1383, 18 juin.

Louis, duc de Bourbonnais etc., pour réponde à la requête des habitants de Bussy, et après enquête du bailli de Forez ou de son lieutenant, accorde aux habitants dudit lieu le droit de tenir un marché tous les lundis, et s'engage à protéger tous les marchands qui s'y rendront.


A. Original perdu.

B. Copie sur papier, dans le registre aux nominations du comté de Forez. Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 10034, fol. 92.


Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Clermont et de Foroiz, per et chambrier de France, a touz ceulx qui orront et verront ces presentes lettres, salut. Savoir faisons a touz que, comme noz habitanz de nostre ville de Bussi1 en Foroiz nous heussent exposé que il n'en avoit point de marché en nostredicte ville et que se le marché estoit institués et ordenné en nostredicte ville un chascun lundi, ce seroit nostre proffit, cellui de nozdiz habitanz et de tout le peuble de environ et sanz dommage des autres marchés de nostredit paÿs de Foroiz, consideré que a quatre liues pres nostredicte ville de Bussi n'en avoit point de marché, et nous heussent supplié et requis que nous pleut a ordener, instituer et establir ledit marché ledit lundi en nostredicte ville, et pour ceste cause eussions commis nostre bailli de Foroiz ou son lieutenant pour savoir et enquerir la verité, laquelle nous a esté rapportee, et par icelle nous soit apparu ledit marché estre a nostre proffit, de nozdiz habitanz et du paÿs d'environ sanz dommage d'autrui, nous, pour consideracion des choses dessus dictes, avons volu et ordené, volons et ordenons que ledit marché soit a tousjours mais en nostredicte ville de Bussi un chascun lundi, et que un chascuns qui viendra audit marché pour marchander soit en nostre protection et garde. Si donnons en mandement a nostre bailli de Foroiz, a nostre chastellain de Bussi que ledit marché facent crier et assavoir publiquement et notoirement, et le facent garder et tenir et touz alans et venans gardent et deffendent de toute forte puissance et de touz excés, car ainsi le volans et nous plet estre fait. En tesmoing de ce, nous avons scellé ces noz presentes lettres de nostre seel, le XVIIIe jour du mois de juing, l'an de grace mil CCC IIIIXX et troix.

Par monseigneur le duc en son conseil ouquel estoit monseigneur de la Cleiete2.

(Signé :) J. Baudereu.


1. Auj. Bussy-Albieux : Loire, ar. Montbrison, c. Boën.

2. Il s'agit de Philibert de l'Espinasse. Seigneur de la Clayette, il est attesté comme conseiller de Louis II d'une manière presque continue de 1366 à 1389 (O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence", p. 182 et 190). Conseiller du comte de Poitiers avant d'être désigné gouverneur d'Auvergne (F. Lehoux, Jean de France, duc de Berri, p. 180), il passe ensuite au service de Louis II de Bourbon. Il joue un rôle dans la prise de possession du comté de Forez durant l'été 1368 (O. Mattéoni, Servir le prince, p. 77, et Paris, Bibliothèque nationale de France, lat. 10034, fol. 64v-65). Conseiller aussi de Charles V, et proche de Pierre de Nourry, fidèle conseiller de Louis II, il favorise le mariage de la fille de ce dernier avec son propre filleul, Philibert, dit Cormorant, seigneur de Changy (É. Perroy, Les familles nobles, I, p. 329).

    Édition : Olivier Mattéoni .

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