1385, 22 novembre.

Louis, duc de Bourbonnais etc., lieutenant du roi en Bourbonnais, Forez, Limousin, Saintonge, Angoumois et Périgord et du duc de Berry en de Berry, Auvergne et Poitou mande à son secrétaire Guillaume Seguin, receveur général des aides sur le fait des guerres octroyées à Louis II par le roi de payer sur sa recette 600 francs d'or au comte de la Marche envers qui il est tenu.


A. Original sur parchemin, jadis scellé sur simple queue. 105 x 245/240 mm. Paris, Bibliothèque nationale de France, fr. 20390, pièce n°18.


Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Clermont et de Fouroiz, per et chemberier de France, lieutenant de monseigneur le roy esdiz païs de Bourbonnois et de Fouroiz, en Limosin, Xantonge, Engolmois et Perregort et de monseigneur le duc de Berry en ses païs de Berry, d'Auvergne et de Poitou, a notre amé et feal secretaire Guillaume Seguin1, receveur general des aides a nous octroyees pour le fait de la guerre, salut. Nous devons et fumes tenuz a notre amé et feal cousin le conte de la Marche en la somme de six cens frans d'or pour cause de son estat de deux moys derrier passez et pour compte et accort fait avecques noz gens de tout ce qui lui puet estre deu de sondit estat jucques aujourd'uy, si vous mandons et commandons que la dite somme de VIC franz d'or vous poyez et delivrez incontenant a notredit cousin des plus clers deniers de votre recepte par telle maniere qu'il s'en tiegne par contanz car par rapportant ces presentes et sa quittance tant seulement nous voulons et mandons ladite somme de VIC frans estre allouee en voz comptes et rabatue de votre recepte sanz aucune difficulté par noz amez et feaux gens de noz comptes ou autres a qui il appartiendra, non obstant touts ordennances, mandemens ou deffenses ad ce contraires. Donné soubz notre seel le XXIIe jour de novembre l'an de grace mil CCC IIIIXX et cinq.

Par monseigneur le duc et lieutenant, presens monseigneur de Jallegny2, vous3 et messire Charles de Hangest4.


1. Bourgeois de Souvigny, Guillaume Seguin est trésorier de Bourbonnais de 1385 au moins à 1402 où il est cité comme ancien trésorier (Archives départementales Allier, A 160 ; O. Troubat, La guerre de Cent ans, III, p. 746). Il est par ailleurs secrétaire de Louis II, actif entre 1390 et 1393 (O. Mattéoni, "Écriture et pouvoir princier, p. 176). En 1386, il obtient de Louis II la permission de fortifier son hôtel de la Matray – appelée seigneurie de Chery aux xve et xvie siècles – près de la ville de Souvigny, et qui avait été démoli parce qu'on craignait que les Anglais vinssent y loger (Paris, Bibliothèque nationale de France, fr. 22299, p. 16).

2. Il s'agit de Guichard Dauphin Ier, seigneur de jaligny. Il joua un rôle actif dans la défense du duché de Bourbonnais durant la captivité de Louis II de Bourbon en Angleterre entre 1360 et 1367. Cela lui valut d'être distingué par le duc à son retour en Bourbonnais : il reçut l'ordre de l'Écu d'or en 1367 (Chronique du bon duc, p. 9). Il est grand maître des arbalétriers de France de 1382 à 1403 (M. Rey, Les finances royales sous Charles VI, p. 40).

3. À cette date, le chancelier est Jean de Rezès, doyen du chapitre cathédral de Meaux : O. Mattéoni, "Écriture et pouvoir princier", p. 147.

4. Charles de Hangest est dans l'entourage du duc de Bourbon. En 1390, le duc l'envoie auprès du roi pour qu'il intervienne auprès des Génois en vue de la préparation de la croisade de Barbarie et permette à l'armée ducale de s'installer à Marseille avant le départ (Chronique du bon duc, p. 225).

    Édition : Olivier Mattéoni .

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