1409 (n. st.), 24 janvier. — Moulins (Château).

Troisième testament de Louis, duc de Bourbonnais etc., par lequel il choisit le prieuré de Souvigny comme lieu de sépulture, institue son fils Jean comme son héritier, prévoit toute une série de legs et de fondations pieuses, et désigne ses exécuteurs testamentaires.


A. Original sur parchemin, avec le "E" initial de "En" orné d'une fleur de lys et des armes des Bourbons, et la lettre "N" de "Nous" à la première ligne également ornée, jadis scellé d'un sceau de cire verte pendant sur lacs de soie, d'après C, D et a. 570 x 920 mm, repli 65/75 mm. Paris, Archives nationales, P 1370/1, n°1878.

B. Copie authentique sur papier, délivrée par la Chambre des comptes de Paris en 1560, à la requête du procureur général du roi, pour son procès contre le duc de Montpensier. Paris, Archives nationales, K. 533, n°1 bis.

C. Copie incomplète de la fin du XVIIe siècle. Paris, Bibliothèque nationale de France, fr. 16766, fol. 79-84.

D. Copie incomplète de la fin du XVIIe siècle. Paris, Bibliothèque nationale de France, fr. 32368, fol. 149-158v.

a. L'Ancien Bourbonnais, 1ère éd., 1933, I, p. 665 ; 2e éd., 1934, II, p. 275-279 (édition partiellement modernisée).

b. M.-Éd. Gautier, Contribution à l'histoire de la mort des ducs de Bourbon, II, p. 327-335.

Analyse : Titres de Bourbon, II, n°4780, p. 173. – L. Côte, Histoire du prieuré clunisien de Souvigny, n°244, p. 364.


