1395, 25 avril. — Montbrison.
Louis, duc de Bourbonnais etc., seigneur de Combraille, après avoir reçu supplication de son clerc des comptes à la Chambre de Montbrison, Hugues Meye, concernant la réduction de ses gages à dix francs et cinq setiers de seigle, rétablit pour ce dernier les gages anciens et habituels d'un clerc des comptes, à savoir dix-sept francs et demi et dix setiers de seigle et ce, en raison des bons services rendus par ledit Hugues depuis longtemps dans sa fonction de clerc.
A. Original perdu.
B. Copie dans un registre papier de la Chambre des comptes de Montbrison. Archives départementales Loire, B 1837, fol. 61v.
Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Clermont et de Fourez, per et chambarier de France, et seigneur de Combraille, a noz amez et feals conseillers les gens de noz comptes en Forez, salut et dilection. Receue avons humble supplication de Hugue Mee1, clerc en la chambre de noz comptes contenant que les gages ou pension de trente frans dix sestiers segle et cinq sestiers avene que, a cause dudit office ou il nous a longuement servi et a grans peynes et travaux il a acoustumé a prendre chascun an, lui ont esté amodiez et ramenez a dix francs et cinq sestiers de segle par an, dont il ne porroit vivre et sostenir son estat ainssi qu'il dit, implorant sur ce de nostre provision. Nouz, cez chouses considerees et les services qu'il nous a par longtemps faitz comme dit est, audit Hugue avons octroyé de grace especial par cez presentes qu'il ait et preigne les gaiges anciens et accostumez audit office de clerc de nostredicte chambre, lesquieux gaiges sont de dix sept frans et demi et dix sestiers segle pour autant qu'il nous plaira. Si vous mandons que par celli ou ceulx a qui il appartiendra vous faites payer, bailler et delivrer doresenavant audit Hugue ou son certain mandement iceulx gaiges de dix sept frans et demi et dix sestiers de segle aux termes et en la maniere accostumez, et par raportant cez presentes ou vidimus d'icelles soubs seel autentique pour la premiere foiz et quictance sur ce nous volons tout ce que payé lui en aura esté estre sans contredit alloué ez comptes et rabatu de la recepte de cellui ou ceulx qui payé l'aura ou auront partout ou mestier sera sanz contredit aucun, non obstans mandemens ou deffences au contraire. Donné en nostre vile de Montbrison, soubs nostre seel secret, le XXVe jour d'avril, l'an de grace mil CCC IIIIXX XV.
Par monseigneur le duc en son conseil ouquel estoyent messire le Louat2, l'Ermite de la Faye3 et autres.
(Signé :) Rigaut.
1. Hugues Meye est notaire de Forez. Il est cité clerc des comptes de Montbrison en 1348 (Archives départementales Loire, B 1837, fol. 29v), et il le demeure jusqu'au 9 avril 1397 (Ibid., B 1928, fol. 26). Très actif, il participe à la "visitation" du comté de Forez en 1384-1385 (Ibid., B 1913, fol. 5v, 6v ; É. Fournial, "Enquêteurs, réformateurs et visiteurs généraux", p. 30-33 ; O. Mattéoni, "Louis II de Bourbon, l'enquête et la réforme", p. 174).
2. Il sagit de Blain Loup. Seigneur de Beauvoir, chambellan du duc, il est cité à plusieurs reprises dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon comme maréchal de Bourbonnais dans les années 1370 et 1380 (Chronique du bon duc, p. 138, 139, 145, 146, 151, 154, 170, 172, 185, 201). Il participe aussi à la croisade de Barbarie en 1390 (Ibid., p. 231). Il occupe la charge de bailli dans les annés 1390-1400 (O. Troubat, La guerre de Cent Ans, II, p. 725 ; A. Leguai, "Baillis et sénéchaux", p. 71).
3. Il s'agit de Guillaume de Montrevel. Son nom lui vient de son mariage avec Marguerite l'Hermite de La Faye, dont les possessions s'étendaient en Bourbonnais et en Auvergne. Proche de Louis II de Bourbon, ce dernier le désigne comme l'un de ses exécuteurs testamentaires en janvier 1409 (Paris, Archives nationales, P 1370/1, n°1878 ; Chronique du bon duc, p. 314). Il est aussi conseiller et chambellan de Charles VI, membre de la cour amoureuse. Il combat à la bataille de Roosebeke. Lieutenant de la sénéchaussée de Beaucaire en 1389-1390, il y exerce comme sénéchal en 1403-1407, 1410-1412 et 1412-1413. Christine de Pizan le mentionne dans son Débat des deux amans (A. Bossuat, "Un ordre de chevalerie auvergnat : l'ordre de la Pomme d'or", p. 11 ; C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, p. 140 ; A. Demurger, "Guerre civile et changements du personnel administratif", p. 255 ; Cte de Remacle, "Les l'Hermite de La Faye", p. 191-196).
Édition : Olivier Mattéoni .
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