1417, 3 juillet. — Angers (Château).
Yolande, reine de Jérusalem et de Sicile, duchesse d'Anjou, etc., et Louis III, duc d'Anjou, fils aîné et héritier universel de Louis II d'Anjou, pour entretenir l'amitié entre leur maison et celle de Bretagne, à la faveur de laquelle ils ont déjà conclu le mariage de Louis III et d'Isabelle, fille aînée du duc de Bretagne, promettent, en la présence du dauphin, d'aimer, soutenir et favoriser le duc de Bretagne, et de lui apporter soutien en tout et contre tous, notamment contre le roi d'Aragon, les ducs de Bourgogne, d'Alençon, de Savoie, et le comte de la Marche ; promesses qu'ils ont également faite jurer à leurs conseillers Hardouin de Bueil, chancelier, aux chevaliers Guy de Laval, seigneur de Montjean, Guillaume de Meuillon, Jean Chapperon, et aux maîtres Étienne Fillastre, juge d'Anjou et du Maine, Jean Belart, doyen du Mans, et à plusieurs autres.
A. Original sur parchemin, signé sous le repli par Yolande d'Aragon et Louis III d'Anjou, scellé de leurs sceaux en cire verte sur lacs de soie verts, et signé sur le repli par les secrétaires Nicolas Perrigaut et Bonin. Nantes, Archives départementales Loire-Atlantique, E 179, no4 [original numérisé].
Yoland, par la grace de Dieu royne de Jherusalem et de Sicile, duchesse d'Anjou, contesse de Prouvence, de Fourcalquier, du Maine et de Pymont, ayant le bail, gouvernement et administracion de nostre tres cher et tres amez fils ainsné, Loys, duc d'Anjou, et autres enfans a mineurs d'ans, et nous, Loys, duc d'Anjou, fils ainsné et heritier universel de feu mon tres redoubté seigneur Loys, second roy desdiz royaumes, nagaires trespassé, que Dieu absoille, a tous ceulx qui ces presentes lettres verront, salut.
Comme en continuant la bonne et vraye amistié qui de tous temps a esté entre nostre treschier et tres amé cousin, frere et pere, le duc de Bretaigne, conte de Monfort et de Richemont, feu nostre tres redoubté seigneur, que Dieux absoille, et nous, et, pour la plus evidemment demonstrer, eussions despieça mondit seigneur et nous eu tres singulier desir de nous alier avecques ledit beau cousin par traictié de mariage d'aucuns enfans, d'une part et d'autre, afin de plus fermer, maintenir et nourrir bonne aliance, amour et paix entre noz païs et subgiz et le siens et evitter a nostre povoir, au proufit d'iceulx, toutes divisions et debaz comme le cognoissons estre pour eulx expedient et proufitable, et, pour ce faire et acomplir, aprés pluseurs traictiez euz et faiz sur ceste matiere, vivant nostredit tres redoubté signeur, et, depuis ayons assemblé en ceste nostre ville d'Angiers ledit beau cousin et nous, en laquelle, par le bon consentement de nostre tres chier seigneur, filz et frere, monseigneur le daulphin, ayons aujourd'uy ensemble traictié, fermé, accordé, promis et juré le mariage de nous, Loys, duc d'Anjou dessusdit, et de nostre trés chiere et tres amee cousine, fille et espouse, Ysabely fille ainsnee de beau cousin dessusdit, par raison duquel traictié, de la finité et prouchaineté de lignage en quoy lui attenons, soyons raisonnablement de plus en plus esmeuz envers luy, de singuliere amour et bonne affection, au bien et a la conservacion de son estat, honneur et seigneurie, et eschevement de ses dommages, comme semblablement le savons estre envers nous,
savoir faisons que, pour plus evidemment demonstrer, et par effect, que nous avons a cuer les choses dessusdictes, avons aujourd'uy, en la presence et du bon plaisir et consentement de nostredit tres chier seigneur, fils et frere, monseigneur le daulphin, promis, accordé et juré, et chascun de nous, et par ces presentes promettons, accordons et jurons a nostredit cousin, frere et pere, le amer, soustenir et favoriser son bien, honneur et proufit, a nostre povoir garder et pourchacer, et evitter son dommage et deshonneur, et ycelui aider, secourir et defendre doresenavant envers tous, et contre tous qui offendre le vouldroient, ou ses païs, seigneuries et terres, soient le roy d'Aragon, les ducs d'Orleans, de Bourgoigne et de Savoye, le conte de la Marche, ou autres quelxconques qui comme dit est offendre et grever le vouldroient, ou sesdiz païs, seigneuries et terres, et a ce nous emploïer en corps et en biens, et noz subgiz toutesfoiz que besoing sera, et que de sa part en serons requis, ces choses tenir et loyaument acomplir comme bons parens et aliez, filz et pere doivent faire l'un envers l'autre, et non venir encontre en aucune maniere, pour quelconques promesses ou aliances autres foiz par nous faictes avecques quelxconques autres personnes, de quelque estat ou condicion qu'ils soient,
lesquelles choses semblablement avons fait jurer et promettre par noz amez et feaulx chancelier et conseillers, reverend pere en Dieu Hardouyn, evesque d'Angiers, Guy de Laval, seigneur de Montjehan, Guillaume de Mueillon, Jehan Chapperon, chevaliers, maistres Estienne Fillastre, juge d'Anjou et du Maine, Jehan Belart, doyen du Mans, et autres pluseurs, pour ycelles tenir, faire tenir et acomplir en tant que en eulx sera, sans donner consentement au contraire.
En tesmoing de ce, nous avons fait mettre noz seaulx a ces presentes, et ycelles signer de noz mains.
Donné en nostre chastel d'Angiers le iiie jour de juillet, l'an de grace mil quatre cenc dix sept.
(Signé :) Yolant.
(Signé :) Loys.
(Sur le repli, à gauche :) Par la royne.
(Signé :) N. Perrigaut.
(Sur le repli, à droite :) Par monseigneur le duc.
(Signé :) Bonin.
Édition : Jean-Damien Généro .
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