En nom du Pere et du Filz et du Sainct Esprit, amen. Nous Loÿs, duc de Bourbonnois, considerans la fragilité d'umaine creature et que nulle chose en ceste mortele vie n'est plus certaine de la mort ne plus incertaine de l'eure d'icelle, desirans de tout nostre cuer quand il plaira a nostre Createur de nous appeller de ceste mortele vie nous rendre a lui en l'estat de bon, vray et loyal crestien, faisons et ordonnons nostre testament et derreniere volunté en la forme et maniere qui s'ensuit. Premierement pour ce que tout le cours de nostre vie avons eu et encores avons ferme esperance et propos d'avoir tousjours tres parfaicte et ferme creance en la glorieuse et benoite Trinité de Paradis, Pere et Filz et Saint Esperit, et a la tres doulce et glorieuse Vierge Marie en laquelle le benoit Filz de Dieu, nostre Sauveur, pour nostre redempcion, voult prandre char humaine, et aussi a toute la benoite court celestial de Paradis, nous recommendons devotement nostre ame a ycelle glorieuse Trinité en laquelle avons tres parfaicte et ferme creance, en lui suppliant que, quant l'eure de nostre trepas avendra, qu'il lui plaist par sa misericorde la recevoir benignement en la compaignie d'icelle glorieuse Vierge et mere du doulx Jhesus, de tous les benois angles, sains et sainctes de Paradis. Item protestons que nous croyons fermement la foy catholique de Jhesu Crist et tous les articles d'icelle en la forme et maniere que nostre mere saincte Eglise a ordonné que bon crisptian le doit faire, et en ceste creance voulons vivre et mourir. Quant au fait de l'Eglise, nous croions fermement l'article In unam sanctam ecclesiam catholicam. Quant au fait touchant ceste doloureuse division, nous protestons que onques ne feusmes, ne sommes, ne serons au plaisir de Dieu en riens obstinez, mais du tout nous rapportons a la verité et a la determinacion de nostre mere saincte Eglise. Et eslisons nostre sepulture en l'eglise conventual du prioré de Sovigny et y voulons gesir et estre apportez de quelconque lieu que nous alons de vie a trespassemens, se bonnement il se puet faire et que nostre sepulture et remembrance soit faicte en la dicte eglise, et de ycelle parfaire et acomplir chargons noz executeurs ci dessoubz nommez par le conseil et ordonnance de nostre tres chiere et tres amee compaigne la duchesse. Item nous ordonnons tous noz forfaiz estre amendez et noz debtes paiees, tant ceulx qui ont esté faiz de nostre temps comme ceulx du temps de feu nostre tres chier seigneur et pere dont Dieux ait l'ame, et que toutes prinses, tant de blez comme vins et chevaulx, soyent paiez, et qu'il soit crié generalement par tout nostre païs et lieux solennelz et par tout le royaume es lieux et contrees ou aurons fait aucune demourance ou despense, que toutes personnes a qui nous pourrons estre tenuz pour les causes dessus dictes viengnent par devers les executeurs de nostre testament, et se ilz pevent monstrer leurs forfaiz par lettres, tesmoings ou autres enseignemens, qu'ilz leur soient amendez et paiez, et si non et ilz sont gens dignes de foy, qu'ilz en soient creu par leur serement. Et de ce nous en chargons noz heritiers par l'ordonnance de noz executeurs, et a ce faire et acomplir nous voulons et ordonnons par ce present testament que, tantost aprés nostre trespas, la chastellenie de Montluçon1 et toute la revenue d'icelle et la terre de Combraille et celle de Chastel Chinon2 demeurent en la main de noz executeurs, et se lievent par eulx ou leurs commis jusques a ce que toutes noz debtes seront paiees et nostredit testament acompli. Et ainsi le voulons et donnons plain povoir a nozdiz executeurs sans que nulz leur y puisse mectre empeschement. Item nous ordonnons, faisons et instituons nostre heritier Jehan nostre filz et ses hoirs masles ainsnés aprés lui descendens de son corps de hoir en hoir masle ainsné, de tous noz biens, terres, rentes et seigneuries, et de toutes les noblesses et dependences d'icelles, sans riens excepter. Et pour le grant et evident prouffit que nous veons d'adjoindre et tenir ensemble noz duchié de Bourbonnois et conté de Forez et que tousjours mais noz heritiers et successeurs aient plus grant puissance et seignourie pour garder et soustenir leursdiz païs, nous prions et requerons a nostre tres chiere et tres amee compaigne que semblablement ledit Jehan nostre filz et sesdiz hoirs masles ainsnés vueille ordonner heritier de ladicte conté de Forez. Et en tant que nous puet toucher a present et pour le temps a venir, nous le ordonnons et instituons et sesdiz hoirs masles par ce present nostre testament et ordonnance en la maniere que dit est nostre heritier de ladicte conté. Item se il plaist a Dieu nostredit filz Jehan ait second filz, nous voulons et ordonnons que ycelui second filz ait la terre et seigneurie de Beaujeu pour son appanage et qu'il porte esquartellez les armes de Beaujeu avecques les nostres. Et oultre ce, nous plaist que nostre tres chiere et tres amee compaigne preigne a sa vie se c'est son plaisir la revenue de nostre seigneurie de Beaujeu selon la transaction, accord et transport fait a nous et a elle par feu nostre tres chier cousin et predecesseur messire Edouart, jadis seigneur dudit Beaujeu. Item nous voulons que Ysabel3 nostre fille soit mariee par l'ordonnance de monseigneur le roy pour tele somme d'argent comme bon lui semblera, sans lui donner aucunes de noz terres. Et pour mieulx acomplir son mariage, lui donnons quarante mil frans pour une foiz a paier les dix mil aux espousailles