1405 (n. st.), 17 janvier. — Château-Chinon (Château).

Louis, duc de Bourbonnais etc., octroie à Guillaume Chareton, son receveur de Château-Chinon, en raison de ses bons services, la somme de 73 l. 2 s. 6 d. tournois, perçue au titre du retrait féodal sur la vente des biens de Gilete de Poissons, sis en différents lieux de la châtellenie de Château-Chinon, ainsi que le droit de quint-denier pour tout ce qu'il peut détenir en fief dans ladite châtellenie.


A. Original sur parchemin, jadis scellé sur double queue. 375 x 270/255 mm, dont repli 50 mm. Paris, Archives nationales, P 1380/2, n°3258.

B. Vidimus passé sous le sceau du garde du scel de la châtellenie de Château-Chinon, le 15 février. Paris, Archives nationales, P 1380/2, n°3244.

Analyse : Titres de Bourbon, II, n°4569, p. 149.


Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Foroiz, baron et seigneur de Beauljeu, de Combraille et de Chasteauchinon, per et chambarier de France, a toux ceulx qui verront ces presentes lettres, salut. Savoir faisons que comme Jehan Selier, nostre bourgois dudit Chasteauchinon1, eust nagaires acquis de Gilete de Poissonsa, feme feu Jehan Dacoçay appellee de Poissons, pour le pris de soixante treze livres deux solz six deniers tournois touz les heritaiges, mex et tenemens qu'elle avoit, pouvoit et devoit avoir es finaiges, terrotoires et appartenances de Beart, Champfeur et Rauvon en la parroiche de Corancy et appartenances, yceulx heritaiges mouvans de nostre fié, ressort et souveraineté a cause de nostre chastel dudit Chasteauchinon, et pour ceste cause nous apparteinst la rectraite et retenue desdiz heritaiges, laquelle nous eussions fecte fere par nostre receveur dudit Chasteauchinon, Guillaume Chareton, pour appliquer et mectre en nostre demainne, neantmoins, pour condideracion des bons et agreaibles services que nous a fait nostredit receveur, fait encore continuelment chascun jour et esperons qu'il face ou temps advenir, lesdiz heritaiges et la retraicte et retenue d'iceulx luy avons donnee, laissee, quitee et tramportee, donnons, laissons, quictons et tramportons par ces presentes en paiant par luy audit Jehan Selier ladicte somme de LXXIII l. II s. VI d. t., avec les loyaulx coustz pour iceulx heritaiges estre, devoir, demorer perpetuelment audit Guillaume Chareton et es siens ; et en oultre et pour les causes dessus dictes, a icelly Guillaume avons donné et donnons de grace especial par ces presentes tout le droit de quin denier qui pour ce nous en puet et doit appartenir en nous faisant le fief desdiz heritaiges par luy et les siens, et en nous rendent et baillant son denombrement desdiz heritaiges en forme dehue. Si donnons en mandement a nos amez et feaulx gens de noz comptes a Molins et a touz noz autres justiciers et officiers qui a present sont et qui par le temps advenir seront que ledit Guillaume et les siens de nostre presente grace, don et octroy le laissent, facent et sueffrent joïr et user paisiblement sens luy donner ou souffrir estre donné aucun empeschement, quar ainsi nous plait il estre fait et oudit Guillaume l'avons octroyé, non obstant quelxcunques ordennances, mandemens ou deffenses par nous fectes ou a fere ad ce contraires. Donné en nostre chastel dudit Chasteauchinon, soubz nostre seel, le XVIIeb jour de janvier, l'an de grace mil IIIIC et quatre.

(Au revers, à gauche :) Par monseigneur le duc, monseigneur de Norry2 present.

(Signé :) C. Denis.


1. Château-Chinon : Nièvre, ch.-l. ar.

2. Originaire du Nivernais, Pierre de Nourry est l'un des principaux conseillers de Louis II. Il est attesté comme conseiller du début de 1360 à 1410. Il occupe la charge de lieutenant général à plusieurs reprises à partir des années 1370 jusqu'à la fin du principat du duc en 1410 (A. Leguai, De la seigneurie à l'État. Le Bourbonnais pendant la guerre de Cent Ans, p. 283-291 ; O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 180 et 183 et suiv.). Il fait l'objet d'un jugement élogieux dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon par Cabaret d'Orville qui vante ses qualités de gestionnaire et de réformateur des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 160-164, 275-280). Il était membre de la Cour amoureuse fondée en 1401 par Louis II et le duc de Bourgogne Philippe le Hardi (C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°201, p. 139).

  1. Poissons écrit dans l'interligne supérieure, au-dessus de femme.

  2. d'une autre main.

Édition : Olivier Mattéoni .

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