1385, 21 avril.
Louis, duc de Bourbonnais etc., nomme Guillaume Rajace, clerc, clerc de la Chambre des comptes de Montbrison aux gages et émoluments accoutumés.
A. Original perdu.
B. Copie signée J. Robertus dans le registre papier aux nominations du comté de Forez. Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 10034, fol. 103v.
Indiqué : Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez..., par Jean-Marie de La Mure,..., 1675, II, p. 74 n. – É. Perroy, "Le personnel administratif", p. 167.
Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Clermont et de Forez, per et chambrier de France, a touz ceulx qui verront ces presentes lettres, salut. Savoir faisons que nous, confianz a plain du senz, loyauté et bonne diligence de Guillaume Rajace1, clerc, ycellui avons retenu, ordené et establi et par ces noz presentes retenons, ordenons et establissons nostre clerc de nostre chambre de noz comptes a Montbrison aux gaiges, proffiz et emolumenz accoustumez, auquel Guillaume nous avons donné et donnons plain povoir, auctorité et mandement especial de fere et excercer tout ce que audit office de la chambre est dehu et appartient a ffere. Et donnons en mandement a nostre tresorier de notre païs de Forez qui a present est et qui pour le temps avenir sera que audit notre clerc paie et sactisface un chascun an de ses gaiges entierement, aux termes que noz autres gaiges et pensions de nostredit païs sont acoustumez de paier, et parmi rapportant copie de ces presentes et quittance de nostredit clerc, nous mandons a noz amez et feaulx genz et auditeurs de noz comptes en Forez que vous allouent en voz comptes les gaiges de nostredit clerc, mandons et commandons a touz noz officiers et subgés que audit Guillaume Rajace nostre clerc en nostredite chambre, en faisant et excercent deuement les choses appartenant oudit office, obeïssent diligement et entendent, non obstant toutes ordenances, mandemens ou deffenses fectes ou a fere a ce contraires. Donné soubz nostre seel, le venredi XXIe jour d'avril, l'an de grace mil CCC IIIIXX et cinq.
Par le conseil, ouquel vous2 et messire de la Claiete3 et de Nourry4 estiez.
(Signé :) L. de Pierrepont.
1. La dernière mention de Guillaume Rajace comme clerc des comptes remonte au mois de juin 1413 (Archives départementales Loire, B 1958, fol. 77). Il est ensuite promu conseiller à la Chambre de Montbrison : cité le 15 mai 1416, il l'est encore en mars 1418 (ibid., B 1837, fol. 93 et 96v). En 1390, il a été nommé capitaine-châtelain de Souternon en 1390 (Paris, Bibliothèque nationale de France, fol. 114v ; O. Mattéoni, Servir le prince, p. 254n).
2. À cette date, le chancelier est Jean de Rezès, doyen du chapitre cathédral de Meaux : O. Mattéoni, "Écriture et pouvoir princier", p. 147.
3. Il s'agit de Philibert de l'Espinasse. Seigneur de la Clayette, il est attesté comme conseiller de Louis II d'une manière presque continue de 1366 à 1389 (O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence", p. 182 et 190). Conseiller du comte de Poitiers avant d'être désigné gouverneur d'Auvergne (F. Lehoux, Jean de France, duc de Berri, p. 180), il passe ensuite au service de Louis II de Bourbon. Il joue un rôle dans la prise de possession du comté de Forez durant l'été 1368 (O. Mattéoni, Servir le prince, p. 77, et Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 10034, fol. 64v-65). Conseiller aussi de Charles V, et proche de Pierre de Nourry, fidèle conseiller de Louis II, il favorise le mariage de la fille de ce dernier avec son propre filleul, Philibert, dit Cormorant, seigneur de Changy (É. Perroy, Les familles nobles, I, p. 329).
4. Originaire du Nivernais, Pierre de Nourry est l'un des principaux conseillers de Louis II. Il est attesté comme conseiller du début de 1360 à 1410. Il occupe la charge de lieutenant général à plusieurs reprises à partir des années 1370 jusqu'à la fin du principat du duc en 1410 (A. Leguai, De la seigneurie à l'État. Le Bourbonnais pendant la guerre de Cent Ans, p. 283-291 ; O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 180 et 183 et suiv.). Il fait l'objet d'un jugement élogieux dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon par Cabaret d'Orville qui vante ses qualités de gestionnaire et de réformateur des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 160-164, 275-280). Il était membre de la Cour amoureuse fondée en 1401 par Louis II et le duc de Bourgogne Philippe le Hardi (C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°201, p. 139).
Édition : Olivier Mattéoni .
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