1417, 18 août. — Angers (Château).

Yolande, reine de Jérusalem et de Sicile, duchesse d'Anjou, etc., ayant le gouvernement de ses enfants mineurs, déclare que l'évêque du Mans, son conseiller, sera seigneur haut justicier et foncier de la tour qu'il fait construire à ses frais sur le côté du palais épiscopal, dans les fossés de la ville, devant l'église des cordeliers, comme l'ont rapporté à la duchesse ses conseillers les chevaliers Jean de Tucé, Tristan de la Jaille et Jean Chappon, et Étienne Filastre, juge ordinaire ; l'évêque du Mans pourra également reconstruire le pont et la porte de son palais, qu'il doit détruire pour construire la tour.


A. Original non retrouvé.

B. Copie collationnée à l'original (collatio facta est ad originale) dans le Livre rouge du chapitre du Mans. Le Mans, Médiathèque Louis-Aragon, ms. 247, f. 192 verso [copie numérisée].

a. Broussillon (Bertrand de) Cartulaire de l'évêché du Mans (965-1786), II, Le Mans, Société des archives historiques du Maine, 1908, p. 198-200, no1232 [ouvrage numérisé].


Yoland, par la grace de Dieu royne de Jerusalem et de Sicile, duchesse d'Anjou, comtesse de Prouvence, de Forcalquier, du Maine et de Piemont, aiant le bail, garde et gouvernement et administracion de nos enfans mineurs de ans, et de leurs terres et seigneuries dessusdictes, a tous ceux qui ces presentes lettres verront, salut.

Comme notre tres chier et feal conseiller, Adam, evesque du Mans, apres plusieurs biens par lui fait au bien publique de nostre ville du Mans, tant pour amour de Dieu, comme pour le bien et honneur de notreditte ville et des bourgeois et habitans d'icelle, en continuant son bon propos de bien en mielx, ait volenté et intention, a l'augmentacion et accroissement dudit bien publique, de la fortification et seureté de notredicte ville, et, pour le grand besoing et necessité que en est, faire a ses propres despens une tour en la partie de son manoir et maison episcopal, lequel il tient en regale de monseigneur le roy, sur les fossés de notredittes ville du Mans, devant l'eglise des Cordeliers, ainsi que par nos tres chiers et feaulx conseillers, Jehan de Tucé, Tristan de la Jaille et Jehan Chappon, chevaliers, et maitre Estienne Fillastre. juge ordinaire de nos païs d'Anjou et du Maine, avons de ce suffisamment ete informee,

savoir faisons que nous, eue consideration aux choses dessusdites, et aussi pour obvier que par les gens et officiers de nous et de notre tres chiers et tres amé ainsé fils, ou de nos successeurs, debat ou empechement ne soit mis pour ce temps a venir audit evesque, ou a ses successeurs evesques du Mans, sur la justice, signeurie et usage de ladicte tour, avons voulu et declaré, bien informee que ladicte tour est faicte ou fons et heritaige dudit evesché, et, par ces presentes, voulons et declarons, du consentement de notredict fils, que toute la justice et seigneurie, usage et profit, comme a signeur hault justicier et foncier de ladicte Tour, et appendences d'icelle, soit et appartiegne audit evesque et ses successeurs evesque du Mans, tout ainsi et pareillement que de sondit manoir episcopal, et que de ladicte ledit evesque et ses successeurs usent et puissent user, tout a leur proffit, comme du propre heritage dudit evesché, sans ce que nous, ne nos successeurs, contes du Maine, puissions aucune chose demander en ladicte tour et appendences d'icelle, fors seulemnent la visitation et garde quant guerre ou royaume, et pour icelle, mestier sera, pour la deffence de notredicte ville du Mans,

et, pour ce que, en faisant icelle tour, il faut demollir et abatre les pilliers ancienements fais, ordonnés et servans a l'ouverture de ses portes et pont, que luy et ses predecesseurs evesques du Mans ont eu et acoustumé avoir pour entrer et issir de sondict hostel, voulons et consentons que ledit evesque, et ses successeurs evesques, en temps a venir, puissent ouvrir et clorre leursdits pons et porte et reedifier de nouvel pilliers suffisans pour ledit pont soustenir, en la meilleur maniere que faire pourra, pour issir et entrer quand il voudra en temps de paix.

En tesmoingt de ce, nous avons fait mettre notre scel a ces presentes, du consentement de notre dessusdit fils.

Donné en notre chastel d'Angiers, le xviiie jour du mois de aost, l'an de grace mil quatrecens et dix sept.


    Édition : Jean-Damien Généro .

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