pour mectre en meuble pour elle et cellui qui sera son espoux, et les trente mil frans a cinq ans chascun an six mille frans pour mectre en terre qui sera heritage de nostredicte fille. Et parmi ce, elle sera tenue de quicter et renoncer a tout le droit de succession de pere et de mere et autrement en la instituant nostre heritiere en ladicte somme. Item voulons et ordonnons que tous acquestz par nous faiz de monseigneur d'Anjou ou autres en la conté de Forez soient et demeurent a nostre tres chiere et tres amee compaigne durant le cours de sa vie, et tous les acquestz de la terre de Combraille et autres par nous faiz en nostre duchié de Bourbonnois et aussi en nostre conté de Clermont soient et demeurent a nostredit filz et a noz hoirs et successeurs ducz de Bourbonnois et contes de Clermont, au cas que nous yrions de vie a trespassement sans hoirs de nostre corps. Item nous voulons et ordonnons que la fondacion et ordonnance de nostre chappelle de Sovigny4 tieigne et vaille et, par cest present testament, la confermons par la maniere qu'il est contenu es lettres de la dicte fondacion dont les prieur et convent dudit lieu en ont unes et nous avons les semblables en nostre chambre des comptes. Et aussi semblablement que l'ordonnance que nous avons faicte du college de Molins tieigne et vaille et par cest present testament confermons et ratifions ladicte ordonnance. Item nous voulons et ordonnons noz obseques estre faiz audit lieu de Sovigny le jour de nostre sepulture. Et pour nous humilier envers nostre Createur pour donner bon exemple et convertir l'outrageuse despense qui se peult faire en tel cas en choses plus proffitables au salut des ames et nous plaist que au jour de nostre enterrement, en lieu des chevaulx armez que on seult offrir, des draps d'or, des grans chappelles de cire que on a acoustumé de faire, ait entour nostre corps, qui sera couvers d'un drap noir et une croix blanche dessus, seulement quatre cierges chascun de quinze livre de cire et treize torches chascune de dix livres, lesquelles tendront treize povres, et aura chascun povre une cote noire qui pour nous lui sera donnee. Et sera le cuer environnez de petis cierges ainsi que est acoustumé de faire en tel cas sans avoir plus grant luminaire. Et voulons que le jour de nozdiz obseques, chascun prestre qui vendra ait quatre gros vielz, et par ce sera tenu de chanter deux messes, l'une ledit jour et l'autre le plus tost emprés qu'il pourra, et que chascun povre ait demi gros ou du pain a la value. Et que au quarantiesme jour emprés se face une autre obseque, et voulons que chascun prestre qui y viendra ait deux gros, et par ce sera tenu de chanter comme dessus est declaré, et chascun povre, cinq deniers tournois. Et que l'an revolu, a tel jour comme noz premieres obseques auront esté faictes, s'en face une semblable comme la seconde en ladicte eglise de Sovigny et que a chascun prestre et povre soit donné semblablement comme a ladicte seconde obseque. Voulons et accordons en oultre que a chascune desdictes trois obseques le convent de Sovigny ait quinze livres tournois pour pitance. Item pour ce que nous avons eu plusieurs et divers officiers comme chevaliers, gens de nostre conseil et autres, auxquelx, pour les bons et aggreables services qui nous ont faiz, nous avons donné plusieurs et divers dons, tant de deniers comme de rente a vie et a heritage, nous voulons que tous yceulx dons, c'est assavoir ceulx qui sont faiz de deniers, tieignent et vaillent sans ce que en leur en puisse jamais riens demander, et ceulx de rente a vie et a heritage, dont ilz pourront monstrer bons et loyaulx titres et que nous n'avons point revoquez et dont les paiemens ne auront point esté par nous defenduz, nous yceulx louons, ratifions et approuvons, et par cest present testament les confermons et obligons noz heritiers a les tenir. Item pour ce que nous avons grandement grevez et opprimez noz povres subgiez de Bourbonnois tant pour les subsides, fouages, empruns et autres subvencions que nous y avons fait lever, tant pour nostre delivrance d'Angleterre comme pour la prinse et prison de nostre feue dame et mere, que Dieux absoille, et autres noz affaires, nous voulons et ordonnons que des prouffiz, rentes et emolumens de noz terres et païs, oultre ce que dit est de la chastellenie de Montluçon, des terres de Combraille et de Chastel Chinon et non comprises ycelles terres en ce, soit prinse et levee par la main de noz executeurs la somme de huit mille et cinq cens frans a prandre a quatre annees, de laquelle somme de VIIIM et VC frans seront distribuez cinq mil frans en aumosne et autres euvres de misericorde, comme a marier povres pucelles, soustenir povres femmes vesves et orphelins, et autres biensfaiz par l'ordonnance de nostredicte compaigne et autres noz executeurs, c'est assavoir : douze cens frans en nostre païs de Forez, six cens frans en Beaujeulois, huit cens frans en Beauvoisin, deux cens frans en Combraille, deux cens frans a Chastel Chinon et deux mille frans en Bourbonnois. Et aussi semblablement pour ce que nous avons eu en noz offices plusieurs et divers officiers, lesquelz nous ont bien longuement et loyalment servy, et ne les avons pas si bien remuneré comme nous deussions et tenuz y sommes, nous voulons que les trois mille cinq cens frans restant d'iceulx huit mille cinq cens frans soient donnez, partiz, divisez et distribuez par nosdiz executeurs, c'est assavoir trois mille frans a noz officiers comme chiefs d'offices, varlez de chambre