1398 (n. st.), 3 mars. — Bourbon-l'Archambault.

Louis, duc de Bourbonnais etc., amortit pour le prieuré de Sault deux rentes, l'une de trois quartes de froment, l'autre d'une demi-parte de froment, qui avaient été données au prieuré par feu Jean Jayon et feu Durand à la Valière, la première assise sur une vigne sise au terroir du Mas de Sault, la seconde sur une maison sise à Sault, à charge pour le prieur de faire dire une messe annuelle pour son âme et celle de ses prédécesseurs et successeurs le jour de la fête de l'Annonciation de la Vierge tant que le duc vivra, puis, après sa mort, une messe de requiem le lendemain de la fête des morts.


A. Original perdu.

B. Vidimus de Jean de Tinières, prévôt du monastère d'Évaux en date du 5 avril 1399. Paris, Archives nationales, P 1357/1, n°364.

Analyse : Titres de Bourbon, II, n°4137, p. 91.


Loÿs, duc de Bourbonoys, conte de Clermont et de Fourez, per et chamberier de France. Savoir faisons a tous presens et advenir avons avoir esté exposé de la partie de frere Matié Terrut, prieur de Sal1 ou diocese de Bourges, de l'ordre de Saint Augustin, soubz le prevost d'Auvahona, comme feu Jehan Jahon de Premilhat eust ja pieça donné, cedé, quicté et transpourté perpetuelement audit prieur et a ces successeurs prieurs dudit lieu de Sal, a cause et au profit et utilité dudit prieuré et yglise de Sal pour certaine et juste cause et tiltre, trois quartes de froment a la mesure de Montluççon de rante perpetuelle checun an que ledit feu Jehan Jayon avoit et prenoit et avoit droit de prendre et avoir annolmentb sur une vigne assise au terrour du Mas de Sal contenant un quartier ou environ, tenant a la vigne Pierre a la Valiere d'une part, et a un santier par lequel l'en va de Sal a Oulches d'autre part, laquelle vigne tient et posside a present Jehan Chaumont ; et aussi comme feu Durant a la Valiere eust donné et laissé en son testament et darreniere volonté a ycelle yglise et prieuré, pour le remede de son ame, demie quarte froment a ladicte mesure de rante chascun an que ledit feu Durant avoit et prenoit et avoit droit de prandre et avoir sur une maison assise audit lieu de Sal, tenant a la maison Helian Denis d'une part, et au chemin par lequel l'on vait de Sal a Montluçon d'autre part, laquelle maison tient a present et posside la filhe dudit Jehan Denis, et lesdictes trois quartes et demie froment de rente chascun an ainssi donnees et laissiez a ladicte yglise et prieuré et les vigne et maison desus declarees sur quoy elles sont donnés, constitués, donnés et assignez soyent en et de nostre justice, et lui et ces successeurs prieurs dudit lieu ne les pourroient tenir et pourter sans nostre license si comme il dit en nous humblement suppliant que ilh nous pleust a les amourtir, nous, volans les drois des yglises estre acreux et augmentez, de nostre certaine science et grace especial, avons amourti et amourtissons par ces presentes lesdites trois quartes et demie de froment de rante sanz finance, laquelle telle quelle nous puet ou pourroit pour ce appartenir avons donnee, quictee et remise, donnons, quictons et remetons audit prieur, et volons et nous plet que ycellui prieur et ces predecesseurs et subcesseurs prieurs dudit lieu les puissent tenir, pourter et possider perpetuelement sans ce qu'il soient ou puissent estre contraings dorezenavant et les mectre hors de leurs mains, parmi ce que ledit prieur nous ha promis et est tenus et obligués pour luy et pour ces successeurs celebrer ou fere celebrer chascun an en ladicte yglise de Sal, pour le remede des amez de nous et de nous predecesseurs et successeurs, tant que nous vivrons chascun an le jour de Nostre Dame de mars une messe de Rorate celi desuper avec les oraisons et completes qui appartiennent, et aprés nostre trespassament chascun an landemain de la commemoracion des mors une messe de requiem et de ce ledit prieur appourtera en nostre chambre des comptes a Molins lettre obligatoire soubz le seel dudit prevost et covant dudit lieu d'Auvahon, son souverain. Si donnons en mandement par ces meismes lettres a nouz amés et feaulx gens de noz comptes, bailli et tresourier de Bourbonnois et a touz noz autres justiciers et officiers et a leurs lieutenans presens et advenir et a chascun d'eulx si comme lui apartiendra que de nostre presente grace et amourtissement laissent, faissent et souffrent ledit prieur et ces successeurs joïr et user paisiblement sans les molester ou empescher ou contraindre. Et que ce soit ferme et estable a touzjours mays, nous avons fet mectre nostre seel secret a ces presentes. Donné en nostre ville de Bourbon, l'an de grace mil trois cens quatre vins et dix sept, le tiers jour de moys de mars.

Par monseigneur le duc2, presens monseigneur de Norry3 et les baillis de Bourbonoys4 et de Fourez5.

(Signé :) Jean Babute.


1. Allier, ar. Montluçon, ar. Montluçon-Ouest, com. Prémilhat.

2. L'acte mentionne avant "Par monseigneur […]" : que lictere sic signate erant in margine inferiori earumdem.

3. Originaire du Nivernais, Pierre de Nourry est l'un des principaux conseillers de Louis II. Il est attesté comme conseiller du début de 1360 à 1410. Il occupe la charge de lieutenant général à plusieurs reprises à partir des années 1370 jusqu'à la fin du principat du duc en 1410 (A. Leguai, De la seigneurie à l'État. Le Bourbonnais pendant la guerre de Cent Ans, p. 283-291 ; O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 180 et 183 et suiv.). Il fait l'objet d'un jugement élogieux dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon par Cabaret d'Orville qui vante ses qualités de gestionnaire et de réformateur des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 160-164, 275-280). Il était membre de la Cour amoureuse fondée en 1401 par Louis II et le duc de Bourgogne Philippe le Hardi (C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°201, p. 139).

4. À cette date, le bailli est Blain Loup. Seigneur de Beauvoir, chambellan du duc, il est cité à plusieurs reprises dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon comme maréchal de Bourbonnais dans les années 1370 et 1380 (Chronique du bon duc, p. 138, 139, 145, 146, 151, 154, 170, 172, 185, 201). Il participe aussi à la croisade de Barbarie en 1390 (Ibid., p. 231). Il occupe la charge de bailli dans les annés 1390-1400, sa dernière mention dans l'office étant en 1408 (O. Troubat, La guerre de Cent Ans, II, p. 725 ; A. Leguai, "Baillis et sénéchaux", p. 71).

5. À cette date, le bailli de Forez est Denis de Beaumont. Il a été nommé bailli de Forez le 24 mars 1379 (Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 10034, fol. 86). Sa dernière mention dans l'office est le 14 avril 1407 (Archives départementales Loire, B 2003, fol. 123 ; O. Mattéoni, Servir le prince, p. 343). Il a supervisé la "visitation" faire au comté de Forez en 1384-1385 (Archives départementales Loire, B 1913, fol. 3v-5 ; É. Fournial, "Enquêteurs, réformateurs et visiteurs généraux", p. 30-33 ; O. Mattéoni, "Louis II de Bourbon, l'enquête et la réforme", p. 174).

  1. écrit Aivahon.

  2. pour annuelment.

Édition : Olivier Mattéoni .

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