte de sel qui doresenavant se vendra ou sera vendue ou grenier a sel de ladite ville de Molins, tant qu'il nous plaira, oultre le droit que monseigneur le roy y prent et aussi le droit du marchant, ainsi et par la maniere que autresfoiz ils l'ons receu, pour convertir et employer les deniers qui ystront dudit aide a la reparcacion et fortifficacion de ladite ville, des murailles, portes, foussés, tours, eschisses, barbacanes, palis, barrieres et autres reparacions, et des pons d'Alier d'icelle ville, et non ailleurs, parmy ce que lesdiz supplians seront tenus de monstrer et rendre compte dudit emolument avoir employé deuement pour le fait dessusdit par devant noz amez et feaulx gens de noz comptes. Si donnons en mandement par ces presentes a noz amez et feaulx gens de noz comptes, seneschal de Bourbonnois, chastellain de Molins, et a tous noz autres justiciers et officiers, ou a leurs lieuxtenans, et aux grenetier et contreroleur du grenier a sel de ladite ville de Molins, et a chacun d'eulx, si comme a lui appartiendra et qui requis en sera, que lesdiz supplians, de nostre presente grace, don et octroy dudit aide et du contenu en ces noz lettres, facent, laissent et seuffrent joïr et user plainement et paisiblement, sans les molester ou empescher, ne souffrir estre molestez ou empescher en aucune maniere au contraire, et voulons que au vidimus de ces presentes, fait soubz seel autentique, soit adjousté plaine foy comme a l'original. En tesmoing de ce, nous avons fait mectre nostre seel a ces presentes. Donné a Saint Pourcein, le XIIIe jour de may, l'an de grace mil quatre cens et quarante.

Par monseigneur le duc, Loys de Segrie, Robert Parent et autres presens,

(Signé :) Gon.


1. La double queue de parchemin est toujours présente, avec des débris de cire rouge.

  1. ceulx qui ces presentes, parchemin gratté (ligne 1).

  2. ilz aient, parchemin gratté (ligne 2).

  3. pons d'Alier, parchemin gratté (ligne 3).

Édition : Jean-Damien Généro .

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