et autres ainsi qu'il semblera expedient a nozdiz executeurs, et les cinq cens frans seront donnez et distribuez aux petis varlez et familiers de nostre hostel. Item, oultre plus, voulons et ordonnons que en l'annee qu'il plaira a Dieu que nous yrons de vie a trespassement, touz nos povres hommes et subgiez de nostre païs et duchié de Bourbonnois qui nous doivent tailles soient quictes par ledit an de la moitié desdictes tailles a quelque somme que elles montent, c'est assavoir ceulx qui devront dix solz de tailles seront quictes en paiant cinq solz, et ceulx qui doivent vint solz seront quictes en paiant dix solz, et ainsi de plus en plus et de moins en moins. Et semblablement voulons que en noz païs de Forez et de Beaujeulois noz povres subgiez soient tenuz quictes des servis que ilz nous devront ledit an en nous paiant la moitié dudit servis seulement par la maniere que dit est des tailles, afin que nosdiz povres subgiez soient plus enclin et tenuz a prier Dieu pour nous. Item nous laissons et ordonnons pour le remede de nostre ame pour faire noz anniversaires solennelment chascun an en noz eglises qui sont de nostre fondacion cy dessousbz nommees en augmentacion d'icelles a perpetuité, les rentes qui s'ensuivent : premierement au college de nostre chapelle de Bourbon5 pour faire nostre anniversaire solennel chascun an le jour de nostre obit, cent solz tournois de rente ; a l'eglise de Vernueil6, cent solz tournois de rente ; a l'eglise de Nostre Dame de Montbrison7, dix livres tournois de rente ; a Saint Nicolas de Montluçon8, cent solz tournois de rente, lesquels colleges et eglises seront tenuz un chascun an de faire noz anniversaires solennelz le jour de nostre obit. Et voulons que en sesdictes esglises en lieu des draps d'or que on a acoustumé d'offrir, on donne garnison d'autel, nappes, frontiez et dossiez, vestements pour prestre, dyacre et soubzdiacre de draps de soye noire ou armoyee a noz armes. Item nous ratiffions et confermons par cest present testament la fondacion de la chapelle que nous avons fondee en l'eglise Nostre Dame de Chartres en la forme et maniere contenue es lettres faictes sur ce. Item nous voulons et ordonnons une autre chapelle perpetuele estre fondee en l'eglise des Jacobins de Paris, laquelle nous avons fait ou ferons ce qu'il en fauldra ordonner, edifier et garnir par une foiz seulement de trois calices, corporaulx, messel, vestemens et autres choses necessaires, en laquelle nous voulons que soit chascun jour perpetuelment une messe celebree en la maniere qui s'ensuit : c'est assavoir le dimenche de l'office du jour mesmes, le lundi des Mors, le mardi du Saint Esperit, le mercredi des Mors, le jeudy de Nostre Dame selon l'office des Advents, c'est assavoir : Rorate celi de super, le venredi de la Magdalene, tant comme nous vivrons, et aprés nostre decés, de Requiem, et le samedi de Nostre Dame selon le temps. Et sera tenu ledit convent que tous les jours aprés la grant messe, cellui qui l'aura chantee yra tout revestu dire De Profundis et certaines oroisons sur la sepulture de noz predecesseurs que avons leans faicte faire. Et avecques ce ordonnons quatre anniversaires estre perpetuelment celebrez en ladicte eglise aux jours ordonnez cy dessoubz, c'est assavoir que feu monseigneur le conte Robert de Clermont, filz de monseigneur saint Loÿs de France, feu monseigneur le duc Loÿs, nostre ayeul, feu nostre tres chier sire et pere le duc Pierre, dont Dieux ait les ames, trespasserent, a chascun desdiz jours, un anniversaire, en lieu du quart tant qu'il plaira a Dieu que nous vivons, ilz diront une grant messe du Sainct Esperit le quart jour d'aoust qu'il a pleu a Dieu nous mectre en ce monde, et aprés nostre trespas sera ladicte messe de mors au jour que nous trespasserons. Et pour les choses dessus dictes faire, nous donnons a ladicte eglise et freres en aumosne la somme de soixante livres tournois de rente chascun an ou la valeur en blé et vin, une somme d'argent pour une foiz pour lesdictes soixante livres tournois au plus prouffitable de ladicte eglise, desdiz freres et greigneur memoire et seurté de l'acomplissement desdictes messes et anniversaires et que par nosdiz executeurs sera ordonné et que faire se pourra. Item nous laissons et donnons au college de Clermont quinze livres tournois pour une fois. Item aux Cordeliers de Paris, quarante livres tournois pour une foiz. Item aux Augustins de Paris, vint frans. Item aux Chartreux lez Paris, trente frans. Item aux Celestins, vingt frans. Item aux XVXX Avugles, quinze frans. Item a l'hostel Dieu de Nostre Dame de Paris, quinze frans. Item aux religieux de Fremont en Beauvoisin9, quinze frans. Item aux freres de Clermont10, quinze frans. Item aux Cordelliers de Sovigny, trente frans. Item aux Cordelliers de Saint Porsain11, vint frans. Item aux Cordeliers de Nevers, trente frans. Item aux cordeliers de Bourges, dix frans. Item aux Cordeliers de Clermont en Auvergne, dix frans. Item aux cordeliers de Rion, dix frans. Item aux cordeliers de Montbrison, vint frans. Item aux chanoines de Nostre Dame du Puy, quinze frans. Item aux Jacobins de Navarre, dix frans. Item aux Jacobins de Bourges, dix frans. Item aux Jacobins de Clermont en Auvergne, dix frans. Item aux Carmes de Molins, vint frans. Item aux Carmes de Clermont, dix frans. Item aux doyen et chapitre de l'eglise collegial Nostre Dame de Molins, quinze frans en oultre les autres biens par nous a eulx faiz a leur fondacion, laquelle confermons et aggreons. Item a