1394 (n. st.), 11 avril. — Paris.
Louis, duc de Bourbonnais etc., retient son amé et féal chevalier, l'Hermite de La Faye, comme son conseiller en son conseil et grand conseil.
A. Original perdu.
B. Copie dans un des registres papier de la Chambre des comptes de Montbrison. Archives départementales Loire, B 1837, fol. 81v.
Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Clermont et de Forez, per et chamberier de France, a touz ceulx qui cez presentes lettres verront, salut. Savoir faisons que nous, confians a plein des sens, loyauté, proudommie, souffisence et bonne diligence de nostre bien amé et feal chevalier et chambelent l'Ermite de la Faye1, ycellui avons retenu et retenons par cez presentes en nostre conseiller et de nostre grant conseil, et voulons et nous plaist qu'il joïsse et use de tielx et semblables drois, franchises, libertés et prerogatives comme noz autres conseillers et chambelens ont acoustumé de joïr et user. Si donnons en mandement a noz amés et feaulx gens de noz comptes, aux mestres de nostre houstel et de nostre chambre aux deniers et contrerolleur de nostre despense que nostredit conseiller et chambellan, qui nous a fait aujourduy le serement acoustumé a fere en tel cas, enregistrent es registres de nozdictes chambres avecques noz autres conseillers et chambelens, et desdiz drois, franchises, prerogatives et libertés le facent, laissent et sueffrent doresenavant joïr et user. En tesmoing de ce, nous avons fait mectre nostre seel a cez presentes, donnees a Paris, le jour de Pasques flories, XIe jour d'avril, l'an de grace mil CCC IIIIXX et treze.
Par monseigneur le duc, present monseigneur de Norry2.
(Signé :) P. Desmer.
1. Il s'agit de Guillaume de Montrevel. Son nom lui vient de son mariage avec Marguerite l'Hermite de La Faye, dont les possessions s'étendaient en Bourbonnais et en Auvergne. Proche de Louis II de Bourbon, ce dernier le désigne comme l'un de ses exécuteurs testamentaires en janvier 1409 (Paris, Archives nationales, P 1370/1, n°1878 ; Chronique du bon duc, p. 314). Il est aussi conseiller et chambellan de Charles VI, membre de la cour amoureuse. Il combat à la bataille de Roosebeke. Lieutenant de la sénéchaussée de Beaucaire en 1389-1390, il y exerce comme sénéchal en 1403-1407, 1410-1412 et 1412-1413. Christine de Pizan le mentionne dans son Débat des deux amans (A. Bossuat, "Un ordre de chevalerie auvergnat : l'ordre de la Pomme d'or", p. 11 ; C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, p. 140 ; A. Demurger, "Guerre civile et changements du personnel administratif", p. 255 ; Cte de Remacle, "Les l'Hermite de La Faye", p. 191-196).
2. Originaire du Nivernais, Pierre de Nourry est l'un des principaux conseillers de Louis II. Il est attesté comme conseiller du début de 1360 à 1410. Il occupe la charge de lieutenant général à plusieurs reprises à partir des années 1370 jusqu'à la fin du principat du duc en 1410 (A. Leguai, De la seigneurie à l'État. Le Bourbonnais pendant la guerre de Cent Ans, p. 283-291 ; O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 180 et 183 et suiv.). Il fait l'objet d'un jugement élogieux dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon par Cabaret d'Orville qui vante ses qualités de gestionnaire et de réformateur des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 160-164, 275-280). Il était membre de la Cour amoureuse fondée en 1401 par Louis II et le duc de Bourgogne Philippe le Hardi (C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°201, p. 139).
Édition : Olivier Mattéoni .
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