1358, 9 août. — Montluçon.
Louis, duc de Bourbonnais etc., mande aux maîtres de son Hôtel et au bailli de Bourbonnais de ne rien prélever sur l'abbé de Bonlieu, qui a rassemblé dans la grange d'Aubeterre, près de Montluçon, tous ses animaux, afin de vivre et labourer les terres, compte tenu du fait que l'abbaye de Bonlieu et ses dépendances ont été pillées et saccagées par les ennemis du royaume.
A. Original sur parchemin, jadis scellé sur simple queue, aujourd'hui arrachée. 265 x 95 mm. Paris, Archives nationales, P 1355/2, n°118.
B. Copie du xixe siècle par A.-M. Chazaud. Moulins, Archives départementales Allier, 3 J (Fonds Chazaud).
a. Chartes du Bourbonnais, p. 326-327.
b. A. Guy, "Aubeterre, grange bourbonnaise de l'abbaye cistercienne de Bonlieu (Creuse)", Bulletin des Amis de Montluçon, 42 (1991), p. 31.
Analyse : Titres de Bourbon, I, n°2770, p. 483.
Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Clermont et chambrier de France, a nos amez et feauls les mestres de nostre hostel, le bailli de Bourbonnois et a touz deputez ou a deputer de par nous ou nostre conseilh a prandre ou fere prandre vivres, provisions et garnisons pour nostre hostel ou autrement et a leur lieutenant, salut. Pour ce que nostre amé et feal conseillier l'abbé de Bonlieut a esté pillez et gastez en moult de manieres des ennemis dou royaume de France, tant en sa abbaïe come en ses autres lieux, que il n'est demoré de quoy bonnement il et son couvent puisse vivre, et il a une meson ou grange appelee la grange d'Aubeterre, assise prés de nostre ville de Moluçon1, en laquelle entent metre beux, vaches eta parc de moutons et de berbiz pour laborer les terres appartenant a ladicte grange, afin que il en puisset traire partie de sa substance et vie et plus sehuerement le puet faire que en ses autres granges qui sont en ffrontierez desdiz ennemis. Pour quoy nous vous mandons et a chascun de vous si come a luy appartiendra et par ces presentes deffendons que vous, ne aucun de vous, ne prenez ne factes prendre beux, charrois, pors, vaches, chevaux, jumenz, moutons, foin, avenes, blés ou autres vivres, garnisons ne provisions de ladicte grange, par quelque maniere que ce soit, tant pour nous commeb pour nostre hostel, ne pour conduire la ou nous serons hors de Bourbonnois, se ce n'est par commission expresse de nous faisent mencion de ces presentes. Donné a Moluçon, soubz notre scel, le IXe jour d'aost, l'an mil CCC cinquante et huit.
Par monseigneur le duc, present monseigneur de Montagu2, monseigneur d'Achon3 et son autre conseil.
1. Montluçon : Allier, ch.-l ar.
2. Il s'agit de Gilles Aycelin de Montaigut, seigneur auvergnat, attesté comme conseiller de Louis II de Bourbon pour les années 1358-1360 (O. Mattéoni, "Entré fidélité et compétence", p. 180-183). Il a été auparavant conseiller de Pierre Ier(mentions en 1353, 1355, 1356 : Paris, Archives nationales, J 274, Auvergne, II, n°19, P 1363/2, n°1224, P 1377/2, n°2892) et il a fait partie de l'ost de Pierre Ier pour la bataille de Bouvines en 1340 (Paris, Bibliothèque nationale de France, naf. 9240, édité par P. Contamine, "Au service du roi de France", p. 391).
3. Guillaume d'Apchon, seigneur possessionné en Auvergne : O. Mattéoni, "Entré fidélité et compétence", p. 180 et 183.
et écrit dans l'interligne, entre vaches et parc.
comme écrit dans l'interligne, entre nous et pour, au-dessus d'un mot barré.
Édition : Olivier Mattéoni .
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