1421, 28 juin. — Tarascon (Château).
Yolande, reine de Jérusalem et de Sicile, duchesse d'Anjou, etc., ayant le gouvernement de ses enfants mineurs, ratifie, en son nom et en celui de son fils René, la clause des lettres du cardinal-duc Louis Ier de Bar relatives au douaire d'Isabelle de Lorraine, mariée à Réné d'Anjou, et promet que ce dernier en fera autant lorsqu'il sera en âge de le faire.
A. Original sur parchemin, signé par le secrétaire Jean Michel, jadis scellé sur double queue. 420 x 520 mm. Paris, Archives nationales, P 1334/18A, no71 [original numérisé].
Yoland, par la grace de Dieu royne de Jherusalem et de Sicile, duchesse d'Anjou, contesse de Prouvence, de Forcalquier, du Maine et Pymont, aïant le bail, garde, administration et gouvernement de noz enfans meneurs dans et de leurs paÿs, terres et seignouries, a tous presens et avenir, salut.
Comme nostre tres chier et tres amé oncle le cardinal de Bar, pour les causes et consideracions qui a ce le meuvent, de sa grace et courtoisie eust autresfoiz enherité nostre tres chier et tres amé filz, a present duc de Bar, marquis du Pont et conte de Guise, desdiz duchié et marquisie du Pont, et depuis se soit nouvellement departi au proffit de nostredit filz du nom de duc et de l'usuffruit qu'il avoit retenu en plusieurs bonnes villes, chasteaulx, forteresses, terres et seignouries appartenans et appendens ausdiz duchés et marquisie, en entencion de faire le mariage de nostredit filz et de nostre tres chier et tres amee cousine qui lors estoit et a present est nostre fille Ysabel de Lorraine, ainsnee fille de nostre tres chier et tres amé cousin le duc de Lorraine et marchis, lequel mariage est a present accompli, et a cause d'icellui mariage nostredit oncle ait voulu, consenti et accordé que nostredicte fille fust douee par la fourme et manierea declairez en une clause de certaines lettres faisans mencion du douaire de nostredicte fille, donné de nostredit oncle le cardinal ou moiz d'octobre derrain passé quant le mariage de nostredit filz et de nostredicte fille fu fait et accompli en la ville de Nancy, lesquelles lettres par l'accord de nostredit oncle et de nostredit cousin de Lorraine furent mises es mains de noz chers et bien amez cousins Jehan, conte de Saulnes et de Jehan, seigneur de Rodemach, pour icelles garder jusques au jour de la saint Remy prochain venant affin que cependent nostredit cousin de Lorraine pour et ou non de nostredicte fille eust noz lettres confirmatoires dudit douaire, qui accordé et appointé avoit esté entre nosdiz oncle et cousin au proffit de nostredicte fille, de laquelle clause escripte es lettres de nostredit oncle, laquelle fait declaration dudit douaire, l'en dit la teneur estre telle de mot a mot :
en traictant duquel mariage entre les autres choses a esté accordé et appointié entre nostredit cousin et nous que ou cas que nostredicte cousine survinvra nostredit nepveu et qu'ilz n'aront hoirs nez et procreez de leurs corps en loïal mariage, nostredicte cousine soit et demeure doee de cinq mil livres de terre, pour lesquelles ou cas dessusdit lui est assigné le chastel de Mousson, la ville, cité, prevosté et chastellenie du Pont et de Mousson, en tel pris comme lesdiz chastel de Mousson, la ville, cité, prevosté et chastellenie se pourroit extendre, et le surplus desdiz vm l. de terre au plus prez que fere se pourra sur les choses que desja et presentement paravant la date de ces presentes avons donné a nostredit nepveu sans ce qu'elle ait autre forteresse que ce que dit est, et pour ou dit cas joÿr, user, exploitté et realment et de fait par nostredicte cousine sa vie durant tant seulement, desdiz chastel, ville, cité, prevosté et chastellenie de Mousson et du Pont, et de toutes les appartenances et deppendances, avec aussi de tous les proffiz yssues et revenues d'iceulx en souveraineté, en seigneur haulteur, en homaiges, fiez, arriere fiez, en justice haulte, moïenne et basse, en amendes, en boiz, en forests, en molins, en eaues, en rivieres, en estangs, en viviers, en pescheries, en prez, en vignes, en terres arables et non arables, en rentes, censes d'or, d'argent, de blez, d'avoines, de chappons, de gelines, en trouees, en dons, en demandes, en aides, tailles et autres debtes, en vuarries quelles que elles soient, et generalment en toutes et singulieres choses et autres appartenances quelzconques et en chacune d'icelles quelles que elles soient ne comment l'en les puisse nommez, sans riens ne acques exceptez, retenir ne hors mettre, en telle prisee comme lesdiz chastel, ville, cité, prevosté et chastellenie du Pont et de Mousson se pourront extendre, et, parfaisant lesdiz vm l. de terre au plus prez que faire se pourra sans forteresse et sans malengin comme dit est, toutes lesquelles choses nostredicte cousine aura, tenra, possedera realment et de fait sans debat ou contredit quelconque sa vie durant tant seulement, se ainsi estoit que nous feussiens en vie au jour et a l'eure du trespassement de nostredit nepveu;
