1409, 16 juin.
Louis, duc de Bourbonnais etc., et Jean, comte de Clermont, son fils, s'engagent à rendre au comte d'Alençon et du Perche le jour de Saint-Jean-Baptiste de l'année suivante 3 000 écus d'or à la couronne que ce dernier leur a prêtés, l'écu valant 22 s. 6 d. t. la pièce, à savoir 2 000 écus à Louis de Bourbon et à son fils ensemble, et 1 000 au seul comte de Clermont.
A. Original perdu.
B. Vidimus sur parchemin, signé, jadis scellé, en date du 26 septembre 1436, contenant les reçus de Micho Cordier, secrétaire et trésorier général de Louis de Bourbon, pour une somme de 2 000 écus prêtés par le comte d'Alençon, et une obligation de Jean de Bourbon, comte de Clermont, pour une somme de 1 000 écus, datée du 17 novembre 1407. Paris, Archives nationales, P 1359/1, n°616.
Analyse : Titres de Bourbon, II, n°4794, p. 176.
Nous, Loÿs, duc de Bourbonnoys, conte de Forests et seigneur de Beaujeu, et Jehan, conte de Clermont, filz dudit monseigneur le duc, confessons de noz bons grez, certaines sciences, pures, franches et liberalles voulentez sans mal, sans fraude, sans decevance, sans reducion ou introducion d'autrui et sans aucun pourforcement, devoir et estre tenus et par la teneur de ces presentes promectons rendre et paier dedens le jour de Saint Jean Baptiste qui vient en un an que l'en dira mil CCCC et dix, a nostre tres chier et tres amé cousin le conte d'Alençon et du Perche, la somme de trois mille escus d'or a la couronne valans XXII s VI d. tournois la piece, laquelle il nous a prestee a nostre tres grant besoing, c'est assavoir a nous ensemble presentement deux mille escus, et a nous conte de Clermont desja pieçza mil escuz dont il a cedulle de nous, laquelle par lui baillant ceste obligacion il nous promet rendre et bailler, a laquelle somme de IIIM escus dessus dicte rendre et paier a nostredit cousin ou a son certain commandement portant ces lectres dedens le terme dessus dit nous et chascun de nous seul et pour le tout obligeons nous et noz hoirs et touz noz biens meubles et heritages presens et avenir, ou qu'ilz soient, a prendre et vendre et mectre a execucion perfecte et deue, tel seur telle vente de jour en jour et de heure a autre aprés le terme passé et le paiement non fait, et du jour au lendemain sans plus actendre dilaction par droit ne par coustume, et renonçant quant a cest fait a toute excepcion, decepcion de mal, de fraude, de barat, de lesion, de circonvencion, a toutes opposicions et allegacions, a tous previlleges et graces de pappe et de roy donnés ou a donner, a tout benefice et aide de droit escript et non escript, a toute queconque seurprinse et decepvance, a toute coustume et usage de païs, a la constitution de duobus reis, et a toutes autres choses a cest fait contraires et qui aider et valoir nous pourroient contre la teneur de ces presentes. En tesmoing de ce, nous, Loÿs, duc de Bourbonnois, avons fait mectre nostre scel secret a ces presentes, et nous Jehan, conte de Clermont1, les avons signees de nostre main. Donné le XVIme jour de juign, l'an mil CCCC et neuf.
(Signé :) Jehan.
Par monseigneur le duc, messire l'Ermite, seigneur de La Faye2, et François d'Aubrichcourt3, presens.
(Signé :) De Bar.
1. Il s'agit de Jean de Clermont, qui devient duc de Bourbon à la mort de Louis II en 1410.
2. Il s'agit de Guillaume de Montrevel. Son nom lui vient de son mariage avec Marguerite l'Hermite de La Faye, dont les possessions s'étendaient en Bourbonnais et en Auvergne. Proche de Louis II de Bourbon, ce dernier le désigne comme l'un de ses exécuteurs testamentaires en janvier 1409 (Paris, Archives nationales, P 1370/1, n°1878 ; Chronique du bon duc, p. 314). Il est aussi conseiller et chambellan de Charles VI, membre de la cour amoureuse. Il combat à la bataille de Roosebeke. Lieutenant de la sénéchaussée de Beaucaire en 1389-1390, il y exerce comme sénéchal en 1403-1407, 1410-1412 et 1412-1413. Christine de Pizan le mentionne dans son Débat des deux amans (A. Bossuat, "Un ordre de chevalerie auvergnat : l'ordre de la Pomme d'or", p. 11 ; C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, p. 140 ; A. Demurger, "Guerre civile et changements du personnel administratif", p. 255 ; Cte de Remacle, "Les l'Hermite de La Faye", p. 191-196).
3. Membre d'une famille originaire d'Artois, François d'Aubercicourt est chambellan de Louis II. Il apparaît à plusieurs reprises dans ses osts, et il participe à la croisade de Barbarie en 1390 avec le duc, puis accompagne Boucicaut en Orient en 1399 (C. Bozzolo, H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°202, p. 139). Appelé "cousin" par Louis II, il épouse en 1401 Jeanne Flote, dame de Revel, en Auvergne. À cette occasion, le duc de Bourbon lui donne les châtellenies de Rochefort et de Genzat en Bourbonnais (P. Tiersonnier, Rochefort, châtellenie bourbonnaise, p. 334-365). Un des treize chevaliers de l'ordre de la Dame Blanche à l'Écu vert de Boucicaut, il faisait aussi partie de la Cour amoureuse (C. Bozzolo, H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°202, p. 139). Il est l'auteur d'une réponse des Cent Ballades(D. Poirion, Le poète et le prince, p. 152). Il a également été chambellan du roi et familier de Louis d'Orléans (É. Gonzalez, Un prince en son Hôtel, p. 51). À la fin du principat de Louis II, Pierre de Nourry le désigne avec l'Hermite de la Faye et Jean de Châteaumorand pour faire un état des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 278).
Édition : Olivier Mattéoni .
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