1390, 23 avril. — Montbrison.

Louis, duc de Bourbonnais etc., donne cinquante livres tournois de gages ou pension à Louis de Noroys, écuyer, pour les services rendus à feu sa mère et qu'il rend aujourd'hui à son fils Jean et à lui-même, laquelle somme sera à payer à deux termes, Noël et la fête de saint Jean-Baptiste, par le trésorier de Forez, et par cette donation, le duc se déclare quitte des vingt-cinq livres que sa mère avait allouées audit Noroy et assignées sur la recette de la châtellenie de Belleperche.


A. Original perdu.

B. Copie dans un registre papier de la Chambre des comptes de Montbrison. Archives départementales Loire, B 1837, fol. 72v.


Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Clermont et de Forois, per et chambrier de France. Savoir faisons a touz que pour les bons et agreables services que nostre bien amé escuier Loÿs de Noroy a fait ou temps passé a fea nostre tres chiere dame mere que Dieux absoille, fait de jour en jour a nostre tres chier et tres amé fil Jehan et esperons qu'il nous face ou temps avenir, a ycellui avons donné et donnons la somme de cinquante libvres tournois de gaiges ou pension un chascun an tant comme il nous plaira a pendre et avoir a deux termes un chascun an, c'est assavoir au Noel la moitié, et a la Saint Jehan Baptiste l'autre moitié, par la main de nostre tresorier de Forois1 que a present est et que pour le temps avenir sera, auxquels noz tresorier de Forois nous mandons que ladite somme de cinquante libvres tournois paie et delivre un chascun an a nostredit escuier et auxdiz termes. Et voulons que le premier terme de ladicte pension soit a ceste feste Saint Jehan Baptiste prouchaine venant. Et par rapportant ces presentes ou vidimus avecques quictance de nostredit escuier, nous voulons que ce paié aura esté pour ceste cause estre alloué es comptes de nostredit tresorier non obstans toutes ordenances, mandemens ou deffenses faites ou a faire a ce contraires parmi ce que nous demorons quicte envers ledit escuier de vint et cinq libres tournois que fu nostre tres chiere dame et mere lui a donné a sa vie a prendre sur la recepte de Belleperche2. Donné souz nostre seel, en nostre ville de Montbrison, le XXIII jour d'avril, l'an mil CCC IIIIXX et dix, toutes autres pensions par nous ou noz predecesseurs faites audit Loÿs ou temps passé cessanz et de nulle valeur par cest present octroy donné comme dessusb.

Par monseigneur le duc, present monseigneur de Norry3 et plusieurs autres.

(Signé :) J. Benoit.


1. À cette date le trésorier est Étienne d'Entraigues. Il a été institué le 9 juin 1370 (Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 10034, fol. 69). Il demeure trésorier de Forez jusqu'au 22 janvier 1409, date à laquelle il est remplacé par Guillaudon Chauvet (Archives départementales de la Loire, B 1950, fol. 50). Il est alors institué président de la Chambre des comptes de Montbrison, office que Louis II crée spécialement à son intention. Il est attesté pour la première fois dans cette nouvelle charge le 9 juillet 1409 (ibid., fol. 47 ; É. Fournial, Les mémoriaux de la Chambre des comptes de Forez, p. 75, 79-80 ; O. Mattéoni, Servir le prince, p. 211-213, 342).

2. Belleperche : Allier, ar. et c. Moulins, com. Bagneux.

3. Originaire du Nivernais, Pierre de Nourry est l'un des principaux conseillers de Louis II. Il est attesté comme conseiller du début de 1360 à 1410. Il occupe la charge de lieutenant général à plusieurs reprises à partir des années 1370 jusqu'à la fin du principat du duc en 1410 (A. Leguai, De la seigneurie à l'État. Le Bourbonnais pendant la guerre de Cent Ans, p. 283-291 ; O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 180 et 183 et suiv.). Il fait l'objet d'un jugement élogieux dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon par Cabaret d'Orville qui vante ses qualités de gestionnaire et de réformateur des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 160-164, 275-280). Il était membre de la Cour amoureuse fondée en 1401 par Louis II et le duc de Bourgogne Philippe le Hardi (C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°201, p. 139).

  1. sic pour feue.

  2. ce rajout signé Benoit correspond à l'évidence à un oubli du clerc ayant procédé à la copie.

Édition : Olivier Mattéoni .

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