1393, 3 juin. — Avignon.
Louis, duc de Bourbonnais etc., nomme son amé et féal chevalier Humbert de Salamar à l'office châtelain et capitaine du château et de la ville de Malleval, vacant par la mort de son titulaire, Parpillon Falatre, et du château et de la châtellenie de Virieu, naguère détenu par Astorge de Champenière qui en a été déchargé.
A. Original perdu.
B. Copie dans un des registres papier de la Chambre des comptes de Montbrison. Archives départementales Loire, B 1837, fol. 58.
Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Clermont et de Forez, per et chamberer de France, a tous ceulx qui ces presentes lettres verront, salut. Savoir faisons que nous, confians a plain dez sens, loyaulté et bonne diligence de nostre amé et feal chivalier messire Humbert de Salemart1, ycellui avons fait, establi et ordenné, et par ces presentes faisons, ordennons et establissons chastellain et capitaine de nostre chastel et ville de Maleval2, lequel office est a present vaquant par la mort de feu messire Parpillon Falatre, et aussi de nostre chastel et chastallenie de Virieu3 que tenoit nagaires Othorgue de Champeniere, lequel nous en avons deschargé et deschargons par certaines causes qui a ce nous ont meu, a tenir et excercer lesdiz offices par ledit messire Humbert, tant comme il nous pleira, aux gaiges, droiz, profiz et esmolumens acoustumés, auquel messire Humbert nous avons donné et donnons plain povoir, auctoryté et mandement especial de faire et excercer toutes choses que a bon et loyal chastellain et capitaine puet et doit faire et qui audiz offices appartiennent. Si donnons en mandement par ces mesmes lettres a noz amez et feaulx gens de noz comptes a Montbrison que, pris premierement avant toute euvre de lui le serement acoustumé a faire en tel cas, ilz le mectent et facent mectre en possession et saisine dudit office, et d'icellui et desdiz gaiges, profis et esmolumens d'eulz acoustumés ilz le sueffrent, laissent et facent joïr et user et payer a la maniere acoustumee par celui ou ceulx a qui il appertiendra tant comme il excercera ledit office, en deboutant tout autre detempteur desdiz offices, et par rappourtant ces presentes ou vidimus d'icelles soubz seel autantique par premiere foiz seulement et quictance dudit messire Humbert nous voulons tout ce qui ainsi lui sera poyé pour ceste cause estre aloee es comptes de lui ou ceulx de noz receveurs et prevostz a qui il appartiendra par nozdictes gens des comptes, qui a present sont et seront par le temps a venir, sanz aucun contredit ou defaulte. Mandons et commandons a tous noz subgez, prions et requerons tous autres que a ycellui messire Humbert en faisant et excercent deuement lesdiz offices obeïssent et entendent diligement et lui donnent conseil, confort, aide se mestier en a et par lui en sont requis. En tesmoing de ce, nous avons fait mectre a ces presentes lettresa.
Donné en Avignon, le IIIe jour de juing, l'an de grace mil CCC IIIIXX et treze.
Par monseigneur le duc, monseigneur de Norry4 present.
(Signé :) J. Babute.
1. Frère cadet de Guillaume, Humbert de Salamar a servi en Flandre en 1383 et à Ventadour en 1389. Il a participé en 1390 à la croisade de Mahdya. Il est lié à Guillard de Sainte-Colombe qui est nommé capitaine-châtelain de Feurs en 1394 (É. Perroy, Les familles, nobles, II, p. 801, qui fournit de précieux renseignements sur les alliances matrimoniales de la famille).
2. Malleval : Loire, ar. Saint-Étienne, c. Pélussin.
3. Virieu : Loire, ar. et c. Saint-Étienne, c. et com. Pélussin.
4. Originaire du Nivernais, Pierre de Nourry est l'un des principaux conseillers de Louis II. Il est attesté comme conseiller du début de 1360 à 1410. Il occupe la charge de lieutenant général à plusieurs reprises à partir des années 1370 jusqu'à la fin du principat du duc en 1410 (A. Leguai, De la seigneurie à l'État. Le Bourbonnais pendant la guerre de Cent Ans, p. 283-291 ; O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 180 et 183 et suiv.). Il fait l'objet d'un jugement élogieux dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon par Cabaret d'Orville qui vante ses qualités de gestionnaire et de réformateur des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 160-164, 275-280). Il était membre de la Cour amoureuse fondée en 1401 par Louis II et le duc de Bourgogne Philippe le Hardi (C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°201, p. 139).
sic : oubli de la mention du sceau dans B.
Édition : Olivier Mattéoni .
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