1381 (n. st.), 8 avril. — Moulins.
Louis, duc de Bourbonnais etc., mande au capitaine de Murat de contraindre les habitants de Saint-Bonnet-de-Four et des villages alentour de Bor, des Landes et de Teilhis, de participer à la réparation du fort dans lequel se trouvent les greniers de la duchesse de Bourbonnais, en échange de quoi ils seront exemptés de faire le guet à Murat comme l'exigeaient des lettres précédentes du duc.
A. Original sur parchemin, jadis scellé sur simple queue aujourd'hui déchirée. 325 x 125 mm. Paris, Archives nationales, P 1377/2, n°2889.
Analyse : Titres de Bourbon, I, n°3478, p. 609.
Louis, duc de Bourbonnoys, conte de Clermont et de Forez, per et chamberier de France, a nostre amé escuier Pierre de Marzat, capitaine de Murat, salut. De la partie de Pierre de Bor, capitaine de Saint Bonnet de Fours1 pour nostre tres chiere dame et nostre, nous a esté signifié que, comme a la requeste et instance des habitans et demourants en laa ville et paroisse dudit Saint Bonnet et des villages de Bor, des Landes et de Teilhis, nostredicte dameb et nostre par ses lettres eust octroyé ja pieça ausdiz habitans que ledit lieu de Saint Bonnet il peussent emparer et faire fort afin de retraire eulz et leurs biens en icellui en cas de besoing, et pour action d'icellui octroy lesdiz habitans eussent et aient promis maintenir ledit fort de toutes reparacions neccessaires a fait de forteresce et de y faire guet et garde de jour et de nuit et a ce se seuffrent et soient obligés. Neantmoins depuis ce, lesdiz habitans sont venus par devers nous et soubz umbre d'aucunes choses que il nous ont donné a entendre ont obtenu lettres de nous par lesquelles nous vous mandions que lesdiz habitans vous contraignissiez a faire guet et garde a Murat2 jusques a ce que par nous autrement en feust ordenéc, lesquelles choses ont esté et sont faites ou grant grief et prejudice de nostredicte dame et nostre, actendu ladicte obligacion, actendu aussi que oudit fort nostredicte dame et nostre a ses greniers ou elle fait retraire ses grains qui pourroient deperir et tourner en ruyne se ledit fort n'estoit maintenu si comme par ledit capitaine nous a esté signifié en nous humble supplicacion sur ce gracieusement prouveoir. Pour quoy nous, pour consideracion des choses dessus dictes, nous plaist et voulons que non obstant lesdictes lettres obtenues de nous par lesdiz habitans, iceulx habitans voisent doresenavant faire guet et garde oudit lieu fort de Saint Bonnet et contribuent a la fortificacion et reparacion dudit fort par la fourme et maniere que tenus y sont, et qu'il faisoientd et ont acoustumé de faire par avant la date de nozdictes lettrese par lesdiz habitans obtenues, et voulons iceulx habitans estre a ce contrains par ledit capitaine, ses commiz et deputez par toutes voyes deues et raisonnables. Si vous mandons que doresenavant vous ne contraignez lesdiz habitans a faire ledit guet audit lieu de Murat et du contenu en ces presentes laissiez joïr et user ledit capitaine sans le molester au contaire, car ainsi nous plaist il estre fait. Donné a Molins, soubz nostre seel, le VIIIe jour d'avril, l'an de grace mil CCC IIIIXX avant Pasques.
Par le conseil estant en la chambre des comptes, ouquel monseigneur le lieutenant3 estoit.
(Signé :) J. Bremont.
1. Saint-Bonnet-de-Four : Allier, ar. Montluçon, c. Montmarault.
2. Murat : Allier, ar. Montluçon, c. Commentry.
3. Il s'agit de Pierre de Nourry. Originaire du Nivernais, Pierre de Nourry est l'un des principaux conseillers de Louis II. Il est attesté comme conseiller du début de 1360 à 1410. Il occupe la charge de lieutenant général à plusieurs reprises à partir des années 1370 jusqu'à la fin du principat du duc en 1410 (A. Leguai, De la seigneurie à l'État. Le Bourbonnais pendant la guerre de Cent Ans, p. 283-291 ; O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 180 et 183 et suiv.). Il fait l'objet d'un jugement élogieux dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon par Cabaret d'Orville qui vante ses qualités de gestionnaire et de réformateur des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 160-164, 275-280). Il était membre de la Cour amoureuse fondée en 1401 par Louis II et le duc de Bourgogne Philippe le Hardi (C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°201, p. 139).
dicte, barré.
dame, écrite dans l'interligne supérieure, entre dicte et et nostre.
les et par vertu desquelles lettres vous lesdiz habitans, barré.
p, barré.
ob, barré.
Édition : Olivier Mattéoni .
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