l'abbé et convent de Saint Gilbert12, dix frans. Item a l'abbé et convent de Sept Fonz13, dix frans. Item au prieur et convent de Nostre Dame de Montluçon, cinq frans. Item aux religieux de Grosbosc14, cinq frans. Item aux chanoines de Messarges15, cinq frans. Item aux religieux de Nostre Dame de Chappes16, cinq frans. Item a la maison Dieu de Sovigny, cinq frans. Item a l'ospital du dit lieu, cent solz. Item a l'ospital de Nostre Dame de Roussival, vint frans. Item aux quatre eglises cathedraulx de Bourges, Nevers, Ostun et Clermont, a chascune dix frans. Item a l'opsital de Montbrison, cinq frans. Item au college de l'eglise de Gannat17, dix frans pour une foiz. Parmi lesquelz lays et dons dessus diz faiz pour une foiz aux dessus diz, un chascun desdiz colleges, eglises et prieurés seront tenuz de nous accompaignez perpetuelment es biensfaiz d'icelles et de faire un obseque solennel au jour que par nozdiz executeurs lui sera fait a savoir, lesquelx dons, lays et autres choses dessus dictes et chascune d'icelles nous voulons et ordonnons que par cest present nostre testament estre faictes et acomplies. Et a ce obligons noz heritiers et tous noz biens quelconques, et par la teneur de nostre present testament faire tenir et acomplir nous les voulons et ordonnons presentement et desja estre obligiez a tousjours mais en la forme et maniere qui cy dessus est a plain contenu. Et pour cest present nostre testament et derreniere voulenté faire tenir, enteriner et acomplir, nous eslisons noz executeurs, c'est assavoir nostre tres chiere et tres amee compaigne la duchesse18, monseigneur de Berry, nostre tres chier et amé cousin, le conte de la Marche, nostre tres chier et amé nepveu, le sire d'Alebret, connestable de France19, noz amez chevaliers le sire de Norry20, messire François d'Aubrichcourt21, Chastelmorant22, l'Ermite de la Faye23, messire Hutin le Baveux24, noz amez conseilliers, nostre chancelier qui sera pour le temps25, messire Hymbert de Boisy26, l'abbé du Moustierramé27, maistre Guillaume Nicrant, Gaiget28, Colas Denis29, et maistre Jehan Dent30, et nostre confesseur et nostre tresorier general qui lors seront. Et pour ce que nous avons de faire a l'aide de Dieu une eglise et convent de l'ordre des Celestins en nostre ville de Vichy et que nous ne savons se ladicte eglise et la fondacion d'icelle seront parfaiz et acompliz avant nostre trespassement, nous voulons et ordonnons que tout ce qui restera a faire tant de la dicte eglise en bastimens, maisonnemens, murailles, verrieres, ornemens et vestemens d'autel, livres, calices, meubles pour les religieux de ladicte eglise comme rentes, revenues pour la fondacion et soustenement de ladicte eglise et des religieux d'icelle, laquelle fondacion monte a cinq cens livres tournois de rente sans les meubles et autres necessitez de ladicte eglise et desdiz religieux, soir paracompli, achevé et fourni entierement par noz heritiers et executeurs dessus diz de et sur le plus bel et le meilleur de la revenue de noz terres, rentes, seignories et revenues dessus dictes. Et voulons que deux de noz chevaliers et deux de noz clers dessus nommez avec le consentement de nostredicte compaigne se elle nous survit et de l'un des seigneurs de nostre sang dessus nommez puissent aler avant a l'execution de nostredit present testament comme se ilz estoient tous ensemble. Et voulons et ordonnons que, incontinent avenu le cas que nous serons alé de vie a trespassement, tous noz biens meubles, heritages et autres quelxconques soient en la main de nosdiz executeurs, et desja ycellui cas avenu nous les y mectons jusques a ce que nostre it present testament et chascune des choses contenues en ycellui soient enterinees, faictes et acomplies. Auxquelx noz executeurs nous donnons pooir, auctorité et mandement especial de faire et acomplir les choses dessus dictes par la forme et maniere quil appartient a faire en tel cas. Item, oultre les choses dessus dictes, voulons et ordonnons que en l'eglise de Saint Jehan de Lyon, en la chapelle des XII ou est enseveli feu messire Loÿs, nostre predecesseur, conte de Forez, que Dieux absoille, lequel trespassa a la bataille de Brignés31, soit fondee une chapelle ou sera celebré chascun jour une messe et un anniversaire solennel chascun an en ladicte eglise le jour de son trespassement. Et aussi sera faicte la representation dudit messire Loÿs nostre predecesseur en ycelle eglise, dont la presentacion du chapellain de ladicte chapelle appartendra a nous et a noz successeurs contes de Forez et l'institution au doyen dudit lieu. Et avec ce voulons que le prieur de Sovigny qui par le temps sera soit nostre executeur avec les autres dessus nommez. En tesmoing desquelles choses nous avons fait faire et seeller de nostre seel ces presentes lettres et les soubzcrire et signer par le notaire publique ci dessoubz escript et nommé. Donné en nostre chastel de Molins, le XXIIIIe jour de janvier l'an de grace mil CCCC et huit, presens a ce nostre tres chiere et tres amee compaigne la duchesse, noz amez et feaulx chevaliers et conseilliers messire Pierre seigneur de Norry et l'Ermite seigneur de la Faye, messire Jehan le Viste, nostre chancellier, messire Guichard d'Ulphé32, messire Erart seigneur de Chasteau de Montaigne33, et messire Loÿs de Culant34, noz chambellans et noz bien amez conseilliers, messire Guy de Norry, prieur de Saint Pierre le Moustier35, maistre Pierre de Chantele, nostre aumosnier36, et Jehan Gaiget, tesmoingz a ce par nous appellez et requis.

