1401, 31 janvier. — Paris.
Louis, duc de Bourbonnais etc., commet Jean Le Viste, son conseiller, pour recevoir d'Éléonore, dame de Beaujeu, les testaments de messires Guichard, Édouard et Antoine, jadis seigneurs de Beaujeu, ainsi que tous les écrits, papiers et instruments, pour lui en donner lettre de reconnaissance et pour les déposer en la Chambre des comptes de Beaujolais.
A. Original sur parchemin, jadis scellé sur simple queue aujourd'hui coupée. 380 x 130 mm. Paris, Archives nationales, P 1366/2, n°1504, pièce 50.
Analyse : Titres de Bourbon, II, n°4366, p. 124.
Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Forez, seigneur de Beaujeu, per et chamberrer de France, a tous ceulx qui ces presentes lettres verront, salut. Savoir faisons que nous avons commis et ordené et par ces presentes commectons et ordenons nostre amé et feal conseillier messire Jehan le Viste1 a demander et requerir a nostre tres chiere et amee cousine Helienor, dame de Beaujeu, et a recevoir d'elle les testamens de messire Guichart, messire Edouart et messire Anthoine, jadis seigneurs de Beaujeu dont Dieux ait les aimes, et toutes les lettres, instrumens, terriés, pappiers, escrips, denombremens, nommees et autres enseignemens quelconques qu'elle a et puet avoir par devers soy, touchans et appartenans a la terre, seignourie et baronnerie de Beaujeu et a nous a cause d'icelles terre, seignourie et baronnerie pour les nous apporter ou envoier seurement ou les mectre en nostre chambre des comptes en Beaujeuloiz, et voulons et lui donnons povoir que de ce qu'il recevra d'elle, il lui en donne lettres de recongnoissance en nom de nous et pour nous qui soient d'au telle valeur et fermecté comme se nous les avions donnees, octroiees et passees en nostre propore personne. Donné a Paris, soubz nostre seel secret, le derrain jour de janvier, l'an de grace mil quatre cens.
Par monseigneur le duc, monseigneur de Norry2 present.
(Signé :) J. Babute.
1. D'origine lyonnaise, conseiller du duc, Jean Le Viste devient chancelier du duc en 1408 (O. Mattéoni, "Écriture et pouvoir princier", p. 147-149 ; R. Fédou, Les hommes de loi lyonnais à la fin du Moyen Âge, p. 340-341).
2. Originaire du Nivernais, Pierre de Nourry est l'un des principaux conseillers de Louis II. Il est attesté comme conseiller du début de 1360 à 1410. Il occupe la charge de lieutenant général à plusieurs reprises à partir des années 1370 jusqu'à la fin du principat du duc en 1410 (A. Leguai, De la seigneurie à l'État. Le Bourbonnais pendant la guerre de Cent Ans, p. 283-291 ; O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 180 et 183 et suiv.). Il fait l'objet d'un jugement élogieux dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon par Cabaret d'Orville qui vante ses qualités de gestionnaire et de réformateur des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 160-164, 275-280). Il était membre de la Cour amoureuse fondée en 1401 par Louis II et le duc de Bourgogne Philippe le Hardi (C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°201, p. 139).
Édition : Olivier Mattéoni .
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