1392 (n. st.), 13 mars. — Paris.

Louis, duc de Bourbonnais etc., amortit en faveur des religieuses de l'abbaye de Notre-Dame de Charenton, au duché de Bourbonnais, l'étang et le moulin de Crochet, sis dans la châtellenie d'Aynay-le-Château, avec ses dépendances, à charge pour lesdites religieuses de célébrer un anniversaire chaque année pour les âmes de ses prédécesseurs et successeurs, ainsi qu'une messe du Saint Esprit, laquelle sera convertie également en un anniversaire après la mort du duc pour la rédemption de son âme.


A. Original perdu.

B. Copie insérée dans la reconnaissance du 20 mai 1392 par laquelle Catherine Celerier, abbesse du convent de Notre-Dame de Charenton, s'engage à célébrer l'anniversaire "pour le remede des parens, amis et predecesseurs de nostredit seigneur le mercredi aprés l'Utave de Pentecostes chascun an perpetuellement, et tant qu'il plera a nostre Seigneur donner bonne vie a mondit seigneur le duc fere, dire et chanter une messe du saint Esperit chascun an le jeudi devant Penthecostes, et aprés son deceps ledit anniversaire le vendredi devant Penthecostes chascun an perpetuellement". Paris, Archives nationales, P 1374/2, n°2416.

C. Copie sur papier de l'acte original, en date du 21 décembre 1447, passé sous le sceau de la baronnie de Charenton, signé Thierry Gendron, clerc juré et notaire de ladite baronnie. Paris, Archives nationales, P 1374/2, n°2424.

Analyse : Titres de Bourbon, II, n°3860, p. 49.


Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Clermont et de Fourois, per et chambarer de France, et seigneur de Combraille. Savoir faisons a touz, presens et avenir, nous avoir receue l'umble supplication de noz bien amees en Dieu les religieuses abbasse et convent de Nostre Dame de Charenton1, en nostre duchié de Bourbonnois, contenent come elles aient ja pieça acquis un estang et molin appellez l'estang et molin de Crochet, avec leurs appartenences et appendences, assis en nostre chastellenie de Ysnay le Chastel2, lesquelx estang et molin, appartenences et appendences sont et meuvent de nostre fief ou censive, que pour l'accroissement et soustenement de l'eglise nous pleise yceulx molin et estang, avec leurs appartenences et appendences, amortir affin que elles le puissent perpetuellement possider, nous, qui a ladicte esglise avons grant et singuliere devocion, desirans l'acroissement d'icelle affin que lesdictes religieuses puissent mieux vivre en faisent l'office divin, de nostre auctorité, certaine science et grace especial avons amorti et admortissons par ces presentes lesdiz molin, estang et appartenences, et volons et nous plaist que lesdictes religieuses les puissent tenir et possider doresenavant paisiblement, franchement et quictement comme chose ecclesiastique amortie et aux usaiges du divin office ordonnee, sens ce que l'on puisse doresenavant contraindre ycelles religieuses de vendre, transporter, aliener ou mectre hors de leurs mains lesdiz molin, estang et appartenences, parmi ce que en lieu de la finance qui par ceste cause nous pourroit ou devroit appartenir, lesdictes religieuses seront tenues de fere doresenavant chascun an a touz jours mais perpetuellement en leur eglise un anniversaire pour la redemption des ames de noz predecesseurs et successeurs, et de chanter tant comme nous vivrons une messe du saint Esperit par nous, laquelle messe aprés nostre trespassement sera convertie en un semblable anniversaire que dit est premierement pour la redemption de nostre ame. Sy donnons en mandement a noz amez et feaulx gens de noz comptes et a touz noz autres justiciers et officiers, presens et avenir, et a chascun d'eux si comme a lui appartiendra, que lesdictes religieuses facent, laissent et sueffernt joïr et user de nostre presente grace sens les molester, souffrir, molester, travailler ou empescher aucunement au contraire. Et affin que ce soit chose ferme et estable a touz jours, nous avons fait mectre nostre grant seel a ces presentes. Donné a Paris, le XIIIe jour du moys de mars, l'an de grace mil CCC IIIIXX et XI.

Par monseigneur le duc, present monseigneur de Norry3.

(Signé :) J. Benoit.


1. Charenton-du-Cher : Cher, ar. Saint-Amand-Montrond, ch.-l. c.

2. Ainay-le Château : Allier, ar. Montluçon, c. Cérilly.

3. Originaire du Nivernais, Pierre de Nourry est l'un des principaux conseillers de Louis II. Il est attesté comme conseiller du début de 1360 à 1410. Il occupe la charge de lieutenant général à plusieurs reprises à partir des années 1370 jusqu'à la fin du principat du duc en 1410 (A. Leguai, De la seigneurie à l'État. Le Bourbonnais pendant la guerre de Cent Ans, p. 283-291 ; O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 180 et 183 et suiv.). Il fait l'objet d'un jugement élogieux dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon par Cabaret d'Orville qui vante ses qualités de gestionnaire et de réformateur des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 160-164, 275-280). Il était membre de la Cour amoureuse fondée en 1401 par Louis II et le duc de Bourgogne Philippe le Hardi (C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°201, p. 139).

    Édition : Olivier Mattéoni .

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