1391, 1er juin.
Louis, duc de Bourbonnais etc., octroie de nouveau aux habitants de Gannat le droit de lever pour trois ans à compter de la prochaine Saint-Jean-Baptiste l'aide appelée barrage pour les réparations de la ville.
A. Original sur parchemin, écriture pâle à certains endroits, signé, jadis scellé sur double queue. 345 x 165 mm, repli 35 mm. Paris, Archives nationales, P 1376/2, n°2734.
Analyse : Titres de Bourbon, II, n°3833, p. 45.
Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Clermont et de Forez, per et chamberier de France, a tous ceulx qui orront et verront ces presentes lettres, salut. Noz bourgois et habitans de nostre ville de Gannat1 nous ont exposé que par la ordonnance a eux faicte de par le seigneur de Norry, nostre lieutenant, il leur convient faire plusieurs et grans repparacions en nostredicte ville pour la sehurté, garde et deffense d'icelle, pour lesquelles repparacions leur convient faire grans frais et missions, et nous ont requis et supplié que il nous pleust a eux octroier le barrage, qui autrefoix leur a esté octroié par nous, estre levé par la maniere que il se lieve en ladicte ville a trois ans commençans a compter a la Saint Jehan prouchain venant, pour mectre et convertir les proffis et esmolumens dudit barrage esdictes repparacions. Nous, en consideracion ad ce que nozdiz bourgois et habitans ont asses fait bon commencement de repparer nostredicte ville et y ont asses mis et despendu du leur, et affin que ladicte repparacion se puisse continuer et acomplir et que il la puissent mieux supporter, de nostre certaine science et grace especial leur avons octroyé et octroions ledit barrage a lever, cullir et recevoir les proffis et esmolumens d'icellui par eulx ou par leurs commis et depputés en la maniere acoustumee durant ledit temps de trois ans qui se commenseront compter a ladicte feste de saint Jehan prouchain venant, pour mectre et convertir lesdiz proffis et esmolumens a ladicte repparacion et non ailleurs, pourveu que il en seront tenus de compter en nostre chambre des comptes touteffois que requis en seront. Donné soubz nostre seel, le premier jour de juing, l'an de grace mil trois cens quatre vins et onze.
(Sur le repli, à gauche :) Par monseigneur le lieutenant2.
(Signé :) J. Baudereu.
1. Gannat : Allier, ar. Vichy, ch.-l. c.
2. Il s'agit de Pierre de Nourry. Possessionné en Nivernais, Pierre de Nourry est l'un des principaux conseillers de Louis II. Il est attesté comme conseiller du début de 1360 à 1410. Il occupe la charge de lieutenant général à plusieurs reprises à partir des années 1370 jusqu'à la fin du principat du duc en 1410 (A. Leguai, De la seigneurie à l'État. Le Bourbonnais pendant la guerre de Cent Ans, p. 283-291 ; O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 180 et 183 et suiv.). Il fait l'objet d'un jugement élogieux dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon par Cabaret d'Orville qui vante ses qualités de gestionnaire et de réformateur des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 160-164, 275-280). Il était membre de la Cour amoureuse fondée en 1401 par Louis II et le duc de Bourgogne Philippe le Hardi (C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°201, p. 139).
Édition : Olivier Mattéoni .
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