1358, 20 juin (la veille de la Saint-Jean-Baptiste).
Acte d'accord consenti par la duchesse douairière de Bourbonnais, Isabeau de Valois, et son fils, Louis, duc de Bourbonnais etc., par lequel la duchesse lui accorde 25 000 livres tournois faisant partie de la dot constituée par son père, le comte de Valois, à l'occasion de son mariage, à condition qu'au cas où le duc viendrait à mourir sans héritier légitime et en ligne directe, ladite duchesse aurait droit de reprendre 15 000 livres sur ses biens.
A. Original sur parchemin, jadis scellé de deux sceaux sur double queue, signé au nom des deux parties. 310 x 155 mm, repli 35 mm. Paris, Archives nationales, P 1374/2, n°495.
Analyse : Titres de Bourbon, I, n°2768, p. 483.
Nous, Ysabeau de Valois, duchesse de Bourbonnois, et nous, Loÿs, duc de Bourbonnois, conte de Clermont et chamberier de France, faisons savoir a touz que, comme nous, duc dessus dit, feussiens tenuz a nostre chiere dame et mere en la somme de vint et cinq mille livres tournois forte monnoie si somme il est contenu en certaines lettres octroiees par feu nostre tres chier aïeul monseigneur le grant duc de Bourbonnois qui les avoit receues de feu nostre tres chier seigneur et aïeul le conte de Valois, lequel les donna en mariage a nostredicte dame pour convertir les XV mile en aquerement de terre au proffit madicte dame, et desquelx XV mille madicte dame a lettres soubz nostre seel accordé est entre nous, dicte duchesse et duc dessuzdiz, c'est assavoir que nous dicte duchesse lesdictes XXV mille livres donnons, quittons et transportons perpetuelment au duc dessus dit nostre tres chier et amé filz et ex hoirs dessendans de son corps seulement de droite ligne et nous duc dessus dit voulons et expressement consentons que ou cas que nous yrions de vie a trepassement sanz hoir de nostre corps par la maniere que est […]a dicte madame puisse avoir et prendre quinze mille livres de tele monnoie come elles furent receues sur nostre terre et sur touz noz biens, lesquele terre et biens presens et avenir avecques noz hoirs nous obligeons a ce, et ce nous, dicte duchesse et duc, promectons sanz venir encontre. Donné souz noz seaux, la veille Saint Jehan Baptiste, l'an mil CCC cinquante et huit.
(Sur le repli à gauche :) Par madame la duchesse en son conselh ouquel estoient messire l'abbé de Saint Gilbert1, messire de Montagut, et les autres ci-dessouz nommez.
(Signé :) J. de Heriçon.
(Sur le repli à droite :) Par monseigneur le duc en son conseil ouquel estoient messire l'abbé de Saint Gillebert, de Montagut2, messire J. Griveau3 et P. Galebrun4, chevalier.
(Signé :) P. de Vaucelles.
1. Abbaye de Saint-Gilbert, de l'ordre des chanoines réguliers de Prémontré : Allier, ar. Vichy, c. Bellerive-sur-Allier, com. Saint-Didier-la-Forêt. L'abbé de Saint-Gilbert était déjà conseiller de Pierre Ier en 1353 (Paris, Archives nationales, J 274, Auvergne, II, n°19 et 19a) et en 1358 (Ibid., P 1358/1, n°495).
2. Il s'agit de Gilles Aycelin de Montaigut, seigneur auvergnat, attesté comme conseiller de Louis II de Bourbon dans les années 1358-1360 (O. Mattéoni, "Entré fidélité et compétence", p. 180-183). Il a été auparavant conseiller de Pierre Ier(mentions en 1353, 1355, 1356 : Paris, Archives nationales, J 274, Auvergne, II, n°19, P 1363/2, n°1224, P 1377/2, n°2892) et il a fait partie de l'ost de Pierre Ier pour la bataille de Bouvines en 1340 (Paris, Bibliothèque nationale de France, naf. 9240, édité par P. Contamine, "Au service du roi de France", p. 391).
3. Conseiller de Pierre Ier de Bourbon puis de Louis II, Jean Griveau est d'abord attesté comme trésorier de Bourbonnais en 1347-1348 (Paris, Archives nationales, P 1355/2, n°91 et P 1358/1, n°515). On le trouve ensuite bailli de Bourbonnais de 1361 au moins à 1365 au moins (Paris, Archives nationales, P 1355/1, n°14, P 1358/2, n°582), après avoir été sénéchal de la Marche (Ibid., P 1363/2, n°1200).
4. Pierre Galebrun est d'abord cité comme clerc de Pierre Ier en 1343, 1345 et 1350 (Paris, Archives nationales, P 1376/2, n°2709, et P 1394/1, n°34), et comme conseiller en 1345 (Ibid., P 1373/2, n°2227). Il est ensuite bailli de Bourbonnais en 1354 et en 1357 (Ibid., P 1374/2, n°2401, et P 1376/2, n°2749).
illisible.
Édition : Olivier Mattéoni .
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