1405, 26 novembre.
Louis, duc de Bourbonnais etc., mande aux gens de sa Chambre des comptes de Villefranche de communiquer à Jean, seigneur de Beauvoir, les titres et testaments relatifs à la terre d'Aloignet dont il revendique la propriété.
A. Original sur parchemin, jadis scellé sur simple queue, aujourd'hui arrachée. 310 x 180 mm. Paris, Archives nationales, P 1390/2, n°468.
Analyse : Titres de Bourbon, II, n°4629, p. 156.
Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Forez et seigneur de Beaujeu, per et chambrier de France, a noz amez et feaulx les gens de la chambre de noz comptez a Villefranche en nostre païs de Beaujeuloiz, salut et dilection. Comme nostre tres chier et bien amé Jehan, sire de Censures et de Beauveoir, escuier, nous ait plusieurs fois dit et exposé que il a droit en et sur noz chastel et chastellenie d'Oloignet1, disant que ils lui compectent et appartiennent pour la moitié par certains tiltres et moiens, et en especial par vertu d'une clause d'un certain testament ou codicille de feu messire Loÿs de Beaujeu, laquelle clause il nous ait plusieurs fois monstree, a quoy nous lui avons repondu que a bon et juste tiltre nous sommes seigneur desdiz chastel et chastellenie, et que sur ce il n'a aucun droit mais s'aucune apparence de droit y avoit il en estoit, est et seroit forclos et deboutez tant par le moien de certains testamens ja pieça faiz par messire Guichart le Grant, seigneur de Beaujeu, et autres noz predecesseurs seigneurs de Beaujeu comme par certains accors passés en la court de parlement et autres, et par plusieurs autres raisons bonnes et vallables, sur quoy ledit de Beauvoir nous ait requis qu'il nous pleust lui faire monstrer lesdis testamens et accors et autres tiltres, et se par iceulx ou autrement souffisamment lui apparoit qu'il feust forclos de sa demande dessus dicte, il estoit prest de soy en desister et qui ne vouloit sur ce ne autrement avoir plait ne procés a l'encontre de nous. Savoir vous faisons que nous, voulans sur ce proceder gracieusement avecques lui et que il et autres puissent savoir nostre bon droit, de grace especial vous mandons et commandons que audit de Beauvoir ou a son certain commandement vous monstrer les clauses des testamens, accors et autres lettres servans a noz deffenses dessus dictes estans par dela en ladicte chambre, et d'icelles clauses testamentaires lui bailliés la coppie se besoing est, et il vous en requiert afin que mieulx lui puisse apparoir de nostre bon droit et qu'il n'ait cause de soy donner plus de peine ne de traveil a pourchasser le contraire, car ainsi le voulons nous estre fait de grace especial se mestier est. Donné a Paris, le XXVIe jour de novembre, l'an de grace mil IIIIC et cinq.
Par monseigneur le duc, present monseigneur l'abbé de Monsterarramé2.
(Signé :) E. de Bar.
1. Aloignet (auj. Les Alloignets) : Rhône, ar. Villefranche-sur-Saône, c. Thizy-les-Bourgs, com. Saint-Mamert.
2. Il s'agit de Jean de Vervins, abbé de Montiéramey (Aube, ar. Aube, c. Lusigny), un des principaux conseillers de Louis II dans les années 1402-1405 (O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 186). Il sert aussi le roi comme conseiller à la Cour des aides de 1404 à 1416, sauf en 1411-1412 (G. Dupont-Ferrier, Le personnel de la Cour ou Chambre des aides de Paris, p. 181). De 1404 à 1416, il préside plusieurs audiences comme Premier général (Id., "Le personnel de la Cour ou Chambre des aides de Paris", n°26, p. 38).
Édition : Olivier Mattéoni .
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