1379, 3 mai.

Jean, fils de roi de France, duc de Berry et d'Auvergne etc., et Louis, duc de Bourbonnais etc., mandent respectivement au sénéchal d'Auvergne et au bailli de Forez d'achever d'ici la prochaine Toussaint l'enquête qu'ils leur avaient confiée au sujet d'un désaccord qui les opposait.


A. Original sur parchemin, jadis scellé sur simple queue, 325/335 x 190 mm. Paris, Archives nationales, P 1357/2, n°438.

Analyse : Titres de Bourbon, I, n°3419, p. 601.


Jehan, filz de roy de France, duc de Berri et d'Auvergne et conte de Poitiers, et Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Clermont et de Forez, per et chamberier de France, a noz amez et feaulx le seneschal d'Auvergne pour nous, duc de Berri, et le bailli de Forez pour nous, duc de Bourbonnois, salut et dilection. Comme pour certain debat et descort meu entre nous, duc de Berri, a cause de nostre duchié d'Auvergne d'une part, et nous duc de Bourbonnois a cause de nostre conté de Forez d'autre part, nous, par noz autres lettres seellees de noz seaulx, vous eussions mandé et commis que de et sur le fait dudit debat et descort vous enqueïssiez la verité, et pour ce faire vous transportissiez sur les lieux contencieux, et ladicte enqueste par vous faite et parfaite raportissiez dedens certain temps contenu esdictes lettres par devers certains noz conseillers nommez en icelles pour ladicte enqueste veoir avec autres choses plus a plain contenues et desclairees esdictes lettres, desquelles il vous est apparu ou apperra ; neantmoins obstant certains empeschemens qui vous sont survenus et dont nous sommes adcertenez, vous, a l'acomplissement de nozdictes lettres n'avez procedé ne peu proceder, et aussi pour ce que ledit temps dedens lequel nous vous mandons ladicte enqueste estre faite et raportee par devers nozdiz conseillers est failli, vous, a la perfeccion d'icelle ne pourriez et n'oseriez proceder se de nous vous n'aviez nouvel mandement sur ce. Pourquoy nous, pour eschever tous debas qui pour ce se pourroient mouvoir entre nous et qui de ces choses voulons estre sceue la verité, vous mandons et pour ce que par lesdictes lettres commis vous a esté, commettons que au mieulx et le plus diligement que vous pourrez vous procedez a l'acomplissement de nozdictes lettres, lesquelles en tous les poins que elles contiennent nous et a chascun par soy voulons estre valables et d'autele force et vertu comme elles estoient au jour de la date d'icelles, non obstant ce que ledit temps soit failli, lequel pour ce faire nous de nostre certaine science avons prolongié et prolongons jusques a la feste de Toussains prouchain venant, dedens lequel temps nous voulons ladicte enqueste par vous estre faite et raportee a nozdiz conseillers pour icelle veoir et en ordener si comme il verront qu'il sera a faire de raison en y gardant le droit de celui de nous a qui il appartendra. Et se aucune chose estoit ou avoit esté faite par noz justiciers et officiers de nozdiz pays depuis la date de nozdictes lettres, nous voulons tout estre ramené et remis au premier estat, car ainsi nous plaist il estre fait. De ce faire vous donnons pooir, mandons et commandons a tous noz justiciers et subgiez de nozdiz pays que a vous en ce faisant obbeïssent diligement et entendent. Donné soubz noz seaulx, le tiers jour de may, l'an de grace mil CCC LXXIX.

(À gauche :) Par monseigneur le duc, presens messeigneurs le conte de Sancerre et vous.

(Signé :) Ascelin.

(À droite :) Par monseigneur le duc, vous1 et monseigneur de Norry2 presens.

(Signé :) J. Bremont.


1. Le chancelier est peut-être encore à cette date Gilles de Nédonchel, mais sans certitude.

2. Originaire du Nivernais, Pierre de Nourry est l'un des principaux conseillers de Louis II. Il est attesté comme conseiller du début de 1360 à 1410. Il occupe la charge de lieutenant général à plusieurs reprises à partir des années 1370 jusqu'à la fin du principat du duc en 1410 (A. Leguai, De la seigneurie à l'État. Le Bourbonnais pendant la guerre de Cent Ans, p. 283-291 ; O. Mattéoni, "Entre fidélité et compétence. Les conseillers du duc Louis II de Bourbon", p. 180 et 183 et suiv.). Il fait l'objet d'un jugement élogieux dans la Chronique du bon duc Louis de Bourbon par Cabaret d'Orville qui vante ses qualités de gestionnaire et de réformateur des finances ducales (Chronique du bon duc, p. 160-164, 275-280). Il était membre de la Cour amoureuse (C. Bozzolo et H. Loyau, La cour amoureuse dite de Charles VI, I, n°201, p. 139).

    Édition : Olivier Mattéoni .

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