1409, 27 décembre. — Paris.

Louis, duc de Bourbonnais etc., renouvelle pour deux ans les affranchissements et les exemptions qu'il a naguère accordés à la foire de Montbrison.


A. Original perdu.

B. Copie exécutée vers 1480, signée Robertet et Paparin, dans un cahier de seize feuillets papier, d'après "les propres originaux estant en l'ostel de ville de Montbrison". Paris, Archives nationales, P 1378/2, n°3081.

a. Étienne Fournial, "Lettres comtales instituant les foires de Montbrison (1308, 1399, 1400, 1410, 1438)", dans Bulletin de la Diana, n°47/7, 1982, p. 289-290 [article numérisé].

b. Christian Frachette, "La création des foires à Montbrison aux xive et xve siècles", Maïté Billoré et Johan Picot (éd.) Dans le secret des archives. Justice, ville et culture au Moyen Âge. Sources et commentaires offerts à Nicole Gonthier, Rennes, PUR, 2014, p. 264 (éd. partielle).

Analyse : Titres de Bourbon, II, p. 178, n°4815.


Loÿs, duc de Bourbonnoys, conte de Fourez et seigneur de Beaujeu, per et chamberier de France, a tous ceulx qui ces presentes lectres verront, salut. Comme nous ayons pieça institué et cree en nostre ville de Montbrison une foyre checun an le jour de la feste saint Luc euvangeliste et les deux jours apprés ensuyvans, et icelle foyre par les troys joursa dessus diz aions afranchie de toute l'aide, aydes, imposicions et gabelles quelzconques jusques a certain temps passé, par le moyen duquel afranchissement ladicte foyre a esté belle et bonne le temps passé et nostredicte ville en est tres bien amendee, mais pour ce que le temps dudit afranchissement est fally, lesdictes foyres seroyent en voye de retourner […]meyantb si elles n'estoient encores afranchies, laquelle chose les habitans de nostredicte ville nous ont supplié et requis leur estre octroyé jusques a tel temps qu'il nous plaira. Savoir faisons que nous, desirans le bien de nostredicte ville et utilité et prouffit de la chose publique d'icelle, et affin que ladicte foire soit mieulx hentee et frequentee de toutes manieres de gens, de nostre certaine science et grace especial ladicte foire par les troys jours dessus diz avons afranchie, quictee et exemptee, et par ces presentes afranchissons, quictons et exemptons de toutes laides, subsides, imposicions, gabelles et aultres subvencions quelzconques jusques a deux ans prouchenement venans, et voulons que pour quelzconque denree qui soit vendue ou achetee en ladicte ville aux jours de ladicte foyre par les deux ans dessus diz ne soit aucune chose paiee a cause desdiz aydez, laides, subsides et gabelles et aultres choses dessus dictes. Si donnons en mandement par ces presentes a noz amez et feaulx les bally et gens de nous comptes en Fourez, aux esleuz et recepveur des aidez oudit pays, et a tous aultres a qui il appartiendra que ladicte foire sellon les troys jours dessus diz et par yceulx deux ans fassent, laissent et seuffrent tenir et estre tenue ainsi afranchie comme dit est, senz y mectre aucun empeschement au contraire. En tesmoing de ce, nous avons fait mectre nostre seel a ces presentes. Donné a Paris, le vingt et septiesme jour de decembre, l'an de grace mil quatre cens et neuf.

Par monseigneur le duc, l'abbee de Morestereramés1, messire Guilchart d'Ulphé2 et plusieurs aultres presens.

(Signé :) De Bar.


1. Il s'agit de Jean de Vervins, abbé de Montiéramey (Aube, ar. Aube, c. Lusigny), un des principaux conseillers de Louis II dans les années 1402-1405 (O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 186). Il sert aussi le roi comme conseiller à la Cour des aides de 1404 à 1416, sauf en 1411-1412 (G. Dupont-Ferrier, Le personnel de la Cour ou Chambre des aides de Paris, p. 181). De 1404 à 1416, il préside plusieurs audiences comme Premier général (Id., "Le personnel de la Cour ou Chambre des aides de Paris", n°26, p. 38).

2. Guichard d'Urfé est un fidèle de Louis II dans la décennie 1400. Il est l'un des quatre vieux chevaliers avec qui le duc souhaite se retirer au couvent des Célestins de Vichy en 1409 (La Chronique du bon duc Loÿs de Bourbon, p. 293). À la date de l'acte, Guichard d'Urfé est bailli de Forez (première mention le 18 février 1409 : Archives départementales Loire, B 1943, fol. 20). Il l'est jusqu'au 14 juin 1414 ; il est alors remplacé par Amé Vert (Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 10034, fol. 44v). Auparavant, il avait servi sous les ordres du maréchal de Sancerre et on le trouve aux côtés de Louis II en Flandre en 1383 (É. Perroy, Les familles nobles, II, p. 624). Il est chambellan de Louis d'Orléans en 1403 (É. Gonzalez, Un prince en son Hôtel, CD-Rom, notice p. 555). Il est sénéchal de Quercy de 1392 au 4 mars 1409, date à laquelle il est remplacé par un autre proche du duc de Bourbon, Robert de Vendat (A. Demurger, "Guerre civile et changement du personnel administratif", p. 295-296). Sur l'important lignage des Urfé en Forez : É. Perroy, op. cit., II, p. 618-630 (notice : Raybe d'Urfé).

  1. jours omis B.

  2. trou dans la copie.

Édition : Olivier Mattéoni .

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