(Seing manuel du notaire :) Et ego Guillelmus Symonelli de Sancto Salmo, Nivernensis dyocesis publicus apostolica imperiali et regia auctoritate notarius, quia premissis omnibus et singulis dum ut premittitur fierent et agerentur una cum prenominatis testibus presens fui. Ea fideliter publicando aliis occupatus negociis pere alium scribi et in hanc publicam formam verbis gallicis preter morem consuetum ad instanciam predicti domini constituentis et testatoris redigi feci, signoque meo solito signavi subscrivens requisitus et rogatus in testimonium veritatis sub anno et die predictis, indictione secunda more ecclesie gallicane ab eleccione vero domini Petri de Luna in papam Benedictum XIII olim electi anno XV. Rasura XXIII linee ubi corrigendo est scriptum "Item se il plait a Dieu" de certa sciencia hi approbando.

(Sur le repli :) Par monseigneur le duc, monseigneur le conte de Clermont present avecques les tesmoings dessus nommés.

(Signé :) De Bar.


1. Montluçon : Allier, ch.-l. ar.

2. Château-Chinon : Nièvre, ch.-l. ar.

3. Isabelle de Bourbon, deuxième fille de Louis II. Accordée en 1400 à Éric, neveu de la reine de Danemark et de Norvège et son héritier présomptif, elle se retira au couvent de Poissy. Elle meurt après 1451 (P. Van Kerrebrouck, La maison de Bourbon, p. 63 et 65).

4. Souvigny : Allier, ar. Moulins, ch.-l c.

5. Bourbon-l'Archambault : Allier, ar. Moulins, ch.-l. c.

6. Verneuil-en-Bourbonnais : Allier, ar. Moulins, c. Souvigny.

7. Sur l'église Notre-Dame de Montbrison, Abbé F. Renon, Chronique de Notre-Dame d'Espérance de Montbrison.

8. Sur l'église collégiale Saint-Nicolas de Montluçon, P. Pradel, "Étude sur le chapitre de Saint-Nicolas de Montluçon".

9. Abbaye cistercienne Notre-Dame de Froidmont : Oise, ar. Beauvais, c. Mouy, com. Bailleul-sur-Thérain.

10. Clermont-en-Beauvaisis : Oise, ch.-l. ar.

11. Saint-Pourçain-sur-Sioule : Allier, ar. Moulins, ch.-l. c.

12. Abbaye de Saint-Gilbert, de l'ordre des chanoines réguliers de Prémontré : Allier, ar. Vichy, c. Bellerive-sur-Allier, com. Saint-Didier-la-Forêt.

13. Abbaye cistercienne de Sept-Fons : Allier, ar. Moulins, c. Dompierre-sur-Besbre, com. Diou.

14. Prieuré grandmontain de Grosbois : Allier, ar. Moulins, c. Souvigny, com. Gipcy.

15. Allier, ar. Moulins, c. Souvigny, com. Noyant-d'Allier.

16. Chappes : Allier, ar. Montluçon, c. Commentry.

17. Gannat : Allier, ar. Vichy, ch.-l. c.

18. Anne Dauphine, duchesse de Bourbonnais, comtesse de Forez, dame de Beaujolais. Sur Anne Dauphine, O. Mattéoni (dir.), Anne Dauphine, dernière comtesse de Forez.

19. Sur Charles d'Albret, connétable de France, P. Courroux, Charles d'Albret. Le connétable d'Azincourt.

20. Originaire du Nivernais, Pierre de Nourry est l'un des principaux conseillers de Louis II. Il est attesté comme conseiller du début de 1360 à 1410. Il occupe la charge de lieutenant général à plusieurs reprises à partir des années 1370 jusqu'à la fin du principat du duc en 1410 (A. Leguai, De la seigneurie à l'État. Le Bourbonnais pendant la guerre de Cent Ans, p. 283-291 ; O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 180 et 183 et suiv.). Il fait l'objet d'un jugement élogieux dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon par Cabaret d'Orville qui vante ses qualités de gestionnaire et de réformateur des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 160-164, 275-280). Il était membre de la Cour amoureuse fondée en 1401 par Louis II et le duc de Bourgogne Philippe le Hardi (C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°201, p. 139).

21. Membre d'une famille originaire d'Artois, François d'Aubercicourt est chambellan de Louis II. Il apparaît à plusieurs reprises dans ses osts, et il participe à la croisade de Barbarie en 1390 avec le duc, puis accompagne Boucicaut en Orient en 1399 (C. Bozzolo, H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°202, p. 139). Appelé "cousin" par Louis II, il épouse en 1401 Jeanne Flote, dame de Revel, en Auvergne. À cette occasion, le duc de Bourbon lui donne les châtellenies de Rochefort et de Genzat en Bourbonnais (P. Tiersonnier, Rochefort, châtellenie bourbonnaise, p. 334-365). Un des treize chevaliers de l'ordre de la Dame Blanche à l'Écu vert de Boucicaut, il faisait aussi partie de la Cour amoureuse (C. Bozzolo, H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°202, p. 139). Il est l'auteur d'une réponse des Cent Ballades(D. Poirion, Le poète et le prince, p. 152). Il a également été chambellan du roi et familier de Louis d'Orléans (É. Gonzalez, Un prince en son Hôtel, p. 51). À la fin du principat de Louis II, Pierre de Nourry le désigne avec l'Hermite de la Faye et Jean de Châteaumorand pour faire un état des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 278).

