1405, 28 octobre. — Paris.
Louis, duc de Bourbonnais etc., demande aux chanoines de l'église collégiale de Notre-Dame de Moulins de rétablir en la prébendre de chorier Jean Cadier, qu'il avait auparavant nommé et que lesdits chanoines ont par la suite démis sans son congé pour rétablir Nicolas le Breton, lequel avait présenté des lettres apostoliques et du duc de Berry pour justifier sa non-résidence, le duc de Bourbon expliquant qu'il entend avoir en son église des clercs qui résident et qu'il démettrait tout clerc qui ne respecterait pas l'obligation de résidence.
A. Original perdu.
B. Copie du xviiie siècle, partielle et modernisée, sur papier, datée en marge, dans "Usages et coutumes du chapitre de l'église collégiale de Moulins, recueillis dans les faits consignés dans les registres capitualires de ladite église depuis l'année 1397 jusqu'en 1699". Archives départementales Allier, 1 G 28 bis, fol. 3r-v.
Chers et bien aimés, vous sçavez que ja pieça, pour ce que messire Nicole le Breton, jadis chorier de nostre eglise de Moulins, demeura moult longuement sans notre congié et contre notre volonté hors de notredite eglise, nous donnames la courerie ou demi prebende qu'il tenoit a Jean Cadier […], de la suffisance duquel vous nous eu isistésa, se et au cas qu'elle seroit vacante, et se elle n'estoit vacante, nous le subrogerions en vous mandant que vous fissiez sommer ledit maître Nicole qu'il vint demeurer audit lieu, ou autrement il en seroit privé, et combien que ladite sommation ayez faite convenablement, et assigné jour qu'il vint demourer audit lieu a la Saint Michel passee ou autrement il seroit privé, ce non obstant il n'y est point venu, au moins pour faire residence, mais vous a présenté certaines copies de lettres apostoliques de non residence avec lettres de mons‹seign›eur de Berry, auxquelles vous, en deboutant ledit Cadier que nous y avons bouté, avez obeï et obtemperé sans notre congié et licence, dont nous nous donnons grant merveille ; et qui pis est, li avez donné congié de non resider qui est commencement de detruire nostre fondation, car par cette voye chacun se voudroit excepter de resider, laquelle chose nous ne souffririons aucunement, meme au plus grant de vous, mais nous vous certifions que s'il y a aucun de vous qui maintenant ou autrefois pour le tems a venir ne fasse residence, soiez certains que nous le priverons de notredite eglise sans rappel et en y mettrons d'autres qui volontiers resideront. Et pour donner exemple aux autres, nous avons privé et debouté ledit maitre Nicole de ladite chorerie et l'avons donnee audit Jean Cadier qui par avant la desservoit ; et quant a mons‹seign›eur de Berry, nous chenionsb bien a lui. Si vous mandons et commandons si cher que vous doutés encourir notre indignation, que incontinent ces lettres vues, vous ledit Cadier mettés en possession de ladite chorerie sans en plus repondre audit maitre Nicole, car vous sçavez que pour pareil cas, nous en deboutames Cheurat qui la tenoit ; et vous donnez garde si cher que vous nous amés que dorenavant vous ne soufrés a aucun de vous non resider, mais le nous signifiés si aucun non residoit et pensez de faire le service divin bien convenablement en perseverant toujours en votre bone commencement de mieux en mieux […]. Ecrit a Paris, le 28 octobre. Et afin que vous sçachez ces choses venir de notre main, nous avons signé ces lettres de notre main, et avons chargé Micho Cordier1 de vous en parler, et le vueillez croire.
(Signé :) Loÿs.
1. Micho Cordier apparaît pour la première fois en 1393 comme clerc de Jean Babute, maître de la Chambre aux deniers du duc, avant de le remplacer. En 1410, il cumule les fonctions de trésorier général et de trésorier de Bourbonnais (Paris, Archives nationales, P 1358/1, n°519). Il est signalé comme trésorier de Bourbonnais jusqu'en 1426 (Moulins, Archives municipales, n°261, fol. 33v) et comme trésorier général jusqu'en 1431 (Paris, Archives nationales, P 1356/2, n°301).
sic.
sic.
Édition : Olivier Mattéoni .
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