1399, 16 juin. — Moulins (Château).
Louis, duc de Bourbonnais etc., reconnaît avoir reçu de Janus, roi de Jérusalem et de Chypre, par la main de Jean Pycaniel, 4 000 ducats en déduction d'une plus grande somme auquel ledit roi lui est encore redevable.
A. Original en forme de cédule sur parchemin, lacérée de quatre coups de canifs, jadis scellée sur simple queue aujourd'hui déchirée. 325 x120 mm. Paris, Archives nationales, P 1364/2, n°1372, pièce 3.
Analyse : Titres de Bourbon, II, n°4213, p. 103-104.
Nous Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Clermont et de Forez, per et chamberier de France, congnoissons avoir eu et receu compte de tres hault et puissant prince Janus par la grace de Dieu roy de Jherusalem, de Cipre et d'Armenie nostre chier seigneur et cousin la somme de quatre mille ducaz par la main de Jehan Pycaniel, genevoys, en deducion et rabat de greigneux somme en quoy ledit roy nous est et puet estre tenuz, de laquele somme de IVM ducaz nous tenons pour contens et aggreez et en quictons ledit roy, ledit Pycaniel et touz autres a qui quictance en puet et doit appartenir. En tesmoing de ce, nous avons fait mectre nostre seel secret a ces presentes. Donné en nostre chastel de Molins, le XVIe jour de juing, l'an de grace mil CCC IIIIXX et dic neuf.
Par monseigneur le duc, monseigneur de Norry1 et messire l'Ermite de la Faye2 presens.
(Signé :) Rigaut.
1. Originaire du Nivernais, Pierre de Nourry est l'un des principaux conseillers de Louis II. Il est attesté comme conseiller du début de 1360 à 1410. Il occupe la charge de lieutenant général à plusieurs reprises à partir des années 1370 jusqu'à la fin du principat du duc en 1410 (A. Leguai, De la seigneurie à l'État. Le Bourbonnais pendant la guerre de Cent Ans, p. 283-291 ; O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 180 et 183 et suiv.). Il fait l'objet d'un jugement élogieux dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon par Cabaret d'Orville qui vante ses qualités de gestionnaire et de réformateur des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 160-164, 275-280). Il était membre de la Cour amoureuse fondée en 1401 par Louis II et le duc de Bourgogne Philippe le Hardi (C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°201, p. 139).
2. Il s'agit de Guillaume de Montrevel. Son nom lui vient de son mariage avec Marguerite l'Hermite de La Faye, dont les possessions s'étendaient en Bourbonnais et en Auvergne. Proche de Louis II de Bourbon, ce dernier le désigne comme l'un de ses exécuteurs testamentaires en janvier 1409 (Paris, Archives nationales, P 1370/1, n°1878 ; Chronique du bon duc, p. 314). Il est aussi conseiller et chambellan de Charles VI, membre de la cour amoureuse. Il combat à la bataille de Roosebeke. Lieutenant de la sénéchaussée de Beaucaire en 1389-1390, il y exerce comme sénéchal en 1403-1407, 1410-1412 et 1412-1413. Christine de Pizan le mentionne dans son Débat des deux amans (A. Bossuat, "Un ordre de chevalerie auvergnat : l'ordre de la Pomme d'or", p. 11 ; C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, p. 140 ; A. Demurger, "Guerre civile et changements du personnel administratif", p. 255 ; Cte de Remacle, "Les l'Hermite de La Faye", p. 191-196).
Édition : Olivier Mattéoni .
Consulter la bibliographie — Afficher le XML source de l'acte — Afficher la version pdf de l'acte.