1395, 27 avril. — Montbrison.

Louis, duc de Bourbonnais etc., considérant que la place où a été installé la cour et auditoire du bailliage de Forez et où se trouvait auparavant la "granoterie" appartenait à l'hôpital des pauvres de Montbrison, exempte en récompense ce dernier du paiement de dix sous cinq deniers tournois de taille annuelle que l'hôpital devait sur des terres assises à Chambéon.


A. Original sur parchemin, jadis scellé sur double queue de parchemin. 355 x 280 mm, repli 70 mm. Paris, Archives nationales, P 1402/3, n°2729, pièce 1405.

Analyse : Titres de Bourbon, II, n°4002, p. 72.


Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Clermont et de Forez, per et chamberier de France, a touz ceulx qui ces presentes lettres verront, salut. Savoir faisons nous avoir receu la supplicacion de Robert le Prevost, mestre et recteur de nostre hospital des povres a Montbrison contenant que par nostre volunté et ordonnance la court et auditoire de nostre bailliage de Forez a esté edifié et institué en certaine place assise emprés la barriere de nostre chastel de Montbrison, laquelle place estoit de l'eritage dudit hospital, et y souloit estre la granoterie de nostredicte ville, sans ce que aucune recompensacion ait esté faicte audit hospital a cause de ladicte place, laquelle estoit en lieu d'estre bien exploitee si elle fust vendue en main estrange, requerans nostre grace sur ce, et aussi que dix sols cinq deniers de taille qui nous sont dehus chascun an en nostre chastel de Chambeon sur certains heritages et possessions appartenant a nostredit hospital en nostre mandement dudit lieu vacans a defaut de tenementiers nous plaise donner et remectre a nostredit hospital a tousjours maiz car le fait dudit hospital est cheuz en non valoir, tant pour les mortalités et guerres qui ont coru comme par les charges qui y sont a pou de revenue, nous, a decertes ces choses considerees, desirans comme fundeur de nostredit hospital l'accroissement et augmentacion d'icellui par contemplacion des povres de jour en jour affluens en ycellui, avons quicté, donné et remis, donnons, quictons et remectons par cez presentes a nostredit hospital, tant comme les choses devans ladicte taille seront en la main d'icellui, les dix sols et cinq deniers dessus diz en ce pour recompensacion de la place de nostredicte court et chancellerie dessus prise et occupee comme dit est, et d'iceulx dix solz et cinq deniers nous plaist ledit nostre hospital estre tenu quicte envers ledit prevost de Chambeon qui est a present et sera pour le temps a venir par la maniere dessus dicte, en donnant en mandement a noz amés et feaulx gens de noz comptes lesdis dix sols et cinq deniers, ainsi par nous remis estre chascun an deduiz a icellui prevost en ses comptes parmy rapourtant cez presentes ou vidimus d'icelles souz seel auctentique pour la premiere foiz sans aucun contredit, car ainsi nous plaist il et l'avons octroyé audit Robert en nom d'icellui hospital de nostre especial grace, non obstans ordonnances, mandemens ou deffenses faictes ou a faire a ce contraires. En tesmoing de ce, nous avon fait mectre nostre seel a cez presentes. Donné en nostre ville de Montbrison, le XXVIIe jour du moys d'avril, l'an de grace mil CCC IIIIXX et quinze.

(Sur le revers, à gauche :) Par monseigneur le duc en son conseil ouquel estoient messires Le Louat1, l'Ermite de La Faye2 et autres.

(Signé :) Rigaut.


1. Il sagit de Blain Loup. Seigneur de Beauvoir, chambellan du duc, il est cité à plusieurs reprises dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon comme maréchal de Bourbonnais dans les années 1370 et 1380 (Chronique du bon duc, p. 138, 139, 145, 146, 151, 154, 170, 172, 185, 201). Il participe aussi à la croisade de Barbarie en 1390 (Ibid., p. 231). Il occupe la charge de bailli dans les annés 1390-1400 (O. Troubat, La guerre de Cent Ans, II, p. 725 ; A. Leguai, "Baillis et sénéchaux", p. 71).

2. Il s'agit de Guillaume de Montrevel. Son nom lui vient de son mariage avec Marguerite l'Hermite de La Faye, dont les possessions s'étendaient en Bourbonnais et en Auvergne. Proche de Louis II de Bourbon, ce dernier le désigne comme l'un de ses exécuteurs testamentaires en janvier 1409 (Paris, Archives nationales, P 1370/1, n°1878 ; Chronique du bon duc, p. 314). Il est aussi conseiller et chambellan de Charles VI, membre de la cour amoureuse. Il combat à la bataille de Roosebeke. Lieutenant de la sénéchaussée de Beaucaire en 1389-1390, il y exerce comme sénéchal en 1403-1407, 1410-1412 et 1412-1413. Christine de Pizan le mentionne dans son Débat des deux amans (A. Bossuat, "Un ordre de chevalerie auvergnat : l'ordre de la Pomme d'or", p. 11 ; C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, p. 140 ; A. Demurger, "Guerre civile et changements du personnel administratif", p. 255 ; Cte de Remacle, "Les l'Hermite de La Faye", p. 191-196).

    Édition : Olivier Mattéoni .

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