1390 (n. st.), 18 mars. — Paris.

Louis, duc de Bourbonnais etc., engage à Louis, duc de Touraine, comte de Valois et de Beaumont, tous ses biens meubles et immeubles, notamment les revenus de son comté de Clermont-en-Beauvaisis, pour le paiement de 20 000 florins que ledit duc de Touraine lui a prêtés pour sa croisade de Barbarie.


A. Original perdu.

B. Copie insérée dans les lettres sur parchemin du duc de Touraine, datées du 26 mars 1390 (n. st.), par lesquelles celui-ci institue son valet de chambre, Simon de Dampmartin, changeur et bourgeois de Paris, comme son commis et député pour lever sur les officiers et hommes du duc de Bourbon au conté de Clermont-en-Beauvaisis les deniers et autres sommes d'argent en remboursement de la somme de 20 000 florins prêtée au duc de Bourbon. Paris, Archives nationales, P 1362/2, n°1099.

Analyse : Titres de Bourbon, II, n°3790, p. 38.


Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Clermont et de Fouroiz, per et chambrier de France, a touz ceulx qui ces presentes lettres verront, salut. Savoir faisons, nous estre loyaument tenuz et obligez a monseigneur le duc de Touraine en la somme de vint mille florins appellez ducas, lesquelx il nous a prestez et fait nombrer reaument et de fait a nostre requeste et tres grant besoing, mesmement pour faire et acomplir nostre voyage que, a l'aide de Dieu, nous entendons a faire en Barbarie, lesquelz vint mille florins nous lui avons promis et promectons par la foy et serement de nostre corps a paier bien et loyaument, et rendre soubz l'obligacion de touz noz biens meubles et non meubles, presens et avenir. Lesquels, pour la somme dessus dicte, nous avons obligez et ypothequez, obligons et ypothequons par ces presentes et pour plus grant seurté nous lui avons baillé et des maintenant baillons et mectons en ses mains nostre conté de Clermont avec toutes ses appartenances et appendances, pour en prendre, avoir et recevoir par lui ou ses commis et deputez toutes les rentes, revenues, fruiz, proffiz et emolumens, tant de l'ordinaire comme de l'extraordinaire, soit de la part et porcion que monseigneur le roy nous a donné et donne sur les aides ordenees pour la guerre ayans cours en nostre dicte conté et appartenances, comme autres aides, subsides et subvencions quelsconques que noz subgez et habitans de nostre dicte conté et appartenances nous feront ou temps advenir jusques a ce que paiement et plaine satisfacion des diz XXM florins lui soit faicte. Et avons voulu, promis et ordonné, voulons, promectons et ordonnons que noz bailli, procureur et receveur de nostre dicte conté de Clermont, facent et prestent bon et loyal serement aus saintes Euvangiles de Dieu es mains du dit monseigneur le duc ou de ses commis et deputez, que ilz gouverneront bien et loyaument leurs offices au proffit du dit monseigneur le duc, et que touz les deniers avec touz autres emolumens qui ystront de la dicte conté, tant de l'ordinaire comme de l'extraordinaire comme dit est, ilz rendront et bailleront au dit monseigneur le duc ou a ses commis et deputez senz en riens retenir ne convertir autre part, excepté es gaiges des officiers et es charges ordinaires. Et es reparacions et soustenemens neccessaires des edifices et autres heritages, senz y riens faire de nouvel, pourveu toutevoye que, si tost comme le dit monseigneur le duc sera paié des diz XXM florins des revenues de la dicte conté ou que d'autres deniers que la dicte conté nous l'aurons paié et satisfait, ycelle conté revendra plainement et sanz delay en nostre main comme elle estoit par avant la confeccion de ces lettres. Donné a Paris, soubz nostre seel, le XVIIIe jour de mars, l'an de grace mil CCC IIIIXX et neuf.

Par monseigneur le duc, present monseigneur de Norry1.

(Signé :) J. Benoit.


1. Originaire du Nivernais, Pierre de Nourry est l'un des principaux conseillers de Louis II. Il est attesté comme conseiller du début de 1360 à 1410. Il occupe la charge de lieutenant général à plusieurs reprises à partir des années 1370 jusqu'à la fin du principat du duc en 1410 (A. Leguai, De la seigneurie à l'État. Le Bourbonnais pendant la guerre de Cent Ans, p. 283-291 ; O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 180 et 183 et suiv.). Il fait l'objet d'un jugement élogieux dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon par Cabaret d'Orville qui vante ses qualités de gestionnaire et de réformateur des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 160-164, 275-280). Il était membre de la Cour amoureuse fondée en 1401 par Louis II et le duc de Bourgogne Philippe le Hardi (C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°201, p. 139).

    Édition : Olivier Mattéoni .

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