22. Jean de Châteaumorand est connu pour avoir été l'informateur de Cabaret d'Orville pour la rédaction de la Chronique du bon duc Louis de Bourbon qu'il écrit en 1429. Il y apparaît à de très nombreuses reprises (O. Mattéoni, "La seconde vie" de Cabaret d'Orville", p. 5-38). Noble possessionné aux confins du Bourbonnais et du Forez, il a été un fidèle serviteur de Louis II, participant à plusieurs de ses osts (Chronique du bon duc, passim). Il accompagna Boucicaut à Constantinople en 1390 et participa à plusieurs expéditions à Chypre et en Syrie (D. Lalande, Jean II le Meingre dit Boucicaut, p. 84, 114 ; G. Schlumberger, Jean de Châteaumorand, un des principaux héros français des arrière-croisades en Orient). Après la mort de Louis II, il exerça pour le roi la charge de sénéchal de Lyon et bailli de Mâcon du 27 avril au 1er novembre 1411, puis celle de sénéchal de Beaucaire du 8 mars au 24 décembre 1412 (A. Demurger, "Guerre civile et changement de personnel administratif", p. 242-243). Membre de la Cour amoureuse, il fut l'un des treize chevaliers de l'ordre de l'Écu vert à la Dame blanche de Boucicaut (C. Bozzolo, H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°197, p. 137).

23. Il s'agit de Guillaume de Montrevel. Son nom lui vient de son mariage avec Marguerite l'Hermite de La Faye, dont les possessions s'étendaient en Bourbonnais et en Auvergne. Proche de Louis II de Bourbon, ce dernier le désigne comme l'un de ses exécuteurs testamentaires en janvier 1409 (Paris, Archives nationales, P 1370/1, n°1878 ; Chronique du bon duc, p. 314). Il est aussi conseiller et chambellan de Charles VI, membre de la cour amoureuse. Il combat à la bataille de Roosebeke. Lieutenant de la sénéchaussée de Beaucaire en 1389-1390, il y exerce comme sénéchal en 1403-1407, 1410-1412 et 1412-1413. Christine de Pizan le mentionne dans son Débat des deux amans (A. Bossuat, "Un ordre de chevalerie auvergnat : l'ordre de la Pomme d'or", p. 11 ; C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, p. 140 ; A. Demurger, "Guerre civile et changements du personnel administratif", p. 255 ; Cte de Remacle, "Les l'Hermite de La Faye", p. 191-196).

24. Hutin Le Baveux est chambellan du duc auquel ce dernier donne en 1378 les terres de Bailleul-en-France et de Franconville (Paris, Archives nationales, P 1362/2, n°1043 ; Titres de Bourbon, I, n°3381 et 3494, p. 594 et 612). Il est un proche conseiller du duc à la fin de sa vie, ce qui lui vat d'être désigné comme l'un de ses exécuteurs testamentaire en janvier 1409 (présent acte et Chronique du bon duc, p. 314).

25. À cette date le chancelier est Jean Le Viste, comme cela est clairement signalé à la fin du testament. D'origine lyonnaise, conseiller du duc, il devient chancelier du duc en 1408 (O. Mattéoni, "Écriture et pouvoir princier", p. 147-149 ; R. Fédou, Les hommes de loi lyonnais à la fin du Moyen Âge, p. 340-341).

26. Humbert de Boysi, conseiller au Parlement de Paris en 1377, cinquième président en 1394, quatrième en 1396, est le frère de Jean, évêque d'Amiens, et le neveu du cardinal Jean de La Grange et d'Étienne de La Grange, président au Parlement. Originaire de Saint-Haon en Forez, il est autorisé par Louis II à construire avec son frère une forteresse au lieu de Boisy (F. Autrand, Naissance d'un grand corps de l'État, p. 187-188). Il a présidé les Grands Jours de Bourbonnais en 1400 (O. Troubat, La guerre de Cent Ans, II, p. 695).

27. Il s'agit de Jean de Vervins, abbé de Montiéramey (Aube, ar. Aube, c. Lusigny), un des principaux conseillers de Louis II dans les années 1402-1405 (O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 186). Il sert aussi le roi comme conseiller à la Cour des aides de 1404 à 1416, sauf en 1411-1412 (G. Dupont-Ferrier, Le personnel de la Cour ou Chambre des aides de Paris, p. 181). De 1404 à 1416, il préside plusieurs audiences comme Premier général (Id., "Le personnel de la Cour ou Chambre des aides de Paris", n°26, p. 38).

28. Il s'agit de Jean Gaget ou Gaiget, alias Gadet (cf. Moulins, Archives municipales, n°249, fol. 8). Il est notaire et bourgeois de Moulins. Comme secrétaire, il est très actif entre 1392 et 1408 (O. Mattéoni, "Écriture et pouvoir princier", p. 176). Il était aussi attaché à la Chambre des comptes de Bourbonnais. Évoquant les réformes de Pierre de Nourry, la Chronique du bon duc Louis de Bourbon précise que ce dernier retint "en la chambre des comptes ung qui avoit bonne mémoire appelé Gaiget, et qu'il eust ung clerc avec lui, et estoit cellui Gaiget un moult subtil homme, et bon coustumier" (Chronique du bon duc, p. 163). Il est conseiller à la Chambre de Moulins des années 1380 au début des années 1410. Comme d'autres conseillers moulinois, il fit souvent le voyage de Montbrison pour auditionner les comptes des prévôts foréziens (1394, 1397, 1399, 1404 : Archives départementales Loire, B 1917, fol. 22 ; B 1928, fol. 26 ; B 1929, fol. 12 ; B 1933, fol. 9v-10).

