1397, 3 mai.
Louis, duc de Bourbonnais etc., nomme André Faure, clerc et juré de la cour de Forez, à l'office de clerc, receveur et garde des papiers de la châtellenie de Montbrison et Savigneux, office vacant par la mort de son détenteur, Jean Raynaut.
A. Original perdu.
B. Copie effectuée par Guillaume Rajace, clerc des comptes, le 5 mai 1397, jour de réception du serment dudit André Faure, dont mention est faite à la suite de la copie1, dans un des registres papier de la Chambre des comptes de Montbrison. Archives départementales Loire, B 1837, fol. 66.
Loÿs, duc de Bourbonnoys, conte de Clermont et de Fouroys, per et chamberier de France, a tous ceulx qui ces presentes lettres verront, salut. Savoir faisons que, pour le bon rapport qui fait nous a esté de la personne de Andrieu Faure, clerc et juré de la court de Forez, confians a plain de son sens, loyauté et bonne diligence, ycellui avons fait, establi et ordonné, faisons, ordennons et establissons clerc, receveur et garde des papiers de nostre chastellenie de Montbrison et de Savignieu2, vaccant a present par la mort de Jehan Raynaut3, aux gages, droiz, prouffiz et esmolumens acoustumés tant qu'il nous plesra ; auquel Andrieu nous avons donné et donnons plain povoir, auctorité et mandement especial de fere, regir et gouverner lesdiz offices de clerc et recepte par la maniere que a bon et loyal officier appartient et doit fere de raison. Si donnons en mandement a nous bien amés et feaulx conseillers les gens de la chambre de nous comptes a Montbrison que, pris et receu dudit Andrieu le serement et caucion souffisante acoustumé a fere en tel cas, ycellui mectent en possession et saysine desdiz offices et des droiz, prouffiz et esmolumens auxdis offices appartenens, le facent et souffrent joïr et user paisiblement et a lui obeïr es chouses touchans lesdiz offices par ceulx a qui il appartiendra. Mandons et commandons a touz nouz officiers et subgés, prions et requerons tous autres que audit Andrieu en faisant et excercent lesdiz offices dehuement obeïssent diligement et entendent. Donné soubz notre seel, le tiers jour du moys de may, l'an de grace mil CCC IIIIXX dix et sept.
Par monseigneur le duc a la relacion du conseil, ouquel estoient monseigneur de Norry4, monseigneur l'Ermite de la Faye5 et plusieurs autres.
(Signé :) J. Gadet.
1. Die quinta mensis maii anno domini M° CCC° nonagesimo septimo, dictus Andreas Fabri, clericus juratus Forensis, juravit et promisit sub obligatione etc., se bene et fideliter excercere dictum officium, bonum compotum reddere et solvere etc. Renunciavit etc. Datum presentibus dominis cantore, thesaurario, procuratore Forensis, Johanno de Vebreto, Zacharia Reynaudi, clericis, et me. (Signé :) G. Rajace.
2. Savigneux : Loire, ar. et c. Montbrison.
3. Jean Raynaut, sans doute notaire, était maître des étanges de Forez depuis au moins 1386 (Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 10034, fol. 107). Il a été auparavant prévôt de Châteauneuf (10 avril 1385-1390 : Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 10034, fol. 102 et 114), et prévôt et clerc du papier des châtellenies de Sury-le Bois et de Feurs (4 juin 1390-mai 1391 : ibid., fol. 115 ; Archives départementales Loire, B 1837, fol. 45v et 46 ; O. Mattéoni, Servir le prince, p. 187).
4. Originaire du Nivernais, Pierre de Nourry est l'un des principaux conseillers de Louis II. Il est attesté comme conseiller du début de 1360 à 1410. Il occupe la charge de lieutenant général à plusieurs reprises à partir des années 1370 jusqu'à la fin du principat du duc en 1410 (A. Leguai, De la seigneurie à l'État. Le Bourbonnais pendant la guerre de Cent Ans, p. 283-291 ; O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 180 et 183 et suiv.). Il fait l'objet d'un jugement élogieux dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon par Cabaret d'Orville qui vante ses qualités de gestionnaire et de réformateur des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 160-164, 275-280). Il était membre de la Cour amoureuse fondée en 1401 par Louis II et le duc de Bourgogne Philippe le Hardi (C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°201, p. 139).
5. Il s'agit de Guillaume de Montrevel. Son nom lui vient de son mariage avec Marguerite l'Hermite de La Faye, dont les possessions s'étendaient en Bourbonnais et en Auvergne. Proche de Louis II de Bourbon, ce dernier le désigne comme l'un de ses exécuteurs testamentaires en janvier 1409 (Paris, Archives nationales, P 1370/1, n°1878 ; Chronique du bon duc, p. 314). Il est aussi conseiller et chambellan de Charles VI, membre de la cour amoureuse. Il combat à la bataille de Roosebeke. Lieutenant de la sénéchaussée de Beaucaire en 1389-1390, il y exerce comme sénéchal en 1403-1407, 1410-1412 et 1412-1413. Christine de Pizan le mentionne dans son Débat des deux amans (A. Bossuat, "Un ordre de chevalerie auvergnat : l'ordre de la Pomme d'or", p. 11 ; C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, p. 140 ; A. Demurger, "Guerre civile et changements du personnel administratif", p. 255 ; Cte de Remacle, "Les l'Hermite de La Faye", p. 191-196).
Édition : Olivier Mattéoni .
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