1389 (n. st.), 23 mars. — Cleppé (Château).
Louis, duc de Bourbonnais etc., accorde à Hélies de Loyguirande, prêtre, comme physicien du duc et de la duchesse, une pension annuelle de 100 livres tournois que paieront par moitié le trésorier de Bourbonnais et le trésorier de Forez, le premier à la fête de la Nativité de saint Jean-Baptiste, le second à la fête de Noël.
A. Original perdu.
B. Copie dans le registre papier aux nominations du comté de Forez1. Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 10034, fol. 113v.
Indiqué : Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez..., par Jean-Marie de La Mure,..., 1675, II, p. 77 n. – É. Perroy, "Le personnel administratif", p. 160.
Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Clermont et de Forez, per et chamberier de France, a noz tresoriers de Bourbonnois et de Forez, salut. Pour les bons et agreables services que a fais a nous et a nostre tres chiere et tres amee compaigne la duchesse, fait chascun jour et esperons que face ou temps avenir nostre bien amé messire Helies de Loyguirande, prestre, phisicien, nous a ycellui avons donné et donnons par ces presentes la somme de cent livres tournois chascun an dorenavant de pencion a avoir, et prandre ladicte summe tant comme il nous pleira sur voz receptes a deux termes, c'est assavoir a la Nativité saint Jehan Baptiste prouchaine venant sur vous, tresorier de Bourbonnois2, cinquante livres, et sur vous, tresorier de Forez3, a la feste de Noel, lez autres cinquante livres, a commencier de poiement a la feste de la nativité saint Jehan prouchaine venant. Si vous mandons que ladicte pencion vous poiés doresenavant audit messire Helies par la maniere dessus dicte, et par rapourtant chascun un vidimus de ces presentes souz seel authentique par une foiz seulement avecques quittance dudit messire Helies de chascun poiement nous volons et mandons ce que par chascun de vous en aura esté paié estre alloé en voz comptes et rabatu de vostre recepte par noz amés et feaulx gens de noz comptes sanz contredit. Donné en nostre chastel de Cleippé4, souz nostre seel secret, le XXIII jour de mars, l'an de grace mil CCC IIIIXX et huit.
Par monseigneur le duc, present monseigneur de Norry5.
(Signé :) L. de Pierrepont.
1. La copie est ainsi présentée : "A dorso verso dictarum letterarum scriptum erat : Les gens du conseil monseigneur ordonnent sur le fait de ses finances, vous, tresoriers de Bourbonnois et de Forez, acomplissiés le contenu au blanc de cest present mandement ainsi comme monseigneur le vous mande. Donné a Cleippé souz un de noz signés le XXVIIe jour de mars l'an mil CCC IIIIXX et huit. (Signé :) L. de Pierrepont".
2. À cette date, le trésorier de Bourbonnais est Guillaume Seguin (1re mention 7 juin 1385, Archives départementales Allier, A 160).
3. À cette date le trésorier est Étienne d'Entraigues, il le demeure jusqu'au 22 janvier 1409, date à laquelle il est remplacé par Guillaudon Chauvet (Archives départementales Loire, B 1950, fol. 50 ; É. Perroy, "Le personnel administratif", p. 154 ; É. Fournial, Les mémoriaux de la Chambre des comptes de Forez, p. 75 et 79-80). Il est alors institué président de la Chambre des comptes de Montbrison, office que Louis II crée spécialement à son intention. Il est attesté pour la première fois dans cette nouvelle charge le 9 juillet 1409 (ibid., fol. 47 ; É. Fournial, Les mémoriaux de la Chambre des comptes de Forez, p. 90).
4. Cleppé : Loire, ar. Montbrison, c. Feurs.
5. Originaire du Nivernais, Pierre de Nourry est l'un des principaux conseillers de Louis II. Il est attesté comme conseiller du début de 1360 à 1410. Il occupe la charge de lieutenant général à plusieurs reprises à partir des années 1370 jusqu'à la fin du principat du duc en 1410 (A. Leguai, De la seigneurie à l'État. Le Bourbonnais pendant la guerre de Cent Ans, p. 283-291 ; O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 180 et 183 et suiv.). Il fait l'objet d'un jugement élogieux dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon par Cabaret d'Orville qui vante ses qualités de gestionnaire et de réformateur des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 160-164, 275-280). Il était membre de la Cour amoureuse fondée en 1401 par Louis II et le duc de Bourgogne Philippe le Hardi (C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°201, p. 139).
Édition : Olivier Mattéoni .
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