1386, 18 juillet. — Chevagnes (Hôtel ducal).
Mandement du duc Louis, duc de Bourbonnais, etc., adressé aux gens de ses comptes, selon lequel les trésoriers et les receveurs des aides des territoires et pays du duc ne règlent aucun denier tant que toutes les dépenses concernant l'état de la personne du duc, son hôtel, celui de la duchesse et de leur fils Jean, les pensions, fiefs et aumônes n'auront été entièrement payés.
A. Original perdu.
B. Copie insérée dans la copie de l'acte des gens des comptes de Montbrison adressée au trèsorier de Forez et à Jean Pailloux, receveur des aides en Forez, copie figurant dans le registre papier aux nominations du comté de Forez1. Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 10034, fol. 108v.
Indiqué : Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez..., par Jean-Marie de La Mure,..., 1675, II, p. 74 n. 1.
Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Clermont et de Foroiz, per et chambrier de France, a noz amez et feaulx genz de noz comptes, salut. Savoir vous faisons que nous, en notre grant conseil, pour certaines et justes causes qui a ce nous ont meu, avons ordené et ordennons de nostre propre mouvement, de certaine science, que aucuns de noz tresoriers, receveurs d'aides et autres de dommaines de toutes noz terres et pays, si hardiz ne soient de paier doresenavant par quelconques mandemens ou assignacions qu'il aient de nous, par bouche, en escript ou autrement, un seul denier jusques a ce que premierement et avant toute oevre, l'estat de nostre personne, la despense de nostre hostel et de nostre tres chiere et amee compaigne la duchesse et Jehan nostre filz, noz pensions, fiez et aumosnes et noz ovrages, soient paiez entierement excepté seulement le maistre de nostre chambre aux deniers. Et ou cas qu'il feront le contraire, que aucune chose ne leur en soit deduit, compté ne rabatu par vous ny autres aians sur ce povoir. Si vous mandons et commandons que nostre dicte ordenance vous faites assavoir sanz delay a nozdiz tresoriers, receveurs d'aides et autres dommaynes, affin qu'il n'aient cause de ignorance, et ycelle tenez et gardez et faitez tenir et garder senz la enfraindre ne venir au contraire en aucune maniere. Donné soubz nostre seel, en nostre hostel de Chivengnes2, le XVIIIe jour de jullet, l'an de grace mil CCC IIIIXX et six.
Par monseigneur le duc en son conseil ouquel vous3 et monseigneur de Norry4 estiez.
1. La fin de l'acte indique : "Si vous mandons que ycellui vous, tresorier, faites enregistrer en la chambre des comptes en Fourés. Donné soubz noz seings, le XXe jour de jullet, l'an mil CCC IIIIXX et six. Ainsi signees : J. Gadet".
2. Chevagnes : Allier, ar. Moulins, c. Dompierre-sur-Besbre.
3. À cette date, le chancelier est Jean de Rezès, doyen du chapitre cathédral de Meaux : O. Mattéoni, "Écriture et pouvoir princier", p. 147.
4. Originaire du Nivernais, Pierre de Nourry est l'un des principaux conseillers de Louis II. Il est attesté comme conseiller du début de 1360 à 1410. Il occupe la charge de lieutenant général à plusieurs reprises à partir des années 1370 jusqu'à la fin du principat du duc en 1410 (A. Leguai, De la seigneurie à l'État. Le Bourbonnais pendant la guerre de Cent Ans, p. 283-291 ; O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 180 et 183 et suiv.). Il fait l'objet d'un jugement élogieux dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon par Cabaret d'Orville qui vante ses qualités de gestionnaire et de réformateur des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 160-164, 275-280). Il était membre de la Cour amoureuse fondée en 1401 par Louis II et le duc de Bourgogne Philippe le Hardi (C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°201, p. 139).
Édition : Olivier Mattéoni .
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