maz ou cas que nous seriens allez de vie a trespassement avant nostredit nepveu, a esté appointié et accordé que nostredicte cousine eust et emportast pour son douaire la ville, chastel, chastellenie et prevosté de Fou et des appartenances a telles prisees comme se pourroient extendre, en parfaisant le surplus desdiz vm l. de terre au plus prez sur les autres choses que donnons promptement a nostredit nepveu sans forteresse, pour joÿr, user et exploicter realment et de fait par nostredicte cousine ou son certain commandement desdiz chastel, ville, chastellen[i]e et prevosté de Fou, des appartenances et appendences et de tous les fruiz yssues et revenues par la fourme et maniere que dit est du chastel, ville, cité, prevosté et chastellenie du Pont et de Mousson se nous survesquiens nostredit nepveu;
et s'il advenoit que nostredicte cousine survesquist nostredit nepveu et qu'elle eust hoirs survesquans nostredit nepveu, nez et procreez de nostredit nepveu et de elle en leal mariage, ou dit cas nostredit cousine n'auroit que quatre mil livres de terre assigné comme dessus;
et aprez le trespas de nostredicte cousine se elle n'a hoir de son corps né et procree de nostredit nepveu et d'elle, lesdictes places qu'elle auroit tenues pour son douaire et toutes les rentes, revenues et possession qui lui seroient assigné au plus prez et, et environ pour asseurez sondit douaire, retourneront et revendront liberalment, franchement et quittement realment et de fait a nous se nous sommes en vie et si non a cellui ou ceulx a qui ou ausquelz apparterront lesdictes choses, selon nostre dispo[sicion] faicte ou a faire sans debat ou contredit quelconque des hoirs de nostredicte cousine ne d'autres a cause d'eulx.
Savoir faisons que, en entretenant et accomplissant ce que nostredit oncle a fait, nous, pour et ou non de nostredit filz et comme aïant son gouvernement et administration et nous faisant fort de lui en ceste partie, avons loé, gree, consenti et accordé ledit don tout par la fourme et maniere que nostredit oncle l'a accordé, c'est assavoir des chasteaulx, cité, some de rentes dont nostredicte fille est douee et dont en la clause cy dessus escripte est faicte mencion, si nous faisons fort de nsotredit filz que lui venu en aage il douera, loera, consentira et accordera pareillement et en vailleur ses lettres telles et si bonnes comme au cas appartendra, et au cas que de ce faire nostredit filz serois reffusant, ce que Dieu ne vueille, nous voulons et nous plaist que nostredit cousin de Loraine puist retenir en sa main les chasteaux, bonnes villes et forteresse de Mousson, du Pont a Mousson et de Briez et <de> leurs appartenances et dependences affin que nostredicte fille puisse estre plus seure de son douaire jusques a ce que nostredit filz son mary ait fait et accompli ce que dit est.
Toutes lesquelles choses nous, pour et ou non de nostredit filz, et nous faisant fort de lui, avons promis et promettons loyalment et bonne foy et soubz l'obligacion de tous noz biens et des biens de nostredit filz presens et a venir, tenir, garder et accomplir sans contrevenir.
En tesmoing de ce, nous avons fait mettre nostre seel a ces presentes.
Donné en nostre chastel de Tharascon le xviiie jour de juing, l'an de grace mil quattrecens vingt et un, presens a ce reverend pere en Dieu noz tres chiers et feaulx chancellier et conseillers Ligier, evesque de Gap, maistres Jehan Belart, doïen du Mans, licencié en droit canon et civil, Vital de Cabanes, juges des premieres appellacions de Prouvence, docteur, Thibault le Moyne, licencié en loiz, advocat et procureur fiscal de Prouvence, Guillaume des Baux, gouverneur de Berre, Hugues Auduem, president de nostre chambre de la raison d'Aix, Philippin de Viette, tresorier general de Prouvence, Barthelemy et Gabriel Valoris, maistres de nostre hostel et plusieurs autres.
(Sur le repli, à gauche :) Par la royne en son conseil, ouquel estoient reverend pere en Dieu messire Ligier, evesque de Gap, chancellier et les autres dedens nommez et escrips.
(Signé :) Michael.
Jusqu'à par la fourme et maniere, le texte est en tout point semblable à celui des deux actes du même jour (nos14210628a et 14210628c) à l'exception de deux mots dans la mention du tutorat des enfants : l'acte no14210628a ajoute le bail à la garde, administration et gouvernement, mais il n'évoque que les terres et seignouries là où les actes nos14210628b et 14210628c ajoutent les paÿs.
Édition : Jean-Damien Généro .
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