29. Colas Denis est secrétaire de Louis II, actif dans la dernière décennie de son principat (O. Mattéoni, "Écriture et pouvoir princier", p. 178). Il est cité trésorier de Bourbonnais en 1403-1404 (Paris, Archives nationales, P 1391/1, n°526 et n°528).

30. Jean Dent, secrétaire de Louis II en 1407, est conseiller à la Chambre des comptes de Moulins de 1400 à 1411 au moins (Archives départementales Loire, B 1931, fol. 9 ; B 1958, fol. 66). Il est cité lieutenant général du bailli de Bourbonnais le 20 novembre 1398 (Montluçon, Archives municipales, FF 7) et en avril 1413 (Archives départementales Allier, A 170, fol. 6).

31. Bataille de Brignais le 6 avril 1362 au cours de laquelle Louis Ier, comte de Forez, trouva la mort.

32. Guichard d'Urfé est un fidèle de Louis II dans la décennie 1400. Il est l'un des quatre vieux chevaliers avec qui le duc souhaite se retirer au couvent des Célestins de Vichy en 1409 (La Chronique du bon duc Loÿs de Bourbon, p. 293). À la date de l'acte, Guichard d'Urfé est peut-être déjà bailli de Forez (première mention le 18 février 1409 : Archives départementales Loire, B 1943, fol. 20). Il l'est jusqu'au 14 juin 1414 ; il est alors remplacé par Amé Vert (Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 10034, fol. 44v). Auparavant, il avait servi sous les ordres du maréchal de Sancerre et on le trouve aux côtés de Louis II en Flandre en 1383 (É. Perroy, Les familles nobles, II, p. 624). Il est chambellan de Louis d'Orléans en 1403 (É. Gonzalez, Un prince en son Hôtel, CD-Rom, notice p. 555). Il est sénéchal de Quercy de 1392 au 4 mars 1409, date à laquelle il est remplacé par un autre proche du duc de Bourbon, Robert de Vendat (A. Demurger, "Guerre civile et changement du personnel administratif", p. 295-296). Sur l'important lignage des Urfé en Forez : É. Perroy, op. cit., II, p. 618-630 (notice : Raybe d'Urfé).

33. Érard, seigneur de Châtel-Montagne, appartient au lignage des Châtel-Montagne, possessionné aux limites du Forez et du Boubonnais (P. Peyvel, Des vassaux et des fiefs, I, p. 97-103). Guillaume de Châel-Montagne est dans l'entourage de Louis II à son retour de captivité d'Angleterre. Il est parmi les premiers retenus dans l'ordre de l'Écu d'or (Chronique du bon duc, p. 9).

34. Louis de Culan, baron de Culan et de Châteauneuf-sur-Cher, sera nommé amiral de France par Charles VII en 1422.

35. Guy de Nourry, moine bénédictin, sera prieur de Saint-Pierre de Souvigny entre 1412 et 1417, avant de devenir prieur de Saint-Martin-des-Champs (L. Côte, Histoire du prieuré clunisien de Souvigny, p. 369, n°265, et p. 394-395).

36. Ancien du collège de Navarre, docteur et professeur en théologie (N. Gorochov, Le collège de Navarre, p. 608), Pierre Dubois dit de Chantelle est chanoine de Laon de 1407 à 1411 (H. Millet, Les chanoines du chapitre cathédral de Laon, p. 401-402). Il est aussi chanoine de Paris en 1407. En 1410, Jean XXIII lui confère deux canonicats à Rouen et à Cambrai, avec réserve de prébende (X. de La Selle, Le service des âmes à la cour, p. 277). En tant qu'aumônier de Louis II, il lui donna l'ultime confession sur son lit de mort en 1410 (Chronique du bon duc, p. 313-315). Auparavant, en 1404, c'est lui qui assura l'office divin que le duc fit dire pour la mort de son second fils (Ibid., p. 275). Après la mort du duc, il devient confesseur de Charles VI (1413), avant de passer au service du dauphin dont il devient le conseiller. Il le demeure quand celui-ci devient roi (X. de La Selle, Le service des âmes à la cour, p. 277). Lorsque Charles de Bourbon fait en 1429 son premier testament dans lequel il choisit comme lieu de sépulture le couvent des Célestins de Vichy, Il est désigné comme exécuteur testamentaire (Paris, Archives nationales, P 1370/1, n°1979 [73], et n°1879 [72] ; M.-É. Gautier, "Un projet d'abandon de nécropole des Bourbons à Souvigny", p. 398 et 402).

    Édition : Olivier Mattéoni .

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