1394, 17 décembre. — Nevers.
Louis, duc de Bourbonnais etc., vu la multiplicité des affaires que le bailli de Bourbonnais est contraint de traiter chaque année, nomme son conseiller en la Chambre des comptes de Moulins, maître Jean Marchant, comme lieutenant général dudit bailli et du bailliage.
A. Original sur parchemin, signé, jadis scellé sur double queue. 305 x 215 mm, repli 40 mm. Paris, Archives nationales, P 1374/2, n°2429.
Analyse : Titres de Bourbonnais, II, n°3990, p. 71.
Indiqué : A. Leguai, De la seigneurie à l'État, p. 249.
Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Clermont et de Forez, per et chamberier de France, a touz ceulz qui ces lettres verront, salut. Comme par devant nostre bailli de Bourbonnois surviengnent de jour en jour moult de causes et besoingnes grans et pesans pour lesqueles expedier et mettre a fin conviengne prendre et soustenir moult de poines et labours, lesquelz, attendu le long service que ledit bailli nous a fait oudit office, il ne pourroit doresenavant bonnement supporter, nous, afin que lesdictes causes et besoingnes par deffaut de remede ne demourent a determiner et prendre fin, voulans a ce pourveoir, confians a plain du sens, loyauté et bonne diligence de nostre amé et feal conseiller en la chambre de noz comptes maistre Jehan Marchant1, esperans que les charges qui commises lui seront a grant cure et diligence il mettra poine de acomplir, icellui avons fait, ordonné et establi, faisons, ordonnons et establissons par la teneur de ces presentes lieutenant general de nostredit bailli en et par tout nostre bailliage dessus dit ; et lui avons donné et donnons par ces mesmes plain povoir, auctorité et mandement especial dudit office exercer en la maniere acoustumé de expedier, deciser et determiner toutes et chascune les causes et besoingnes survenues et encommenciees, et qui doresenavant survendront en toutes et chascune les cours et sieges de nostredit bailli, et generalment de faire en toutes choses touchans et concernans les faiz et besoingnes dudit bailliage tout ce que y pourroit et devroit fere ledit bailli, auquel nous donnons en mandement que audit office de lieutenancie general il reçoive ledit maistre Jehan Marchant, et a touz noz autres justiciers, officiers et subgiez que audit maistre Jehan, en toutes choses touchans ledit office, obeïssent et entendent diligemment. En tesmoing de ce, nous avons fait mettre nostre seel a ces presentes. Donné a Nevers, le XVIIe jour de decembre, l'an de grace mil CCC IIIIXX et quatorze.
(Sur le revers:) Par monseigneur le duc.
(Signé :) Rigaut.
1. Jean Marchant est encore membre de la Chambre des comptes le 6 mai 1411 (Paris, Archives nationales, P 1360/2, n°845 ; éd. O. Mattéoni, "Les Chambres des comptes de Moulins, Montbrison et Villefranche-en-Beaujolais", p. 86-88). En tant que conseiller des comptes, il participe à plusieurs reprises à la vérification des comptes des officiers de Forez à Montbrison (Archives départementales Loire, B 1917, fol. 22v ; B 1932, fol. 12v). Il est sollicité par Louis II pour régler le différend qui l'oppose à l'archevêque de Bourges au sujet des hommes de plusieurs localités de la châtellenie de Chantelle que l'archevêque revendiquait comme ses hommes en raison de son château de Naves en 1394 et dans les années qui suivent (Paris, Archives nationales, P 1356/2, n°280 ; P 1360/2, n°837). Il est désigné avec l'Hermite de La Faye, le maréchal de Bourbonnais et Jean Gaiget pour prendre possession de la ville et châtellenie de Château-Chinon que Charles VI a octroyée à Louis II en échange des terres de la succession de Mahaut de Saint-Pol (Paris, Archives nationales, P 1357/1, n°341). Il termine sa carrière comme garde des sceaux aux contrats du duché de Bourbon (attesté en 1416 et 1420 : Archives départementales Allier, 1 G 28 ; H 772).
Édition : Olivier Mattéoni .
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